Paris métropole : le report de la création de la MGP monopolise les débats

Si le report par le Sénat de la date de création de la MGP s’inscrit dans le jeu politique habituel, la déclaration de Claude Bartolone en faveur de cet ajournement a changé la donne.

« Hallucinant, consternant, affligeant », les commentaires de ce fonctionnaire territorial à la sortie du bureau de Paris métropole, mardi 9 juin 2015 au matin, reflétaient sans doute un sentiment largement partagé. Plusieurs intervenants ont, en effet, pris la parole pour exprimer leur accord avec le report de la naissance de la métropole du Grand Paris au 1er janvier 2017. Alors que l’unanimité s’était faite, à l’automne dernier, au sein de Paris métropole, sur le principe alors sacrosaint du respect de l’échéance du 1er janvier 2016. « Si l’on voulait donner la clé au Front national, on n’agirait pas autrement », poursuivait un élu.

« L’impression que l’on a, c’est que les propos de Claude Bartolone ajoutés au report voté par le Sénat ont rouvert la boite de Pandore, confiait un chargé de mission. On a réentendu des arguments et des divergences de vues que l’on n’entendait plus depuis l’adoption de la motion de consensus d’octobre dernier. Comme le report signifie l’enterrement de la métropole, chacun a l’impression que s’ouvre de nouveau la possibilité de faire valoir sa vision propre », poursuivait-il.

Mauvais signal

Si l’adoption, le 1er juin dernier, par le Sénat, d’un amendement reportant la naissance de la MGP au 1er janvier 2017, et non 2016 comme le prévoyait le texte, n’a étonné personne, s’inscrivant dans le jeu politique habituel, il semble donc que la déclaration récente de Claude Bartolone, rapportée par Le Monde, en faveur du report, ait quelque peu changé la donne.

Le président de Paris Métropole Patrick Devedjian a rappelé, néanmoins, que le gouvernement entendait rester sur la date du 1er janvier 2016. Philippe Laurent, vice-président de Paris métropole et maire de Sceaux, s’est inquiété du mauvais signal qu’un tel ajournement donnerait aux citoyens comme aux milieux économiques. Daniel Guiraud, maire des Lilas, a fait valoir qu’un tel report « n ‘aurait aucun sens ».  « Un tel recul refléterait l’incapacité des élus locaux à avancer », a dit en substance Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. La 2e lecture de la loi NOTRe par l’Assemblée nationale commencera le 16 juin prochain en commission des lois et à partir du 29 juin en séance.

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