Quelques jours après celle de Jean-Philippe Dugoin-Clément, le président sortant de l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif) a présenté à son tour sa candidature, ainsi que la liste de ses soutiens.
Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire (UDI) de Mennecy, vice-président de la région Ile-de-France, avait dévoilé la liste de ses soutiens lors de la présentation officielle de sa candidature à la présidence de l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif), jeudi 3 septembre dernier. Le président sortant, Stéphane Beaudet, a fait de même lundi 14 septembre 2020. Les parrains de la candidature du maire (SE) d’Evry-Courcouronnes vont du président de l’Association des maires de France François Baroin à la maire de Paris Anne Hidalgo, en passant par des élus de petite et de grande couronne. En tout, le président sortant affiche le soutien d’une centaine d’élus issus de la droite et de la gauche. « Mes soutiens ne sont pas seulement des conseillers régionaux et ne sont pas seulement membres de l’UDI », a ironisé Stéphane Beaudet, répondant aux différentes critiques de son challenger.
« Je ne passe pas mes journées, en effet, à me rendre dans chacune des 1 200 communes d’Ile-de-France, car ce n’est pas mon rôle », a-t-il notamment déclaré. L’élu a souligné que le conseil d’administration de l’Amif, où siègent cinq représentants de chaque département désignés par leurs unions départementales de maires, était le garant de la bonne représentativité de l’ensemble de l’Ile-de-France au sein de l’association. « Mon adversaire va répétant que l’Amif a perdu des adhérents. Nous rassemblons 900 communes sur 1 200, cela ne ressemble pas réellement à une association en mauvaise santé », a poursuivi Stéphane Beaudet, avant d’ajouter : « De même, au regard de notre bilan, il sera difficile d’affirmer durablement que l’Amif n’a rien fait au cours du mandat écoulé. »
Dans la cave voutée d’un tiers-lieu parisien, rue Saint-Martin à Paris, il a rappelé les différents faits d’armes de l’association, « dans une période où les maires ont affronté une adversité sans précédent ». L’élu a évoqué l’annonce, quelques semaines après les élections municipales de 2014, par Manuel Valls, alors Premier ministre, d’une baisse de 11 milliards d’euros des dotations de l’Etat aux communes. L’apparition sur les réseaux sociaux de « l’odieux hashtag #balancetonmaire » ou la montée de la violence contre les élus figurent également parmi les difficultés face auxquelles, a-t-il assuré, l’association n’est pas restée sans agir.
Trois livres blancs
Ainsi la publication par l’Amif de trois livres blancs, dédiés à la sécurité (en deux tomes) et au logement, la participation à 25 rencontres ministérielles « pour porter les revendications des maires au plus haut niveau de l’Etat », ou la réunion de 15 commissions thématiques « pour travailler sur des sujets aussi divers que la santé, la ruralité, ou encore la prévention et la sécurité » ont été mis en avant au titre de ce bilan. Stéphane Beaudet a également cité la hausse du nombre de nouvelles entreprises partenaires de l’Amif, les 3 000 contributions aux cahiers de doléances ouverts par l’association dans le cadre de la crise des gilets jaunes, ainsi que les 21 partenariats noués avec les acteurs institutionnels incontournables de la région, dont l’Ademe et l’Association des maires ruraux.
Le président sortant a également évoqué l’organisation, avec le Forum métropolitain du Grand Paris, de la consultation internationale sur les autoroutes du futur. « Plus récemment, alors que nos villes, singulièrement dans les quartiers populaires, avaient besoin d’un accès à une alimentation saine et bon marché, nous avons obtenu, par notre mobilisation, en 36 h, la réouverture des marchés dont le gouvernement avait ordonné la fermeture », a-t-il également fait valoir. Stéphane Beaudet a cité enfin la participation de 2 500 élus aux ateliers de début de mandat créés cet été par l’association.
