Paris et sa région ont vu, en 2016, le nombre des investissements étrangers créateurs d’emplois croître de plus de 10 %, relève l’édition 2017 du Global cities investment monitor réalisé par Paris-Ile de France Capitale Economique, en partenariat avec KPMG et OpinionWay. Bruno Le Maire et Didier Kling ont salué à cette occasion le travail accompli par Paris-Ile de France Capitale Economique.
« Ce benchmark nous permet de nous situer par rapport aux autres métropoles de taille mondiale, de connaître nos points forts et de lutter contre nos points faibles », a indiqué Christian Nibourel, président de Paris-Ile de France Capitale Economique (PCE), en présentant le traditionnel baromètre annuel de l’attractivité de la Région capitale, le 5 juillet 2017. Et, bonne nouvelle, Paris va dans la bonne direction : avec une hausse de 10,8 % du nombre d’investissements greenfield recensés en 2016, soit la plus importante croissance depuis 2009, année lors de laquelle ils avaient décliné de 23 %.

« Ce benchmark nous permet de nous situer par rapport aux autres métropoles de taille mondiale, et connaître nos points forts et de lutter contre nos points faibles », a indiqué Christian Nibourel, président de Paris-Ile de France Capitale Economique. © Jgp
Le Global cities investment monitor se décompose en deux études : la première, réalisée par KPMG, analyse le nombre d’investissements greenfield, c’est-à-dire créateurs d’emplois (à l’exclusion des rachats ou fusions) réalisés en 2016 dans les principales métropoles de la planète. La seconde, menée par OpinionWay, sonde, par un questionnaire envoyé à 500 dirigeants à travers le monde, leur vision de l’attractivité comparée, actuelle et future, de ces mêmes métropoles.
En 2016, l’Europe voit ainsi le nombre de ses investissements greenfield clairement orienté à la hausse, en particulier en comparaison des métropoles de la plaque Asie-Pacifique. De même, les investissements en Amérique du Nord ont, semble-t-il, marqué le pas en 2016. « Ce baromètre montre que Paris se situe au cœur d’un réseau français mais surtout européen qui connaît en 2016 la plus forte hausse des investissements », souligne Alexandre Missoffe, directeur général de PCE. L’Europe est la première destination des investissements internationaux (36 % de parts de marché), avec une croissance de 22 % par rapport à 2015.

« Ce baromètre montre que Paris se situe au cœur d’un réseau français mais surtout européen qui connaît en 2016 la plus forte hausse des investissements », souligne Alexandre Missoffe, directeur général de PCE.
« En comparaison, l’Asie ne voit croître ses investissements que de 5 %, tandis qu’ils régressent de 4 % en Amérique du Nord », souligne Nicolas Beaudouin (KPMG).
7 métropoles asiatiques dans le top 10
7 métropoles asiatiques demeurent présentes dans le top 10, avec Londres, New York et Paris. Paris se classe en 7° position pour son attractivité globale (derrière, par ordre d’attractivité : Londres, Singapour, Dubai, Shangai, Hong-Kong et New York). L’Ile-de-France arrive en 5° place pour les investissements stratégiques (quartiers généraux, centres de R&D).
Quant aux anticipations des dirigeants économiques, telles que révélées par la partie prospective du Global cities investment monitor, elles invitent elles aussi à l’optimisme, puisque Paris s’y classe en 3° position pour son attractivité future au titre des investissements stratégiques, et en 4° position pour son attractivité globale.
Ainsi, la Région capitale progresse, en termes de perception de son attractivité, de la 6° à la 3° place de 2010 à 2016. Cela étant dit, Londres la coiffe toujours, en 2016, avec une insolente aisance : 364 investissements greenfield ont été recensés dans la capitale britannique, contre 141 à Paris (159 à New York, 84 à San Francisco).
Endogamie européenne
57 % des investissements greenfield enregistrés en 2016 en Europe provenait… d’Europe et 27 % d’Amérique du Nord. Et la même proportion, soit 57 % des investissements étrangers en Amérique du Nord, proviennent d’Europe. « On constate une forte endogamie des investissements étrangers en Europe, qui proviennent majoritairement d’Europe », relève Alexandre Missoffe, qui note « un effet cliquet » : « Les investisseurs choisissant généralement d’investir là où ils sont déjà présents. »

Nicolas Beaudouin (KPMG) et Alexandre Missoffe (PCE) présentent le Global Cities investment Monitor lors de la soirée de l’attractivité, au cercle de l’Union Interalliée, mercredi 5 juillet 2017. © Jgp
« Parmi les critères observés par les décisionnaires de ces investissements, le stabilité politique et la sécurité juridique arrivent en première position, suivis de la disponibilité des ressources humaines et de la taille du marché », souligne Hugues Cazenave, président d’OpinionWay. A noter le retrait de Moscou, où les investissements étrangers recensés par l’enquête de KPMG passent de 90 en 2015 à 37 en 2016.

