Les élus franciliens mobilisés pour défendre le Grand Paris express

Pas un jour ne passe sans qu’un élu d’une collectivité locale d’Ile-de-France ne prenne la parole pour défendre le maintien du projet de métro automatique et son calendrier.

Après que le préfet de région a rendu son rapport confidentiel sur les priorités en matière de transport en Ile-de-France au gouvernement, les arbitrages approchent et la mobilisation s’intensifie. La présidente du conseil régional Valérie Pécresse s’est exprimée notamment à plusieurs reprises en faveur de la réalisation de la ligne 18 jusqu’à Versailles dans les délais prévus. Après avoir adressé une lettre au Premier ministre, les élus des Yvelines, de Saint-Quentin-en-Yvelines et de Versailles Grand Parc, ont décidé d’amplifier leur action autour de ce projet. « Menacée de report voire de suppression, les élus appellent à la mobilisation de toutes et de tous le 16 octobre prochain à Guyancourt, sur le site de la future gare », viennent-ils d’annoncer.

Michel Cadot

Le rapport de Michel Cadot doit servir de base au gouvernement pour décider des priorités en matière de transport en Ile-de-France. © JGP

Quant à la ligne 17, qui doit relier Saint-Denis à Roissy en 2024, le maire de Gonesse (Val d’Oise) Jean-Pierre Blazy a signé une tribune dans nos colonnes pour demander au chef de l’Etat de confirmer sa réalisation. Le 9 octobre 2017, l’Association des collectivités du Grand Roissy signalait qu’une délégation de ses membres avait été reçue à Matignon par le conseiller technique transports du président de la République et du Premier ministre pour évoquer cette ligne. « Les élus n’ont pas obtenu les garanties suffisantes sur le respect du tracé et des délais », rapportait-elle. Ils demandent donc une entrevue avec Edouard Philippe faute de quoi ils manifesteront le 12 octobre à Matignon.

« Respect du calendrier initial »

Les élus de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) ont exprimé, le même jour, « leur vive inquiétude face aux rumeurs de remise en cause de certaines lignes du Grand Paris express. Ils tiennent à réaffirmer leur attachement au respect du calendrier initial et défendent l’utilité de l’ensemble des lignes qui desservent Plaine Commune. »  Pour eux, en vue des Jeux olympiques de 2024, « la réalisation des lignes de métro 14, 15, 16 et 17 du Grand Paris, est essentielle pour les salariés et les habitants » de ce territoire de la métropole du Grand Paris.

Les élus des Yvelines, de Saint-Quentin-en-Yvelines et de Versailles Grand Parc, ont décidé d’amplifier leur action autour de ce projet.© Ville de Versailles

Le 9 octobre également, le groupe Front de gauche publiait un communiqué pour affirmer que « ce projet doit être défendu dans son intégralité par tous les élus d’Ile-de-France ». Le président (PC) du conseil départemental du Val-de-Marne Christian Favier ne manque lui aussi pas une occasion de défendre le réseau qui doit desservir son territoire, et particulièrement la ligne 15 est dont le calendrier est le plus éloigné.

Hausse des coûts du réseau

Le conseiller régional écologiste Pierre Serne s’est donc retrouvé assez isolé, le 3 octobre lors du conseil d’administration d’Ile-de-France mobilités (ex-Stif), lorsqu’il a proposé un vœu demandant à ce que soit « réétudié le projet de la ligne 17, en vue de son abandon, hormis sur la portion Saint-Denis/Le Bourget ». Justifiant sa demande par les critiques dont fait l’objet le projet EuropaCity (qui doit être desservi par cette ligne), il expliquait que, « dans une période où le rephasage des projets du Grand Paris express est sans cesse à l’ordre du jour, l’abandon partiel de la ligne 17 pourrait permettre de sécuriser les travaux d’autres lignes, pour les transports du quotidien des Franciliens ».

De son côté, Philippe Yvin, le président du directoire de la Société du Grand Paris – maître d’ouvrage du futur métro -, multiplie les interviews – notamment dans nos colonnes le 18 septembre – pour expliquer la possible hausse des coûts du projet qui pourrait passer de 26 à 35 milliards d’euros si l’ensemble des montants provisionnés pour risques et aléas est mobilisé. « La Société du Grand Paris n’a qu’une ligne de conduite : mettre en œuvre la politique définie par le gouvernement », déclarait-il alors.

« Compte tenu de ces surcoûts, le gouvernement a décidé d’étudier la possibilité d’ajuster le calendrier », avait fait valoir le préfet de région Michel Cadot le 25 septembre, confirmant des rumeurs qui couraient depuis le début de l’été. Le projet de loi de finances pour 2018 ne traduit pour l’instant aucun désengagement en ce sens, puisque les taxes affectées à la Société du Grand Paris sont en légère hausse par rapport à cette année (579 millions d’euros contre 553 millions).

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