Apur, IAU… des outils pour « faire système » face aux changements institutionnels

A l’initiative d’Antoine Valbon, les directeurs généraux des intercommunalités se sont retrouvés, mercredi 3 février 2016, au siège de l’Association des communautés de France (ADCF). La création de la métropole venant bouleverser les pratiques, l’Apur, l’IAU et le lab’AATF sont venus proposer leurs solutions. Du partage de données à l’innovation managériale, l’enjeu est « de faire système », selon le maître de cérémonie.

« Je voulais vous tirer mon chapeau car je suis assez admirative de votre capacité à assurer la continuité du service public et de votre capacité d’anticipation face à la complexité de la situation », a lancé Valérie Mancret-Taylor au parterre de directeurs généraux d’intercommunalités franciliennes réunis au siège de l’ADCF. La directrice générale de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) s’était déplacée pour présenter à ces derniers les travaux réalisés par son Institut. Dominique Alba, son alter ego de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a fait de même.

« L’IAU est au service du territoire »

Au-delà de la présentation des outils techniques, cartes et datavisualisations à l’appui, les deux directrices étaient venues à la rencontre des hauts-fonctionnaires territoriaux dans le but d’approfondir leurs liens collaboratifs. Les directeurs généraux d’intercommunalités présents ont ainsi réfléchi ensemble à la manière dont pourraient se nouer de telles collaborations. L’idée d’un conventionnement tripartite entre l’IAU, la métropole et les établissements publics territoriaux a notamment émergé. L’enjeu serait ainsi de permettre une coélaboration du schéma de coopération territoriale (Scot). De nombreux participants craignent en effet que la métropole impose un Scot qui ne soit pas concerté avec les acteurs locaux.

D. Alba et V. Mancret-Taylor présentent leurs outils aux DGS ©JGP

D. Alba et V. Mancret-Taylor présentent leurs outils aux DGS. ©JGP

 

En filigrane, c’est toute la question de la coopération qui se pose, qu’elle soit verticale ou horizontale. Et les inquiétudes sont réelles. Pour Dominique Alba et Valérie Mancret-Taylor les partenariats qu’elles proposent permettraient justement d’entamer un processus de travail en réseau entre tous les acteurs métropolitains. La mise en commun des données et des connaissances des territoires permettrait d’établir plus sereinement les PLUI, de mieux définir les projets collectifs et rationaliser les organisations, en évitant les doublons par exemple. Gestion des déchets, connaissance des îlots de chaleurs mais aussi des logiques d’innovation… Les domaines d’expertise de l’Apur et de l’IAU apparaissent comme autant de ressources précieuses au service des territoires.

Mettre en commun les savoirs pour « faire système »

Les partenariats pourraient même se muer en ponts, voire en viaducs. « Il y a des systèmes métropolitains qui dépassent largement le cadre des frontières institutionnelles », a ainsi fait valoir la directrice de l’IAU, rappelant que l’Institut s’intéresse à l’ensemble de la région.

Précurseur en la matière, la communauté d’agglomération Seine-Amont (Casa), dont Antoine Valbon est le DGS, est entrée au conseil d’administration de l’Apur lorsque celui-ci s’est ouvert en 2015. Après avoir invité ses collègues à faire de même, le DGS de la Casa a vanté les mérites de la mise en commun des données et des savoirs. Il s’agit, selon lui, « de se saisir de l’ensemble des projets de territoire pour faire système ». Si les auditeurs ont bien perçu qu’il leur appartenait de les convaincre, tous s’accordaient cependant sur le fait que la balle était dans le camp des élus.

Les territoires à l’heure de l’innovation managériale

C’est un tout autre type d’outil qu’est venu présenter, par la suite, Clément Le Bras-Thomas du Lab’AATF. Selon lui, les enjeux de gouvernance que pose la réunion au sein des établissements publics territoriaux d’acteurs qui n’étaient auparavant pas habitués à travailler ensemble est l’occasion idéale pour recourir à « l’innovation managériale ».

Mise en réseau, participation de l’usager et de l’agent de terrain, horizontalité des processus de décision… Autant de pistes lancées par le Lab’AATF. Le T11, le T12, la ville de Bagneux et Plaine Commune ont déjà entamé le processus. Des territoires laboratoires, à l’origine des projets d’innovations et guidés par un cabinet de conseil spécialisé en la matière. Dans la salle, certains ne cachaient par leur scepticisme. Mais innovation ou pas, l’ensemble des participants à cette matinée de travail semblaient reconnaître que le travail en commun s’impose, aujourd’hui plus qu’hier, pour maintenir un service public performant.

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