Sur le plan institutionnel, les élections départementales et régionales, qui devraient être organisées simultanément en juin, marqueront l’année qui s’ouvre. Aménagement, mobilités, transition écologique… Le journal du Grand Paris liste également les autres grands rendez-vous de 2021.
Les élections régionales et cantonales (dans l’ensemble des départements franciliens hors Paris pour ces dernières) devraient se tenir les 13 et 20 juin ou les 20 et 27 juin, sauf nouveau report. Valérie Pécresse fait la course en tête pour les régionales, au vu des derniers sondages, qui la donnent gagnante face à Audrey Pulvar, la candidate de « L’Ile-de-France en commun », qui n’a toujours pas été officiellement désignée tête de liste. La présidente sortante de la Région est d’ores et déjà soutenue par son parti Libres !, Les Républicains et les indépendants, dont les élus d’Agir, la formation présidée par Franck Riester. L’UDI et le Modem ne se sont pas encore prononcés. Les négociations dans chaque département, parfois âpres comme en Seine-Saint-Denis, où Valérie Pécresse veut revoir à la baisse le poids de l’UDI, vont bon train.
« L’Ile-de-France en commun » d’Audrey Pulvar réunit pour sa part, outre le Parti socialiste, les Radicaux de gauche, Place publique (Raphaël Glucksmann) et « Allons enfants ». Julien Bayou, conseiller régional d’Ile-de-France sortant et secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) conduira la liste de son parti, tandis que Clémentine Autain devrait mener celle de La France insoumise.
Incertitudes à la République en marche
L’incertitude demeure quant au nom de la tête de liste La République en marche. La rumeur veut que le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, « y aille à reculons ». Les noms du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, des ministres Emmanuelle Wargon, Agnès Pannier-Runacher, Roxana Maracineanu ou d’Amélie de Montchalin circulent également, en tant que têtes de liste régionales ou départementales, les élections régionales se déroulant sur la base des listes départementales.
A droite, certains redoutent une alliance Libres ! – LREM dès le premier tour, s’effectuant au détriment de LR ou de l’UDI. Autres inconnues : les têtes de liste du Rassemblement national (une candidature de Jordan Bardella est évoquée) et de Debout La France (Nicolas Dupont-Aignan n’a pas encore fait connaître ses intentions).
Le PC menacé dans le Val-de-Marne
Si les élections départementales sont à l’image de la carte électorale sortie des urnes lors des dernières municipales, le Parti communiste pourrait perdre le Val-de-Marne, seul département qu’il dirige encore actuellement. Olivier Capitanio, maire (LR) de Maisons-Alfort et président de Paris Est Marne & Bois, devrait conduire la liste face au PC.
Christian Favier, président sortant, n’a pas encore indiqué s’il briguerait un nouveau mandat. Si la Seine-Saint-Denis devrait, arithmétiquement, rester à gauche, la répartition des cantons annonce un match disputé entre la gauche et la droite. « A l’image des municipales, plusieurs cantons, des deux côtés, peuvent basculer », résume Daniel Guiraud (PS, les Lilas).
Dans les Hauts-de-Seine et en grande couronne, la stabilité est attendue, même si la prudence impose de ne jurer de rien. Si les cantonales sont traditionnellement le troisième tour des municipales, le bouleversement des calendriers provoqué par la pandémie et l’incertitude quant à l’état sanitaire du pays en juin prochain peuvent réserver quelques surprises.
Si le lancement de la campagne de vaccination peut laisser présager une éclaircie sur le front sanitaire d’ici le printemps prochain, les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’économie francilienne s’annoncent durables, en particulier pour les secteurs les plus sévèrement touchés, comme le rappellent les prévisions de l’Institut Paris Region dans une étude récente. Ses experts donnent cependant des pistes de sortie de crise pour l’après-Covid.
La mise en œuvre du plan de relance est également à mettre au crédit des signaux encourageants qui donnent des raisons d’espérer malgré un contexte encore incertain. Enfin, l’embellie sanitaire devrait permettre de renouer avec les grands rendez-vous en « présentiel ». A noter d’ores et déjà dans les agendas : le Mipim de Cannes sera organisé du 7 au 10 juin et le salon de l’Amif se tiendra les 9 et 10 juin à Villepinte.
