L’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs porte et anime depuis 2014 le programme d’actions de prévention des inondations (Papi) de la Seine et de la Marne franciliennes. Un deuxième Papi est en cours d’élaboration. Ses maîtres d’ouvrages, les intercommunalités qui bordent les fleuves et rivières franciliens notamment, sont passés de 5 à 60.
Près de 300 actions, portées par près de 60 maîtres d’ouvrages, soit 168 millions d’euros pour réduire les risques d’inondation. C’est l’objectif du programme d’actions de prévention des inondations (Papi) de la Seine et de la Marne franciliennes, pour la période 2023-2029. Patrick Ollier, président de l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs, qui joue en l’occurrence les chefs d’orchestre, a lancé mardi 6 septembre 2022 la consultation de l’ensemble des parties prenantes concernées par ce programme.
« En Ile-de-France, le risque inondation représente le premier risque naturel par l’importance des dommages qu’il peut provoquer, souligne Patrick Ollier. Si l’action des quatre lacs-réservoirs et du nouvel ouvrage de rétention des crues de la Bassée permettent de limiter la hauteur de beaucoup d’entre elles, l’Ile-de-France reste un territoire vulnérable lors des grandes crues, dont les tissus sociaux et économiques restent fortement exposés aux inondations ».
Surinondations
Le président de la MGP rappelait également, à l’issue de la réunion de lancement de cette consultation, la force de frappe nouvelle dont dispose l’EPTB grâce à son association avec la Métropole, cette dernière contribuant notamment, par exemple, à l’indemnisation des agriculteurs acceptant des surinondations sur leurs terrains en cas de crues. Patrick Ollier a déjà signé plusieurs conventions, avec les chambres d’agriculture et les syndicats d’exploitants agricoles, encadrant cette indemnisation et accompagnant la mise en place des zones d’expansion des crues (ZEC).
De même que le casier pilote de la Bassée, qui doit permettre de retenir plusieurs centaines de millions de m3 d’eau et dont le ministre de la Cohésion des territoires Christophe Béchu participera à la pose de la première pierre mi-novembre, ces ZEC permettent de réduire le niveau des eaux en cas de crue. L’objectif est d’abaisser ce niveau de plusieurs dizaines de centimètres.
Maintenir l’étiage des fleuves
« Le premier Papi s’est achevé fin 2020. Le bilan de ce programme est positif, avec 135 actions subventionnées, mises en œuvre par 20 collectivités locales pour un investissement de près de 220 millions d’euros, ce qui constitue l’effort le plus important depuis 30 ans et encourage à poursuivre la dynamique territoriale », souligne l’EPTB. La première génération de Papi a notamment permis de financer EpiSeine, un service public pour la sensibilisation des populations aux inondations de la Seine et de la Marne en Ile-de-France, ainsi que les études préalables à la construction du casier pilote de la Bassée, situé en Seine-et-Marne.
En marge de cette réunion, le président Ollier rappelait que les grands lacs jouent à plein leur rôle de maintien de l’étiage des fleuves, permettant actuellement une élévation de 60 % du niveau de l’eau en Seine.
Les principaux financeurs du Papi sont l’État (fonds Barnier), l’agence de l’Eau Seine-Normandie, le Fonds européen de développement régional (Feder), le conseil régional d’Ile-de-France, les conseils départementaux de Seine-et-Marne et de l’Essonne et les maitres d’ouvrages associés.
1. Amélioration de la connaissance et de la conscience du risque / action emblématique : réalisation de nouvelles modélisations des inondations (surfaces et nappes) et des enjeux indirects, ainsi que des représentations 3D.
2. Surveillance, prévision des crues et des inondations / action emblématique : modernisation du réseau de piézomètres de la ville de Paris. Au total, 180 appareils permettant de mesurer le niveau des nappes phréatiques ont été installés
3. Alerte et gestion de crise / action emblématique : mise en œuvre d’un plan départemental de continuité d’activité par le conseil départemental du Val-de-Marne.
4. Actions de prise en compte du risque inondation dans l’urbanisme / action emblématique : l’EPTB Seine Grands lacs a répertorié, hiérarchisé puis géré, c’est-à-dire préserver, restaurer et aménager les zones d’expansion de crues (ZEC) et les zones humides du bassin amont de la Seine.
5. Réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens / action emblématique : étude de vulnérabilité des bâtiments et des installations réalisée par le Département de Seine-et-Marne
6. Gestion des écoulements / action emblématique : modernisation de la Vanne secteur de Saint-Maur/Joinville-le-Pont
7. Gestion des ouvrages de protection hydrauliques / action emblématique : prolongement de la digue de Sartrouville sur la commune de Montesson (Yvelines), associé à la création d’une zone humide.
Seine Grands Lacs : 18 départements
Seine Grands Lacs est un syndicat mixte depuis 2017, œuvrant sur 18 départements. Présidé par Patrick Ollier, son comité syndical est composé d’élus de Paris, de la métropole du Grand Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint- Denis, du Val-de-Marne, des agglomérations de Troyes-Champagne-Métropole, de Saint-Dizier, Der et Blaise, du Pays de Meaux et de la région Grand Est. Gestionnaire et propriétaire des lacs-réservoirs du bassin de la Seine, il assure la double mission historique d’écrêter les crues d’hiver et de printemps et de soutenir les débits de la Seine et de ses affluents (Aube, Marne et Yonne) en été et en automne. Il a été reconnu établissement public territorial de bassin en février 2011.