Tremblay-en-France : un trimestre décisif pour le Colisée

Le projet d’un Colisée Grand Paris à Tremblay-en-France, au cœur de la ZAC Aérolians, en bordure de l’aéroport de Roissy, est suspendu à l’octroi de subventions publiques. François Asensi continue son combat pour ce qu’il considère comme une locomotive économique pour le nord de la Seine-Saint-Denis.

François Asensi, maire (FDG) de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), en tête, les porteurs du Colisée Grand Paris continuent d’y croire. Ils remuent ciel et terre pour que voie le jour ce « complexe sportif et événementiel de nouvelle génération ». La plaquette de présentation de cet équipement, doté d’une jauge de 10 000 places et d’une salle complémentaire de 1 500 à 1 800 places, est alléchante. Tout comme ses perspectives d’architecte, signées Archis Populous et X-Tu.

L’accueil d’un club de basket de dimension nationale en résidence, tout comme celui du club local de handball sont mis en avant, de même qu’une grande variété d’activités sportives et culturelles (concerts, restauration, réception, escalade, surf indoor, padel). Mais, si Eiffage a remporté le projet en final, face à Vinci, l’équilibre de ce partenariat public-privé, situé au cœur de la ZAC Aérolians (198 ha), demeure suspendu à l’octroi de subventions publiques, qui tardent à venir.

Vue aérienne du Colisée. © DR

« Nous avons besoin d’un minimum de 45 millions d’euros de financement public pour équilibrer le projet », résume le maire de Tremblay-en-France. Or pour l’instant, seuls la métropole du Grand Paris, à hauteur de 15 millions d’euros, et le département de Seine-Saint-Denis, sans précision sur le montant de son engagement, ont confirmé leur soutien.

« Il semblerait pertinent que cette enceinte, qui doit être livrée en 2021, puisse être mobilisée d’une façon ou d’une autre pour contribuer au succès des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 », indique Patrick Ollier dans un courrier adressé à François Asensi en date du 28 novembre dernier. Pour Stéphane Troussel, le Colisée « constitue une opportunité formidable de proposer au Cojo (Comité d’organisation des Jeux olympiques) un nouveau site permettant d’accueillir des compétitions dans une partie du territoire qui n’en bénéficiait pas à cette étape ».

« Nous avons besoin d’un minimum de 45 millions d’euros de financement public pour équilibrer le projet », résume le maire de Tremblay-en-France. © Jgp

Interférences politiques

La Région, sollicitée à hauteur de 15 millions d’euros également, a opposé jusqu’à présent une fin de non-recevoir. « Le conseil régional nous dit qu’il rencontre des difficultés financières, lesquelles ont pourtant été comblées par l’Etat », commente François Asensi. Dans l’entourage de Valérie Pécresse, on confirme la décision de ne pas soutenir financièrement cet équipement, tant qu’il n’est pas inscrit sur la liste des équipements olympiques… « Manifestement, j’ai l’impression qu’il existe des interférences politiques pour s’opposer au projet », confie François Asensi.

Reste l’Etat, qui pourrait accorder ses subsides notamment au titre du Fonds de soutien à l’investissement local (FSIL) ou du Centre national pour le développement du sport (CNDS). « Nous avons désormais le dossier complet, le foncier est consolidé, l’ensemble des promesses de vente et autres baux à construction ont été réunis », souligne François Asensi. L’emprise concernée appartient aujourd’hui à la Sipac, filiale de la CCI. Le projet prévoit également sur 10 ha un ensemble de 100 000 m2 (hôtels, bureaux, résidences, loisirs, espaces sportifs, badminton).

Les promoteurs du projet ne manquent pas d’arguments, y compris économiques, pour défendre cet équipement. Avec l’espoir que la révision globale du dossier, à la faveur de la nomination récente de Nicolas Ferrand à la tête de la Solideo (Société de livraison des équipements olympiques), joue en leur faveur. « Certains, équipements éphémères, d’un coût élevé, pourraient être remis en cause, augmentant encore l’intérêt de bâtir le Colisée de Tremblay », fait valoir un élu.

Une locomotive pour le nord de la Seine-Saint-Denis

« Nous considérons qu’il s’agit d’un projet sérieux pour offrir à Aérolians, qui est le plus grand parc d’activité en cours de réalisation en Ile-de-France, la centralité qu’il requiert », indique Thierry Lajoie. Une centralité nécessaire « si l’on veut répondre aux exigences d’un parc d’activité du XXI° siècle », poursuit le directeur général de Grand Paris aménagement (GPA), aménageur de cette ZAC d’Etat.

A GPA, on se dit « impatient » de voir réunies les conditions requises pour valider définitivement ce projet, « alors que les différents lots d’Aérolians se commercialisent très bien ». « Nous avons fait les meilleurs efforts de prix, qu’il s’agisse du foncier, des fluides ou des services liés pour l’insertion de cet équipement », poursuit Thierry Lajoie.

Vue nocturne. © DR

Rééquilibrage

« Ce n’est pas de ma part une lubie liée aux Jeux olympiques, fait encore valoir François Asensi. Il s’agit avant tout d’un projet de développement économique que j’ai souhaité mettre en place, en considérant que le sport et la culture pouvaient contribuer au développement d’un parc d’activité international, comme le Stade de France l’a fait pour la Plaine-Saint-Denis », poursuit l’élu. Ce dernier fut à l’origine du projet, alors qu’il présidait la communauté d’agglomération de Terre de France, aujourd’hui fondue au sein de l’établissement public territorial (EPT) de Terres d’envol, présidé par le maire (LR) d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza..

« Le Colisée concourait, en outre, d’une manière certaine à l’aménagement de l’Ile-de-France, notamment à faire en sorte que des équipements de cette nature soit situés au nord-est de l’Ile-de-France qui en est totalement dépourvu, comme en atteste un récent rapport de l’institut régional de développement du sport (IRDS), poursuit l’élu. Il n’y a pas de grande salle en Seine-Saint-Denis, et une seule en dehors de Paris, l’U-Arena, qui est située dans les Hauts-de-Seine, ajoute-t-il. Mis à part Bercy, tous les équipements culturels ou sportifs sont situés au sud-ouest de la Capitale : Roland Garros, le stade Pierre de Coubertin, le Parc des princes, la Seine musicale », conclut le maire de Tremblay. Emmanuel Gazeau, directeur développement concessions chez Eiffage, souligne, quant à lui,  l’excellente desserte donc bénéficierait le Colisée, à 20 mn de la gare Saint-Lazare grâce aux lignes 17 et 14.

Le projet prévoit également : 

• Une salle complémentaire de 1 500 à 1 800 places, consacrée aux fédérations locales

• Un préshow et un parvis dédiés à la convivialité et à l’animation du site

• Des espaces d’animations et de restauration accessibles à tous les publics en journée et en soirée

• Des salons de réception modulables pour accueillir des événements d’entreprises ou encore des expositions temporaires organisées par des associations locales.

Allées du Colisée Grand Paris à Tremblay-en-France. © DR

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