L’agenda des grands projets
AMÉNAGEMENT
Le projet d’implantation du futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) devrait connaître une actualité dense cette année : lancement du marché global de performance en février pour le volet universitaire, désignation en mars du groupement d’architectes pour le volet hospitalier, enquête publique en mars-avril, acquisition du site libéré par PSA en novembre.
Après la démolition en 2020 de l’ancien parking de la Porte de la Chapelle (18e arr.) où prendra place la future Arena, Bouygues bâtiment Ile-de-France, lauréat en mai 2020 avec les agences d’architecture Scau et NP2F du marché global de conception, de réalisation et d’exploitation technique, débutera les travaux de construction en juin de cette salle multifonctionnelle d’une capacité de l’ordre de 8 000 places assises.
Approuvé par le Conseil de Paris en novembre 2020, le projet d’aménagement du site de la tour Eiffel, attribué en mai 2019 à l’architecte paysagiste franco-américaine Kathryn Gustafson, fera l’objet d’une procédure unique de participation du public par voie électronique (PPVE) au deuxième trimestre qui aboutira, l’été suivant, à une délibération de déclaration de projet, déclarant le projet d’intérêt général et emportant mise en compatibilité du PLU. Les travaux démarreront à la fin de l’année.
Après la validation par le Conseil de Paris en novembre 2020 du permis de construire déposé par Linkcity, les travaux d’infrastructure de l’opération immobilière et d’électrification du centre bus doivent démarrer au premier semestre, avec notamment la réalisation d’une dalle d’environ 9 000 m² sur laquelle seront implantés la majorité des bâtiments. La construction de ces derniers débutera donc en 2024 en vue d’une livraison en 2026.
Bien que le bâtiment « restauré et transformé » ait été livré début mars 2020, les opérations d’aménagements techniques et muséographiques de la Bourse du commerce devant accueillir la Collection Pinault ont été interrompues du fait du premier confinement. La reprise du chantier a reporté l’ouverture du musée au printemps.
Quatre ans après le lancement de leur construction par Vinci, les deux tours, portées par Ivanhoé Cambridge et conçues par Jean Nouvel, doivent être livrées en septembre. Culminant à 180 et 122 m de hauteur, ce futur « signal » de la rive gauche de plus de 110 000 m2, sera essentiellement occupé par Natixis-groupe BPCE.
Quatre ans et demi après le début des travaux de rénovation en profondeur de la gare Montparnasse, Altarea finalise la transformation de la partie centrale. La fin du chantier est annoncée pour l’été.
La préfecture d’Ile-de-France a accordé à la mi-décembre 2020 le permis de construire unique déposé en mai 2019 par les cinq maîtres d’ouvrage portant sur la modernisation de la gare Austerlitz et la construction d’un projet mixte de 100 000 m2. Si aucun recours ne vient entraver ce projet de près d’un milliard d’euros, les travaux pourraient débuter avant l’été en vue d’une livraison en 2025.
Les travaux de construction du Village des athlètes seront lancés dès la fin du 1er trimestre 2021, prévoit la Solideo. Pour l’institution en charge des ouvrages olympiques, cette année sera en effet marquée par le début des travaux de construction de différents projets. En effet, le chantier du Centre aquatique olympique doit être lancé à l’été et celui du Village des médias fin 2021.
Cette année, Paris 2024 prévoit de son côté de lancer des consultations relatives à la restauration des sites de compétition et du Village olympique, au nettoyage et à la gestion des déchets des villages olympiques et des médias, à la logistique et, enfin, au marketing.
MOBILITÉS
Ile-de-France mobilités a prévu de lancer le premier marché d’exploitation du Grand Paris express cette année. Mi-2021, un lot comprenant les lignes de trams-trains T4 (Bondy-Aulnay/Montfermeil), T11 (Epinay-Le Bourget) et la branche Esbly-Crécy va également faire l’objet d’un appel d’offres. Débutée en 2020, la procédure de mise en concurrence de l’exploitation des bus de grande couronne va, elle, continuer tout au long de l’année 2021 et devrait s’achever, avec un certain retard, dans le courant de l’année 2022.
