O. Jamey : « Il faut un élu en charge du fleuve dans les Départements et les Régions »

Olivier Jamey, président de la communauté portuaire de Paris, explique pourquoi il milite pour que chaque candidat aux prochaines élections départementales et régionales s’engage à désigner, en cas de victoire, un élu en charge du fleuve.

Pourquoi estimez-vous que l’axe Seine est désormais au cœur des enjeux des territoires ?

Désormais, les habitants souhaitent se réapproprier les berges, ne serait-ce que par le biais indirect de l’usage du vélo. La logistique place également le fleuve au centre du jeu. Et cela va s’accroître, à mesure que les consommateurs vont être plus et mieux informés de l’empreinte carbone des produits qu’ils consomment. L’impact urbain de la circulation des véhicules terrestres pousse également à intensifier le recours à la voie d’eau. Pour ces différentes raisons, le fleuve est au cœur des transformations en cours.

Olivier Jamey. © Jgp

Pourquoi souhaitez-vous que les candidats aux prochaines élections, départementales et régionales, s’engagent à désigner un élu en charge de l’axe Seine ?

Parce que ces questions revêtent une certaine complexité. La plupart des élus hésitent à imaginer des projets associant la voie d’eau, car ils la connaissent mal dans son fonctionnement, qui relève de plusieurs administrations. L’exemple de la ville de Paris, qui compte désormais une élue en charge de ces questions, en l’occurrence Célia Blauel (*), a contribué à l’avancement de certains sujets, qui auraient pu être antagonistes, s’ils avaient été abordés sans connaissance des enjeux et des acteurs. Il est très utile pour les entrepreneurs que nous sommes de bénéficier d’un interlocuteur unique, qui peut ensuite faire le lien avec les diverses délégations concernées, ainsi qu’avec la tête de l’exécutif. C’est essentiel si l’on veut que le fleuve participe pleinement au développement des territoires. Cela permettrait en outre de partager plus facilement entre collectivités les sujets concernant ce commun qu’est le fleuve, car bien souvent, une décision prise à un endroit concerne les autres collectivités.

Quels seraient, selon vous, les dossiers prioritaires de ces élus dédiés aux questions fluviales ?

La logistique et parfois le transport de personnes, la mixité et la conciliation des usages et la transition écologique.

Quel regard portez-vous sur l’unification, en cours, d’Haropa ?

Le fait que les territoires et leurs élus soient associés à la nouvelle gouvernance d’Haropa nous semble essentiel. Ce qui nous intéresse au premier chef, en tant qu’entrepreneurs, c’est la performance économique et l’efficacité de l’organisation que l’on met en place. En l’occurrence, le fait de créer une unité d’action pour l’ensemble des ports de l’axe Seine fait sens. Il va falloir néanmoins veiller à sa mise en œuvre opérationnelle. On le voit avec les ports du Range nord, le pragmatisme et la réactivité des organisations priment.

 

(*) Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) et Grand Paris Seine & Oise (Yvelines) ont aussi désignés l’an passé des élus à la Seine à la suite des élections municipales.

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