Vincent Jeanbrun – La politique sinon rien

Le jeune maire de L’Haÿ-les-Roses a choisi la politique pour agir et la droite pour combattre les inégalités. Son parcours politique sans fautes vient de connaître son premier accroc.

Rien ne semblait pouvoir freiner la détermination – ni l’ambition ? – de Vincent Jeanbrun, fondée sur la profonde conviction que le politique peut changer les choses « s’il s’en donne la peine », précise le maire de L’Haÿ-les-Roses, réélu dans sa ville natale dès le 1er tour le 15 mars. Une belle reconnaissance pour celui qui était devenu, à 29 ans en 2014, le plus jeune maire d’une ville de plus de 30 000 habitants, dont la ligne de conduite : « agir et dire la vérité », résume le nouveau président du groupe Libres, républicains et indépendants du conseil régional d’Ile-de-France, qui laissera en septembre la présidence du Forum métropolitain du Grand Paris.

Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses. © Jgp

Il souhaitait poursuivre à la métropole du Grand Paris (MGP) en arrachant à Patrick Ollier la présidence, mais ses critiques récurrentes sur la métropole et probablement sa proximité avec Valérie Pécresse – qui rêve d’une région-métropole – n’étaient pas du goût d’une majorité de maires, y compris de gauche, même s’il avait reçu un soutien appuyé de Jacques JP Martin. « C’est pendant son mandat au Forum métropolitain que l’on a développé l’étude multi-partenariale et désormais fameuse sur les autoroutes urbaines », a fait valoir le maire de Nogent-sur-Marne.

Premier accroc dans un parcours sans fautes et mené à vive allure pour ce passionné de politique, qui a passé son enfance au 17e étage d’une tour de la cité des Tours Marrons à L’Haÿ-les-Roses (76 % de logement social). Son père chauffeur-livreur l’initie plus au jardinage qu’à la politique, même s’il pratique toujours le premier pour le plaisir, et sa mère au foyer et d’origine italienne rêvant qu’il devienne fonctionnaire.

Le virus de la politique

Vivant du « mauvais côté » de la ville coupée en deux par l’autoroute A6, il découvre en arrivant au collège qu’un « autre monde pouvait exister ». Alors que l’école de commerce qu’il suit à Evry lui ouvre une « compréhension différente » de la société, il s’intéresse à l’origine des inégalités sociales et aux moyens de les réduire. Il choisit alors de s’engager en politique et, encore étudiant, adhère à l’UMP en 2004. « J’ai toujours eu envie de m’investir, raconte ce père de deux bambins, chaque année depuis l’âge de 11 ans, j’étais délégué de classe. »

A l’occasion d’un stage de fin d’études à l’Epad, établissement public de La Défense, il habite Nanterre et se retrouve entre deux mondes, « la misère inouïe » d’un côté de l’Arche et « la richesse absolue » de l’autre. De quoi conforter son engagement… à droite. Car ce gamin des cités n’est pas tendre avec la gauche qui prône l’assistanat au détriment de la recherche de solutions pour aider les gens à s’en sortir.

Ensuite tout s’enchaîne. Le sénateur LR des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi, alors conseiller régional d’Ile-de-France, lui propose d’intégrer le conseil régional des jeunes et plus spécifiquement la commission développement économique et emploi, ses sujets de prédilection car ils permettent de « corriger » les inégalités sociales. C’est là qu’il attrape « le virus politique » et devient, en 2012, assistant parlementaire de la députée Valérie Pécresse dont il a depuis rejoint le courant politique Libres !. De retour dans le Val-de-Marne, le charismatique Vincent Jeanbrun devient maire en 2014, conseiller départemental en 2015, puis conseiller régional d’Ile-de-France en décembre 2015. La suite ? Sans lâcher la MGP où il compte porter la réforme et, passé le choc du rude et vain combat contre les « vieux renards » de la politique, il a démissionné de la vice-présidence de la Région pour se consacrer, dès septembre, à la campagne de Valérie Pécresse pour les régionales. Même pas mal.

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