2015 : une économie francilienne résiliente selon l’Insee

L’Insee a dévoilé les principales données de l’économie francilienne de l’année écoulée. Si le taux de chômage continue d’augmenter et que des secteurs comme la construction perdent toujours des empois, l’Ile-de-France semble mieux résister à la crise que l’ensemble du pays.

Hausse de l’emploi, de la création d’entreprises ou encore de la vente de logements, l’économie francilienne offre un bilan 2015 plus satisfaisant que celui du pays dans son ensemble.

Progression de l’emploi salarié… Et du chômage

L’emploi salarié en Ile-de-France progresse ainsi de 0,6 % par rapport à l’année 2014. Il est porté par des secteurs en forte augmentation comme l’intérim, dont les effectifs ont augmenté de 8,7 %, soit 7 000 nouveaux postes. Hors intérim, le secteur tertiaire marchand, qui représente quatre cinquièmes de l’emploi salarié marchand dans la région a, quant à lui, créé plus de 27 300 postes en un an, soit une hausse de 1,1 %.

Les services marchands et le tourisme s’inscrivent également dans cette tendance avec, respectivement, une hausse de 1,4 % (12 800 emplois) et et de 1,8 % (5 200 emplois) en un an. En revanche, le bilan annuel est mauvais pour le secteur de la construction qui enregistre une baisse de 2,2 % soit 5 900 emplois en moins. Même chose pour l’industrie, qui a supprimé 6 600 emplois cette année.

Emploi salarié francilien

La tendance générale à la hausse fixe l’emploi à son plus haut niveau depuis 2008 alors que la tendance nationale est toujours à la baisse.

Sur le plan du chômage, la région capitale s’accorde avec le rythme national : il a cru de 0,2 % dans les deux cas pour s’établir à 9,1 % de la population active francilienne. Si la situation s’est améliorée pour les jeunes, elle s’est nettement dégradée pour les seniors, qui expliquent à eux seuls les trois quarts de la demande supplémentaire d’emploi.

demandeurs d'emploi ile-de-france

144 000 nouvelles entreprises en 2015

Au cours de l’année 2015, presque 144 000 entreprises ont été créées dans la région, soit une légère hausse (+ 1,3 %) par rapport à l’année précédente. Au niveau national, les créations sont au contraire orientées à la baisse au cours de la même période (- 4,7 %), note l’étude. La création de micro-entreprises est cependant en net recul. Elle est même devenue minoritaire (47 %) dans les créations d’entreprises alors qu’elle était majoritaire début 2015. Les secteurs du commerce, transports, hébergement et restauration, ainsi que ceux de l’enseignement, santé et action sociale sont encore les plus dynamiques. Les dispositions réglementaires adoptées fin 2014 (Loi n° 2014-1104 du 1er octobre 2014 relative aux taxis et aux voitures de transport avec chauffeur) et mi-2015 (disposition instituant la libéralisation du transport par autocar inscrite dans la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques aussi appelée Loi Macron) ont notamment contribué à dynamiser les créations dans le secteur des transports (+ 65 % en Ile-de-France et + 47 % en France métropolitaine), rapporte l’Insee. Encore une fois, le bâtiment est à la peine : les créations sont en recul de 17,7 %.

De belles perspectives pour le bâtiment

Mais l’avenir semble sourire aux entreprises du bâtiment. Fin décembre 2015, le nombre de logements autorisés à être construits dans la région est en hausse de 8,0 % au cours des douze derniers mois ce qui correspond à 69 400 logements contre 64 300 un an auparavant. La conjoncture est encore plus favorable en ce qui concerne le nombre de logements dont la construction a commencé dans la région au cours des douze derniers mois (+ 15,1 % contre + 0,4 % en France métropolitaine par rapport aux douze mois précédents), soit 64 200 logements commencés contre 55 800 sur les douze mois précédents, note l’étude.

Le nombre de logements dont la construction a commencé a augmenté de 15,1% en 2015.

Le nombre de logements dont la construction a commencé a augmenté de 15,1% en 2015.

 

Attentats : un impact économique de court terme

Malgré les attentats du 13 novembre et leur fort impact sur le tourisme en Ile-de-France, l’activité hôtelière, en termes de nuitées, a légèrement progressé au cours des onze premiers mois de l’année (+ 0,5 %). Mais alors qu’elle était bien orientée début novembre, la fréquentation hôtelière s’est effondrée, en particulier à Paris, au cours de la deuxième quinzaine du mois après les attentats. Dans la capitale, la chute de la fréquentation journalière est estimée entre – 20 % et – 25 % par rapport à la même période de 2014 et le déficit mensuel est de 12 %, soit une baisse de 310 000 nuitées. D’autres secteurs, comme les services, ont vu leur activité baisser du fait de ces événements tragiques. Mais ces effets ne pèseraient quasiment sur l’économie au premier trimestre 2016 explique l’Insee. Au niveau national, le PIB devrait ainsi augmenter de 0,4 % par trimestre.

 

L’économie francilienne continue de résister – Insee – Février 2016

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