Une journée de débats consacrés au « Grand Paris circulaire », dont Le journal du Grand Paris était partenaire, s’est tenue le 5 octobre 2017, à Issy-les-Moulineaux.
La métropole du Grand Paris et la ville de Paris organisaient le 5 octobre, « Grand Paris circulaire », l’événement métropolitain de l’économie circulaire. La première a présenté, en juin, son plan d’économie circulaire ; la seconde, pourtant née il y a moins de deux ans, a déjà mis sur pied un groupe de travail sur ce même thème. La ville de Paris et la métropole du Grand Paris se sont donc associées pour organiser, le 5 octobre, le Grand Paris circulaire, et réfléchir ensemble au même sujet : comment faire émerger une métropole résiliente, inclusive et où le modèle productif existant, basé sur la linéarité – extraire-produire-jeter – laisse la place à un modèle circulaire – extraire-produire-réemployer ?
Au programme, de très nombreux témoignages, venus du territoire métropolitain mais aussi du monde entier : car l’économie circulaire n’est pas un secteur mais une démarche que les territoires s’approprient en fonction de leurs spécificités. Et où chacun cherche encore un modèle. L’une des grandes interrogations porte ainsi sur la part respective que doivent jouer les acteurs du terrain, les collectivités locales, les Etats, voire les institutions supranationales comme l’Union européenne. En Chine, Pékin est extrêmement volontariste en matière d’économie circulaire. « Celle-ci est vue comme la solution tout à la fois au problème de ressources auquel est confronté le pays, et à la nécessité d’employer toute leur main-d’œuvre », a expliqué Julie Metta, chercheuse à la School of energy and environment, de la City university de Hong Kong. De très nombreuses mesures – législatives, fiscales – ont été prises, des centaines d’expérimentations sont en cours. « Mais la population reste à l’écart de ce mouvement, et ces mesures nationales mettent totalement de côté l’aspect humain. »
Le droit pensé en silo
« A l’inverse, a souligné le philosophe Dominique Bourg, les réalisations qui restent strictement locales, aussi intéressantes soient-elles, peuvent avoir un effet paradoxal et provoquer un rebond de la consommation d’autres biens et services. » Venus de Séville, Barcelone, Casablanca, Montréal, Bruxelles et Paris, tous les acteurs ont du reste souligné l’importance de règles qui contraignent – comme la responsabilité des producteurs –, favorisent – comme une TVA réduite sur les produits biosourcés –, mais aussi autorisent : par définition transversale, l’économie circulaire se heurte parfois à un droit pensé en silo, qu’il s’agit donc de dépoussiérer.