Les réserves du Frac s’ouvrent au grand public

A un peu plus d’un mois de l’inauguration officielle, les réserves du fonds régional d’art contemporain (Frac) ont ouvert leurs portes à la presse le jeudi 15 octobre 2020. Situé dans un pôle artistique à Romainville (Seine-Saint-Denis), le nouvel édifice accueillera les 2 000 œuvres du fonds sur 1 600 m² d’espaces de stockage. De nombreuses expositions verront également le jour dans des espaces ouverts au public.

Le fonds régional d’art contemporain (Frac) d’Ile-de-France dispose enfin d’un lieu de stockage flambant neuf. Situé à Romainville (Seine-Saint-Denis), à proximité du siège d’Est Ensemble, l’inauguration officielle du bâtiment interviendra le 27 novembre. Dessiné par l’agence d’architecture Freaks, l’immeuble est construit en plein cœur d’un pôle artistique comprenant des galeries d’art ou la fondation Fiminco. Il est entièrement pensé pour le stockage et le déplacement des œuvres de la collection. Au total, 2 000 œuvres seront entreposées sur trois niveaux aux hauteurs de plafond impressionnantes (de cinq à trois mètres).

Les réserves sont visibles dès l’entrée du complexe grâce à une faille creusée dans un bâtiment existant. © Jgp

« Depuis 25 que nous attendions un lieu de stockage tel que celui-ci », s’est réjouie Florence Berthout, présidente du Frac Ile-de-France. © Jgp

 

Les réserves du Frac sont entourées par des galeries d’art, une école de design ainsi que la fondation Fiminco qui ont pris place dans des bâtiments existants. © Jgp

2 000 œuvres seront stockées dans les 1 600 m² de l’édifice dédiés à cet usage. © JGP

L’originalité de l’ensemble qui s’étale sur 2 000 m² réside dans trois espaces d’exposition ouverts au public. Les œuvres seront ainsi exposées sur 400 m². Le public pourra y découvrir et sélectionner les œuvres de la collection qui alterneront régulièrement grâce au concept « Sors de ta réserve ! » « Avec cette tête de pont culturel, nous allons diffuser le patrimoine et donner à voir, à toucher les œuvres », a présenté Florence Berthout, présidente du Frac. L’autre objectif est de faire découvrir les métiers de la conservation, de la gestion et de la diffusion de la collection à travers la médiation culturelle.

Des œuvres sélectionnées par le public 

Attirer tous les publics, seuls ou en groupes, dans et hors les murs, doit également ancrer le lieu dans son environnement. « L’art contemporain est implanté dans un milieu très parisien, il nous fallait donc un lieu au-delà du périphérique, a indiqué Florence Portelli, vice-présidente du conseil régional en charge de la culture et du patrimoine. Lutter contre les fractures sociales et territoriales, c’est aussi implanter toutes les formes de culture en banlieue. » Sur les cinq millions d’euros du projet, la Région en finance 60 %, un financement complété par l’Etat.

« La Région a fournit un gros effort pour franchir le périphérique et abolir les barrières culturelles, l’art contemporain n’est pas réservée aux élites », a fait valoir Florence Portelli, vice-présidente du conseil régional chargée de la culture. © Jgp

Les espaces d’exposition sont placés en façade, derrière de grandes baies vitrées afin d’ouvrir les expositions sur l’extérieur. © Jgp

Le concept du lieu sera consacré le 27 novembre avec le lancement de Children power. Des enfants de CM2 et de sixième de Romainville vont sélectionner des œuvres et devenir les commissaires de la première exposition des réserves qui durera jusqu’au 31 janvier 2021. Le site accueillera alors l’ensemble du mobilier nécessaire au stockage des 2 000 œuvres qui prendront également leur quartier. Une nouvelle phase de sélection par des publics sera menée en parallèle avant une réouverture en juin 2021. C’est un balai de 300 sorties et entrées d’œuvres par an qui va débuter.

« Ce lieu dépasse la formule de réserve visitable grâce à ses espaces dédiés aux expositions », a souligné Xavier Franceschi, directeur du Frac Ile-de-France. © Jgp

Les hauteurs sous plafond varient entre trois et cinq mètres afin d’accueillir les plus grandes œuvres de la collection. © Jgp

« C’est un lieu expérimental, nous allons par ailleurs créer des outils numériques pour que le public comprenne la collection, s’en empare et choisisse les œuvres, a observé Xavier Franceschi, directeur du Frac. Il n’y aura pas de limite sur l’étendu du choix. »

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