Une commune, une voix
« Nous sommes une association. [Nous ne sommes] ni une collectivité territoriale, ni un conseil régional, ni l’antichambre des sénatoriales », a déclaré en substance le président sortant. « Je le dis avec force, je ne mélangerai pas les genres », a également affirmé le maire d’Evry-Courcouronnes, reprochant à son rival de façon explicite de confondre sa casquette de vice-président de Région et celle de candidat à la présidence de l’Amif lors de l’attribution de subventions régionales à des communes. « Je finance cette campagne sur mes deniers personnels », a tenu à préciser Stéphane Beaudet. L’élection aura lieu le 14 octobre prochain, chaque commune disposant d’une voix.
Soutien du groupe LRI à la Région
Les élus du groupe Libres, républicains et indépendants au conseil régional d’Ile-de-France, présidé par le maire de L’Haÿ-les-Roses Vincent Jeanbrun, ont adopté une motion de soutien à la candidature de Stéphane Beaudet, apprenait-on lundi 14 septembre dans le soirée.
« À l’occasion du vote de cette motion, les élus du groupe LRI ont tenu à rappeler l’action menée par Stéphane Beaudet en tant que président de l’Amif depuis 2014, indique le porte-parole du groupe. En six ans, Stéphane Beaudet a su transformer l’Amif pour en faire un véritable partenaire de tous les maires franciliens et a su faire porter leurs revendications jusqu’au plus haut sommet de l’État. Fort de ce bilan et conscients des défis que l’Amif aura à relever, les élus du groupe LRI renouvellent leur confiance en leur collègue et savent pouvoir compter sur son dynamisme, son énergie et sa détermination à poursuivre le travail de modernisation salutaire de l’Amif qu’il a engagé jusqu’à aujourd’hui. »
Stéphane Beaudet ne participera pas à un débat avec son adversaire

Jean-Philippe Dugoin-Clément, lors de l’annonce officielle de sa candidature à la présidence de l’Amif, le 3 septembre dernier. © Jgp
« On ne me fera pas le coup », a déclaré Stéphane Beaudet en réponse à la demande, rendue publique lundi 14 septembre au matin par Jean-Philippe Dugoin-Clément, d’un débat public entre les deux candidats déclarés à la présidence de l’Amif. « Le lieu du débat, c’est l’assemblée générale de l’association, au sein de laquelle mon adversaire ne s’est hélas que très rarement déplacé, alors même qu’il [en] est secrétaire général adjoint », a poursuivi l’élu.
« Combat sacrificiel, déloyauté, trahison, haine, lâcheté »… : « Autant de qualificatifs employés par le président sortant qui relèvent de l’affect, de l’ego, du ressenti et de la victimisation pour qualifier la déclaration de candidature de Jean-Philippe Dugoin-Clément à la présidence de l’Amif », indique de son côté l’entourage du maire de Mennecy. « Pourtant, il s’agit là uniquement de l’exercice normal de la démocratie au terme d’un mandat », explique Jean-Philippe Dugoin-Clément.
« Comme dans toute association, il appartient à celui ou celle qui veut proposer de nouvelles orientations, fixer un cap et ainsi se rendre utile de présenter sa candidature. Tout comme il appartient aux adhérents de faire un choix éclairé et de voter pour le ‘meilleur’ candidat à la lumière d’un bilan, d’une vision et surtout d’un programme, poursuit-il. J’invite donc le président sortant à parler du fond, à défendre son bilan s’il le souhaite, à parler des maires et des élus qui se sentent abandonnés, à parler du travail qui nous incombe, à parler de nos territoires, bref à se mettre à la hauteur des enjeux qui sont devant nous. » Et Jean-Philippe Dugoin-Clément de conclure : « Pour cela, je l’invite à débattre publiquement du sens et des orientations que nous voulons donner à l’Amif afin d’affronter efficacement les enjeux d’aujourd’hui et de demain ». Mais ce débat ne devrait pas avoir lieu.