A l’approche de la COP21, le comité d’entreprise de SNCF fret a décidé d’organiser le 2 novembre 2015 un colloque à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) sur le transport ferroviaire de marchandises, préalable à une campagne d’information sur le sujet. Olivier Petit, secrétaire du CE, nous explique la démarche.
Pour organiser un tel colloque ?
L’idée vient d’une réflexion menée au bureau du comité d’entreprise. Dans le cadre de la COP21, il nous semble essentiel de parler du transport et nous voulions organiser une initiative publique à ce sujet. Le colloque permettra, autour d’élus, de représentants des ports, d’associations, d’évoquer différents sujets dont le fret en Ile-de-France. Cet espace d’échange sera le point de départ d’une campagne de communication.
Quelle est brièvement la situation du fret en Ile-de-France, sur laquelle une étude sera présentée lors du colloque (voir encadré) ?
Le constat est rapide : 5 % des marchandises passent par le ferroviaire dans la région alors même qu’il y a eu des investissements lourds pour le développer. Le site de Villeneuve est aujourd’hui à l’abandon et celui du Bourget est sous utilisé. Il y avait auparavant des entreprises qui avaient des rails qui entraient directement dans leurs locaux, mais ces réseaux sont peu entretenus et cela ne sera donc bientôt plus possible.
Quels sont les enjeux autour de l’usage du ferroviaire ?
Tout le monde parle d’écologie, or en matière de transport de marchandise, le ferroviaire est le moins polluant, et reste le plus sûr. L’ossature de cette activité devrait donc reposer sur le rail et s’appuyer sur le fluvial et le routier de manière complémentaire. Mais depuis des années, le politique est au tout routier. Or si le fret disparaît, les coûts des transports de voyageurs augmenteront car aujourd’hui le réseau est partagé. De même pour des ports en devenir comme Le Havre et Rouen qui ont besoin du rail pour se développer.
En quoi consistera la campagne de communication qui suivra le colloque ?
Nous souhaitons montrer l’intérêt du transport ferroviaire au plus grand nombre. Nous espérons être présents sur l’espace citoyen de la COP21 afin de pouvoir être entendus au coeur du dispositif. Si nous n’y sommes pas, nous trouverons d’autres moyens pour communiquer.
Une des études présentées lors du colloque du 2 novembre s’attache à dégager les conditions requises pour que le mode ferroviaire trouve « la place qui devrait être la sienne dans ce système de logistique et de transport complexe » qui est celui de l’Ile-de-France. Elle propose un schéma directeur de ce que pourrait être un système de logistique raisonnée au niveau régional.
Le constat dressé par ce document est plutôt sévère : « Les politiques menées en matière de transport dans la région ont de longue date privilégié le transport de voyageurs et considéré le fret comme une activité marginale, correspondant plutôt à une gêne, qu’à un atout pour le développement de la région, d’autant plus que les enjeux logistiques de la principale région économique européenne sont largement sous-estimés. Ils ne donnent lieu à aucune stratégie ou politique offensive et ambitieuse ».
Consulter le programme du colloque.