Parmi les critères observés par les décisionnaires de ces investissements, le stabilité politique et la sécurité juridique arrive en première position. © PCE
« A l’évidence, Paris bénéficie d’une marque internationale forte, renforcée par la reconnaissance d’une qualité de vie exceptionnelle, d’un écosystème d’innovation dynamique et d’infrastructures enviables, résume PCE. Mais c’est surtout le nouveau contexte international et particulièrement le Brexit qui, pour les investisseurs, justifie ce regain d’optimisme. Ainsi, ils sont désormais 27 % contre 19 % à estimer que l’attractivité de Paris va augmenter, principalement grâce à son ancrage européen et sa stabilité politique. Interrogés sur leur destination préférée en Europe, ils placent Paris en tête, devant Londres et nettement devant les autres métropoles européennes, y compris allemandes. »
Christian Nibourel : « La priorité doit être l’Asie »
« Notre priorité doit être l’Asie, estime Christian Nibourel. Les investisseurs de ce continent sont de loin les moins optimistes pour Paris parce qu’ils y sont en moyenne moins présents que dans d’autres grandes métropoles européennes. Il s’agit de mieux communiquer sur nos atouts réels, d’aller au-delà des stéréotypes et de montrer que Paris est la meilleure porte d’entrée pour s’implanter en Europe et le bon choix sur le long terme. Paris-Ile de France Capitale Economique a l’expérience de ces destinations et entend y intensifier ses actions. Il s’agit d’un travail pédagogique autour des atouts du Grand Paris, que Paris-Ile de France Economique a, par exemple, pratiqué en Corée le mois dernier. »
Bruno Le Maire : « Faire de Paris la première place financière en Europe »
Extrait du discours prononcé par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.
» Pour notre attractivité, il est encore essentiel de faire valoir nos atouts. (…) Faire valoir nos atouts, c’est aussi soutenir la place financière de Paris. Notre ambition est bien de faire de Paris la première place financière en Europe. Parce que le Brexit nous en donne l’opportunité. Parce que la France est ouverte aux investissements étrangers. Parce que la finance crée de nombreux emplois. Le Premier ministre dévoilera vendredi des propositions spécifiques, préparées en contact étroit avec le secteur, pour accroître encore davantage l’attractivité de Paris comme place financière. Cette prise de parole souligne assez l’importance que la question de l’attractivité revêt aux yeux de notre Gouvernement. Elle vous invite également, vous acteurs et promoteurs de cette attractivité, à rester mobilisés, à poursuivre votre action : le défi réclame de nous un effort commun et continu. C’est à ce prix seul que nous en recueillerons pleinement les fruits. Paris est en effet une vitrine pour la France » .
Le rôle de premier plan du Grand Paris
» Travailler à rendre Paris plus attractif, c’est bénéficier à l’ensemble du pays. C’est aussi la raison pour laquelle nous soutenons les grandes manifestations sportives et culturelles susceptibles de contribuer à son rayonnement. Les Jeux Olympiques de 2024 et l’Exposition Universelle de 2025, si nous les obtenons, renforceront notre rayonnement international et favoriseront les investissements étrangers : les études menées par l’agence Paris-Ile de France Capitale économique sont particulièrement claires sur ce point » .
Dans la promotion de notre pays, le Grand Paris joue depuis plusieurs années un rôle de premier plan. Car le projet du Grand Paris est bien plus qu’un plan visant à renforcer le réseau de transport francilien. C’est un projet essentiel pour le développement économique du pays ; c’est un élément majeur dans notre stratégie d’attractivité. Ce point fait consensus. Encore une fois, Paris est une vitrine pour la marque France. Je tiens donc pour conclure à saluer l’action menée depuis dix ans par Paris-Ile-de-France Capitale économique. Plus particulièrement, je tiens à saluer l’action du président de Paris-Ile-de-France Capitale Économique, Christian Nibourel, ainsi que l’engagement de la CCI Paris-Ile de France et de son Président Didier Kling » .