Le rapport Woerth propose la création d’une région métropole

Dans un rapport remis jeudi 30 mai au président de la République, Eric Woerth, député (Renaissance) de l’Oise, reprend à son compte une proposition déjà ancienne : transformer les établissements publics territoriaux en établissements publics de coopération intercommunale de plein exercice, et transférer les compétences de la Métropole à l’échelon régional.

Dans un rapport intitulé « Décentralisation, le temps de la confiance », remis au président de la République jeudi 30 mai 2024, Eric Woerth propose la suppression de la métropole du Grand Paris, Sans excès d’arguments, Le député (Renaissance) de la 4° circonscription de l’Oise juge que le schéma de cohérence territoriale (Scot) métropolitain présente « des faiblesses préoccupantes, en raison notamment de sa difficulté à imposer une vision sur le devenir du territoire ».

Eric Woerth. © Jgp

Il remarque que la Métropole « n’est pas parvenue à faire adopter son plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement (PMHH) et à porter des opérations d’aménagement d’envergure métropolitaine ». « Finalement, huit ans après sa création, elle a, au titre de ses réalisations, la construction de la piscine olympique et l’exercice de la compétence Gemapi », assène-t-il.

Coexistence de cinq strates

Le parlementaire relève « l’étroitesse des compétences exercées », avec un budget prévisionnel qui s’élevait à 113 millions d’euros pour 3 392 millions reversés aux communes et établissements publics territoriaux (EPT) par la Métropole. Face à la coexistence de cinq strates sur le territoire, « qui conduit à une inévitable dilution des responsabilités et limite, de fait, la puissance d’un échelon métropolitain », Eric Woerth propose tout simplement la suppression de la Métropole. « Les EPT qui exercent actuellement des compétences proches d’une communauté d’agglomération seraient transformés en EPCI à fiscalité propre », ajoute-t-il.

Le député souligne toutefois « la nécessité de maintenir une péréquation entre les territoires les plus riches et les territoires les plus pauvres de l’ancienne métropole ». Il préconise en outre que « dans le cadre de leur transformation en EPCI, la carte des actuels EPT puisse être revue par l’intermédiaire d’une commission de la coopération intercommunale sous la tutelle du préfet de région ». Il reviendrait au conseil régional de porter le projet métropolitain au travers d’une « région-métropole », préconise donc le rapport.

« L’organisation des compétences et des infrastructures sur le périmètre dense nécessite la mise en place d’une conférence métropolitaine rassemblant la ville de Paris, les EPCI et départements de la petite couronne, le conseil régional et le préfet de région », propose-t-il également. Celle-ci aurait notamment vocation à organiser le financement et la planification des infrastructures structurantes de la métropole (portes du périphérique, accès routiers de Paris, bois de Vincennes et de Boulogne, etc.) et à définir l’organisation des grands syndicats (syndicat des eaux d’Ile-de-France, syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne, etc.).

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