Le symbole ne donne rien au hasard : c’est au ministère de l’Europe et des affaires étrangères qu’a eu lieu la conférence organisée pour célébrer le dépôt officiel, jeudi 28 septembre 2017, de la candidature de Grand Paris France pour l’Exposition universelle de 2025.
« A partir de maintenant, et jusqu’en novembre 2018, – date du choix du bureau international des expositions – tout le réseau de la diplomatie française va se mobiliser pour défendre le dossier », a expliqué Pascal Lamy, délégué interministériel pour l’exposition universelle. Car il va s’agir de séduire chacun des 170 Etats membres, tous disposant d’au moins une (et au maximum trois) voix à l’assemblée générale qui choisira, à l’automne prochain, la ville hôte pour 2025.
Le dossier de Paris Saclay est déjà largement connu, avec, notamment, son Globe qui sera « la Tour Eiffel » de l’Exposition, et son « campus universel », fait des pavillons que les nations auront choisi de « léguer » à cette future « cité universitaire internationale ». La conférence a cependant permis d’éclaircir quelques points nouveaux : le prix des pavillons modulaires par exemple, qui seront proposés aux pays exposants pour construire leur pavillon. « Le coût sera compris entre un million d’euros pour le module de base, et sept pour les plus grands, ce qui rendra l’exposition accessible à toutes les nations », a expliqué Jean-Christophe Fromantin, président du comité Expofrance 2025. Il l’a promis, avec Grand Paris France, l’Exposition universelle devrait recouvrer son esprit originel : « l’exposition n’est pas un concours d’architecture, mais une expérience pour le visiteur, un laboratoire du progrès ».
Le prix du ticket d’entrée utilisé pour tester le modèle économique du dossier avoisine les 35 euros (en euros 2017). « Un modèle économique privé-public, a rappelé Pascal Lamy, puisque le privé investit les capitaux pour réaliser les investissements. »
La gare de Saint Aubin sécurisée
Ceux-ci atteindront 3,5 milliards d’euros : une partie sera consacrée au fameux globe, qui fera l’objet d’un concours international d’architecture, et sera ensuite exploité pendant 50 ans par la société du Globe. La seconde concernera l’organisation des six mois d’exposition. « Le seul engagement financier de l’Etat concerne les transports », a rappelé Valérie Pécresse, présidente de la région. Ce dernier s’est engagé pour l’arrivée de la future ligne 18 du Grand Paris express jusqu’à la gare de Saint Aubin, a-t-elle assuré, malgré les rumeurs de plus en plus insistantes portant sur l’avenir de ce tronçon du futur métro. Le prolongement anticipé – dès 2025 au lieu de 2030 – vers Versailles, en revanche, n’a pas été obtenu, « même si nous continuons à nous battre pour avancer la date de réalisation », a poursuivi Valérie Pécresse.
L’effet JO
Dans quelle mesure l’attribution des Jeux Olympiques à Paris en 2024 affecte-t-il les chances françaises face à Bakou, Osaka et Ekaterinbourg ? « Cela les augmente, au contraire, ont soutenu les organisateurs, car cela montre l’attractivité de la France et de Paris. Nous serons l’after des JO, et ils seront notre before ». L’« after » puisqu’une partie des investissements consentis dans le cadre des JO pourront être amortis dans celui de l’Expo U. Notamment les infrastructures de transport, ou encore l’organisation de la sécurité. Le « before » puisque les jeux permettront de prouver la capacité d’organisation de Paris. Pas de risque de cannibalisation en revanche, soutient Expofrance : les JO ne durant que quelques semaines ne drainent qu’un million de touristes supplémentaires. L’Expo U, avec sa durée de six mois, devrait en attirer 25 à 30 millions de plus que d’habitude, soit un doublement.
La conférence a enfin été l’occasion de dévoiler le logo de la candidature : un simple cercle bordé de bleu « qui représente à la fois la gare de Saint Aubin, le globe, mais aussi le périmètre de l’exposition. « Et le fait que cette exposition sera organisée dans des conditions qui ne seront ni dispendieuses, ni invraisemblables » , a renchéri Jean-Christophe Fromantin. Le bureau international des expositions viendra visiter le site en février 2018.