Concours de cuisine façon « Top chef » dans un Rungis en pleine forme

Pas de sinistrose à la veille de Noël au MIN de Rungis qui organisait mardi 10 décembre sa traditionnelle visite de fin d’année. Une déambulation qui s’est achevée cette année par un trophée des chefs haut en couleur, avec quelques-uns des plus grands restaurateurs du moment. L’occasion pour Stéphane Layani, président de la Semmaris, de dévoiler son projet de Pavillon de la souveraineté alimentaire française.

Deux duos renommés ont remporté le premier trophée des chefs du marché d’intérêt national (MIN) de Rungis, organisé en marge de la traditionnelle visite de fin d’année du site mardi 10 décembre 2024. Celui formé par Alan Geaam, premier chef étoilé d’origine libanaise (Qasti Bistrot, 3e arr.) et Arnaud Goueytes, aux fourneaux de l’Aloyau, l’un des restaurants du MIN d’un côté, et le binôme composé de Mallory Gabsi, un ancien vainqueur de Top chef (dont l’établissement est désormais installé rue des Acacias, dans le 17e arrondissement) et Amdouni Chokri (Chez Antoine – Rungis) de l’autre.

Des chefs au talent reconnu, départagés par une brochette de journalistes, invités par le président de la Semmaris Stéphane Layani à venir constater que Rungis ne connaît pas la crise. Les prix sont globalement orientés à la baisse (- 17 % pour le foie gras) alors que ceux de l’énergie ont retrouvé, eux aussi, leur cours habituel. Même si à Rungis, marché de flux, une simple tempête en mer ou le retard d’un train ou d’un avion peut faire varier des prix fluctuant au gré de l’offre et de la demande.

Le MIN a connu une hausse de son activité de 6 % en 2024, portant son chiffre d’affaires à quelque 12 milliards d’euros. L’arrivée de la ligne 14 du métro, qui va désormais jusqu’à Orly, a permis à nombre de ses employés de troquer la voiture individuelle contre les transports en commun. Et une navette autonome, électrique, fera prochainement le tour du MIN pour parfaire sa desserte.

A la veille des fêtes de Noël, et après le black friday, qui provoque une légère décrue des ventes alimentaires, les commerçants du marché d’intérêt national affichent un bel optimisme. « Les Français ont envie de se faire plaisir », résumait Arnaud Vanhamme, poissonnier – écailler chez Reynaud, spécialiste des fruits de mer, des crevettes et des produits de la mer en général, en offrant à la dégustation des huitres « perles blanches », goûteuses spécialités de la baie de Quiberon (Morbihan).

Hausse de l’activité du MIN de 6 % en 2024

Même moral au beau fixe chez Véronique Gillardeau, heureuse de faire goûter la star des huitres françaises, qui porte son nom. Des commerçants convaincus que la raréfaction des poissons, qui a provoqué les hausses continues de leurs prix enregistrées au cours des dernières décennies, n’est pas inéluctable. Pour peu que l’on respecte les principes d’une pêche raisonnée et parcimonieuse.

Arnaud Vanhamme, poissonnier – écailler, maison Reynaud. © Jgp

Stéphane Layani, entouré (de g. à dr.) d’Amdouni Chokri (Chez Antoine – Rungis), Mallory Gabsi, un ancien vainqueur de Top Chef, Alan Geaam, premier chef étoilé d’origine libanaise (Qasti Bistrot) et Arnaud Goueytes, aux fourneaux de l’Aloyau, un des restaurants du marché d’intérêt national (MIN) de Rungis. © Jgp

La halle aux fruits. © Jgp

© Jgp

Dans la halle aux produits carnés, volailles et viandes diverses, on indique que Rungis ne subit pas la baisse de consommation de viandes, qui épargne le haut-de-gamme. « Mon projet est d’ouvrir un jour prochain un pavillon de la souveraineté alimentaire française », a annoncé à cette occasion Stéphane Layani. Avec l’objectif de rappeler à tous la qualité et la disponibilité des produits made in France. En attendant l’ouverture d’une Cité de la gastronomie toujours en gestation, tout comme Agoralim, le projet de second marché alimentaire de l’agglomération parisienne, porté par la Semmaris, qui attend un texte de loi pour passer à la vitesse supérieure. Et Stéphane Layani d’annoncer également l’ouverture prochaine d’un nouveau restaurant au cœur du MIN. Baptisé A la source, il sera opéré par le chef Nicolas Sale, ancien du Ritz, neuf fois étoilé. Un restaurant aux produits ultra-frais, qui sera flanqué d’un food truck permettant au plus grand nombre de profiter de ses produits en évitant le gaspillage.

 

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