Deux lignes du Grand Paris express font l’objet d’une procédure d’une conception-réalisation : la 15 est (Saint-Denis Pleyel-Champigny Centre) et la 15 ouest (Saint-Denis Pleyel-Pont de Sèvres). Chacune est divisée en deux lots, dont les premiers ont fait l’objet d’appel à la concurrence en 2020. Les deux restants seront lancés dans le courant de l’année.
Le Tram 9 doit relier, à partir du printemps, Paris à Orly-ville en 30 minutes. Ce tramway dont l’exploitation sera assurée par Keolis desservira la Porte de Choisy dans le 13e arrondissement de Paris et les villes d’Ivry-sur-Seine, de Vitry-sur-Seine, de Thiais, de Choisy-le-Roi et d’Orly.
Le prolongement de la ligne 4 du métro au sud vise à relier le terminus actuel, Mairie de Montrouge, à Bagneux-Lucie Aubrac. Deux stations vont voir le jour à Montrouge et Bagneux (Hauts-de-Seine), soit un prolongement de 1,8 km. A la suite de la crise sanitaire, la mise en service de ce prolongement a été re-planifiée fin 2021.
Si une date de mise en service n’est pas encore communiquée pour le prolongement de la ligne 1 jusqu’à Val de Fontenay, ce projet pourrait être soumis à enquête publique à la fin de l’année. Il prévoit la création de 5 km de voies et de trois nouvelles stations souterraines après Château de Vincennes : Les Rigollots à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Grands Pêchers à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et Val de Fontenay.
TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Les premiers mois de l’année seront consacrés à la poursuite de la réflexion, menée par l’Institut Paris Region et le conseil régional, sur la façon de rendre l’Ile-de-France totalement neutre en carbone à l’horizon 2050.
Le 1er mars sera clôturé le premier appel à projets lancé dans le cadre du plan de relance et visant à aider les projets d’aménagement sur des friches urbaines. Une initiative qui s’intègre dans l’objectif de ZAN – zéro artificialisation nette – que s’est fixé la région.
17 nouvelles stations délivrant du GNV (gaz naturel véhicules) pourraient être ouvertes cette année dans la région Capitale, s’ajoutant aux 24 déjà existantes, selon le site gaz-mobilités.fr. Total devrait notamment augmenter considérablement sa présence, qui devrait passer de deux à dix stations. Les autres grands opérateurs sont Air Liquide, Engie Solutions et Endesa.
2021 devrait marquer l’accélération de la construction d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques. En effet, la ville de Paris a choisi son nouveau concessionnaire (Total Marketing France), tandis que la métropole du Grand Paris, le Sigeif et le Sipperec, de même que la plupart des autres syndicats d’énergie franciliens, ont tous, désormais, formalisé leur offre aux communes de la région.
Au début du deuxième trimestre devrait commencer la construction de la première station hydrogène du projet Last Mile, porté par le producteur d’énergies renouvelables Akuo, et qui vise à mailler le grand Paris de 16 stations dédiées à la logistique. En septembre devrait ensuite être donné le premier coup de pioche de la station hydrogène créée par Suez et le Sipperec sur le site de l’unité de valorisation énergétique du SmitduVM, à Créteil. Elle devrait produire ses premiers kg d’hydrogène fin 2022 ou début 2023.
Le 3 mai sera clôturé le deuxième appel à manifestations d’intérêt lancé par l’Ademe Ile-de-France et consacré aux projets low-tech. Le développement de projets limitant la surenchère technologique est en effet l’une des voies privilégiées pour réussir la transition écologique.
Fin 2021, le Syctom, agence métropolitaine des déchets, et le Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile-de-France (Sigeif) choisiront le concessionnaire d’une unité de méthanisation des déchets alimentaires située sur le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine).