Âpres négociations autour du financement du prolongement de la ligne 11

En partance de présidence de la RATP, Pierre Mongin a jeté un pavé dans la mare le 23 avril 2015 en déclarant que « les collectivités comme la Seine-Saint-Denis ou Paris n’ont pas amené toute leur part » au financement du prolongement de la ligne 11 du métro.

Ainsi, le tour de table ne serait, selon lui, « pas bouclé » pour raccorder, avec quatre nouvelles stations, le terminus actuel de Mairie des Lilas à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à l’horizon 2020. Ce prolongement, estimé à 1,250 milliard d’euros, est sous-maîtrise d’ouvrage du Stif qui aura en plus la charge du financement du matériel roulant, soit 140 à 180 millions d’euros. La Société du Grand Paris, l’Etat, la RATP et les collectivités sont concernés par ce projet.

« Dans le cadre de l’élaboration du nouveau contrat de plan Etat-région (CPER) 2015-2020, l’Etat et la Région ont décidé de consacrer une enveloppe de 900 millions d’euros dont 240 millions seront apportés par la Société du Grand Paris, 348 millions par la Région et 149 millions par l’Etat », détaille la ville de Paris qui souligne qu’elle n’est pas signataire du CPER. « Les 163 millions d’euros restants seront à apporter par d’autres financeurs qui peuvent être les collectivités locales ou la RATP », ajoute-t-elle.

1er tronçon du prolongement de la ligne 11

1er tronçon du prolongement de la ligne 11.

« La Seine-Saint-Denis s’est engagé fermement à financer ce projet, pour un montant qui demeure à définir dans le cadre de discussions avec l’ensemble des partenaires et qui devra être compatible avec les contraintes financières qui pèsent sur notre collectivité », a-t-elle réagi aux propos de Pierre Mongin. Le contrat de plan état-région ayant conforté la participation du conseil régional, la Seine-Saint-Denis et Paris seraient pourtant bien les deux seuls financeurs n’ayant pas encore précisé leur part au projet, indique-t-on du côté du Stif. Selon le cabinet de Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis,  il serait « faux de dire que le Département n’apporterait pas sa part », avant d’observer que les discussions sont « ardues mais classiques ».

Travaux en 2015 ?

Quant à la ville de Paris, elle tient à préciser, « comme cela a toujours été très clair entre tous les acteurs du dossier », qu’elle « n’a pas vocation à contribuer financièrement à une infrastructure située entièrement hors de son territoire ». La mairie s’est engagée à participer à hauteur de 11 millions d’euros, inscrits dans son budget, sur les 100 millions (inclus dans le 1,25 milliard du projet) nécessaires à la mise aux normes de sécurité des stations existantes intra-muros de la ligne 11 du métro.

Le président du conseil régional Jean-Paul Huchon a, pour sa part, déclaré :

J’ai toute confiance dans l’engagement des collectivités territoriales, du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, de la ville de Paris et de l’Etat pour faire aboutir le prolongement de la ligne 11, essentiel pour le rééquilibrage de l’offre de transports dans l’Est de lIle-de-France et l’amélioration des conditions de transport des Franciliens.

Concernant un éventuel retard, le Stif indique que le début des travaux est toujours prévu pour cette année. Or la RATP aurait présenté devant le conseil du Stif début 2015 un point d’étape envisageant des « dérives possibles » sur les délais, indique le cabinet du président de Seine-Saint-Denis. Pierre Mongin considère en effet que les premières consultations pour travaux, qui devaient débuter « dès juillet », pourraient prendre du retard du fait des difficultés de boucler le tour de table. « Pour nous, il faut trouver les aménagements pour maintenir la mise en service à l’horizon 2020 », insiste-t-on du côté de la Seine-Saint-Denis.

Pour rappel, un second prolongement de la ligne 11 du métro est ensuite programmé, à l’horizon 2025, pour relier Rosny-sous-Bois à Noisy-Champs.

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