La construction dans un état « particulièrement préoccupant » en Ile-de-France

« L’Ile-de-France ne joue toujours pas le rôle de moteur de la croissance économique française qu’elle a pu tenir au sortir des précédentes crises », souligne l’observatoire de la CCIP dans une note datée de décembre 2014.

Dans la dernière livraison de son enquête de conjoncture, le Crocis souligne, en préambule, que si les Etats-Unis et le Royaume-Uni voient leur activité se raffermir, celle des économies émergentes est toujours en phase de ralentissement et le Japon est à nouveau en  « récession technique ». « Surtout, souligne le Crocis, les difficultés persistent en zone euro, même si lentement, le taux de chômage continue à s’y réduire. » Et l’Ile-de-France dans tout ça ? « L’activité y semble un ton au-dessus de la dynamique nationale : cela permet notamment à l’emploi salarié francilien, contrairement à celui d’autres régions, d’être proche de son niveau d’avant-crise. » Mais le secteur de la construction demeure particulièrement préoccupant. Et, globalement, le nombre de défaillances d’entreprises est reparti à la hausse en Ile-de-France et le marché du travail reste dégradé : à 8,6 %, le taux de chômage régional actuel reste parmi les plus élevés depuis les années 2000, indique le Crocis.

« L‘Ile-de-France ne joue toujours pas le rôle de moteur de la croissance économique française qu’elle a pu tenir au sortir des précédentes crises. Le moral des acteurs économiques de la région est par conséquent toujours au plus bas : les chefs d’entreprise franciliens de l’ensemble des secteurs restent donc peu enclins à investir ou à embaucher alors qu’ils peinent à reconstituer leurs marges. Dans ce contexte, le taux de chômage régional (8,6 % au deuxième trimestre 2014) se trouve toujours à un de ses niveaux les plus élevés depuis 2000 et le nombre de demandeurs d’emploi franciliens n’ayant eu aucune activité a franchi le cap des 650 000 en juin dernier. Certains facteurs paraissent pourtant plus favorables que dans le reste de la France : ainsi, si la fréquentation hôtelière peine, elle reste à des niveaux élevés et si les prix de l’immobilier s’infléchissent, le mouvement est – pour l’heure ? – peu soutenu », souligne le Crocis.

« Au plan local, la hausse du taux de chômage est évidemment généralisée aux huit départements franciliens ; son ampleur est cependant variable : depuis le premier trimestre 2008, le taux de chômage en Seine-Saint-Denis a ainsi subi une détérioration de 3,6 points tandis que l’augmentation à Paris sur la même période a été limitée à 1,4 point. Par conséquent, le taux de chômage en Seine-Saint-Denis reste le plus élevé d’Ile-de-France (12,8 % au deuxième trimestre 2014) et, ce, d’autant plus qu’il s’est encore accru de 0,2 point supplémentaire au premier semestre 2014. La hausse a été équivalente dans le Val d’Oise, où le taux de chômage reste proche des 10,0 % (9,9 % au deuxième trimestre 2014). Parmi les autres faits notables, le taux de chômage dans le Val-de-Marne est devenu supérieur à celui de l’Ile-de-France(respectivement 8,7 % et 8,6 % au deuxième trimestre 2014) pour la première fois depuis début 2001 ; par ailleurs, le taux des Yvelines qui continue d’être le moins élevé des départements franciliens (7,2 % au deuxième trimestre 2014) est à son niveau le plus haut depuis le deuxième trimestre 1994. »

Top