La charte métropolitaine pour une construction circulaire, signée lundi 26 septembre 2022 entre la métropole du Grand Paris et une série d’entreprises, mixe engagements communs et référentiel de solutions pour accélérer le mouvement.
La charte métropolitaine pour une construction durable, signée lundi 26 septembre au Pavillon de l’Arsenal, comporte une série d’engagements généraux : ses signataires privilégient, par exemple, un approvisionnement responsable, l’éco-conception et l’allongement de la durée d’usage. Ils feront preuve de transparence concernant les performances réelles de la filière.
Multiplier les opérations pilotes « qui vont plus loin que la réglementation et les normes, afin de faire évoluer les pratiques, à l’instar du permis d’innover autorisé par la loi Elan », figure également parmi ces engagements. L’ensemble des signataires doivent, par ailleurs, « contribuer à l’identification des espaces sous-utilisés potentiellement mobilisables, pérennes ou temporaires, dans l’objectif d’accueillir les activités d’économie circulaire (entreposage en vue du réemploi, reconditionnement, recyclage, etc.) ».
Les grands donneurs d’ordres, publics et privés, s’engagent également au travers des « engagements prescripteurs » de cette charte, « à identifier l’économie circulaire comme un levier clé de l’aménagement durable, en appliquant ses grands principes : sobriété, efficience, résilience ». Ce qui passe par un développement de l’urbanisme transitoire, de l’approvisionnement local, d’une logistique durable ou de la valorisation de l’existant.
Catalogue de solutions
Au titre des engagements des « maîtres d’ouvrage », ces derniers sont invités « à redéfinir leur stratégie de développement au prisme de l’économie circulaire », à renforcer leur compétence en la matière, à favoriser les dynamiques de coopération entre différents chantiers ou encore à privilégier un approvisionnement durable auprès des filières durables et de proximité.
Une série d’engagements concerne la maîtrise d’œuvre, appelée également à promouvoir les principes de l’économie circulaire, tout comme les entreprises de travaux, la charte distinguant les engagements propres aux filières de gros et de second œuvre. Le président de la Fédération régionale des travaux publics (FRTP) José Ramos, présent au Pavillon de l’Arsenal, figure parmi les signataires de cette charte, tout comme le président du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) Etienne Crépon ou Jean-François Monteils. Le président du directoire de la Société du Grand Paris a rappelé à cette occasion qu’il avait récemment augmenté de 25 % les objectifs de développement durable de l’établissement public, dont l’objectif est de valoriser 70 % des 40 millions de tonnes de déblais produits par le creusement des 200 km de voies du Grand Paris express, par exemple en briques de terre crue utilisées dans les quartiers de gare. « Le catalogue de solutions qui accompagne cette charte est exactement ce dont nous avons besoin », a souligné Jean-François Monteils.
La charte métropolitaine pour une construction durable définit une série d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs : l’inscription d’engagements propres à l’économie circulaire au sein des documents stratégiques de planification, la désignation d’un couple référent élu/technicien ou la consolidation des retours d’expériences constituent des exemples d’indicateurs qualitatifs. Au nombre des indicateurs quantitatifs se trouvent la part des opérations intégrant des clauses favorisant l’économie circulaire, le pourcentage de matériaux issus du réemploi, ou valorisés, le nombre de projets de construction circulaire ou le suivi des financements et des surcoûts éventuels des opérations. La charte comporte également un lexique bienvenu, qui rappelle, par exemple, ce qu’est l’économie de la fonctionnalité (un système privilégiant l’usage plutôt que la vente d’un produit) ou une externalité (effet positif ou négatif de l’activité d’une organisation ou d’une personne sur l’environnement humain, naturel ou économique).
Patrick Ollier : « Une priorité de notre politique de développement économique depuis 2016 »
« Depuis la création de la Métropole en 2016, nous avons fait de l’économie circulaire une priorité de notre politique de développement économique, comme en témoignent le chantier exemplaire du Centre aquatique olympique, notre schéma de cohérence territoriale ou les trois éditions de notre appel à projets urbains innovants « Inventons la métropole du Grand Paris », a souligné le président de la métropole du Grand Paris Patrick Ollier. Nous souhaitons désormais aller plus loin, en impulsant une dynamique collective qui rassemble l’ensemble des décideurs et des acteurs économiques du territoire autour d’ambitions partagées. Je tiens à saluer l’engagement enthousiaste à ce sujet du maire de Montfermeil, vice-président de la MGP délégué à l’économie circulaire, collaborative et solidaire, Xavier Lemoine ».