Simplication de la MGP : Patrick Ollier répond au Journal du Grand Paris

A la suite de la parution d’un récent éditorial du Journal du Grand Paris, intitulé « Simplifier la métropole oui, la supprimer non »,  le président de la métropole du Grand Paris réagit.

Patrick Ollier, affirme, en réaction au dernier éditorial du Journal du Grand Paris, « que c’est parce qu’elle s’appuie sur les maires que la métropole a une légitimité propre, une efficacité réelle, une plus-value incontestable ».

1) Vous écrivez : « Il faudra, au plus vite, simplifier la construction – ubuesque il est vrai – née d’une trop longue et irrationnelle gestation parlementaire » :

S’il est vrai que le débat parlementaire a pu paraître long et fastidieux, avec pour aboutissement une loi mal ficelée contre laquelle j’ai voté, je réfute toutefois le caractère ubuesque de cette construction qui a le mérite de constituer un premier jalon et une étape, certes imparfaite, mais décisive : oui, la métropole du Grand Paris, assise sur deux lois perfectibles, doit pouvoir évoluer demain dans ses compétences, son périmètre, etc.

Portraits de Patrick Ollier, maire de Rueil

« Je réfute le caractère ubuesque de cette construction métropolitaine qui a le mérite de constituer un premier jalon et une étape, certes imparfaite, mais décisive », estime Patrick Ollier. © Jgp

Mais sa grande force, c’est d’être une assemblée de maires, et ceux-ci ont besoin d’une instance de gouvernance spécifique pour organiser la zone dense urbaine. Sans attendre cette évolution, avec l’ensemble des élus métropolitains, nous sommes, depuis plus d’un an maintenant, au travail pour engager de manière concrète des actions au service des 7,15 millions de Métropolitains.

2) Vous ajoutez : « N’eût-il pas été plus efficace de mettre sur pied un G12 ?» […] « une réforme simple consisterait à faire de la métropole non pas une intercommunalité mais une fédération d’établissements publics territoriaux […] sans redondance ni complexification »

C’est précisément ce que j’ai instauré, dans le silence de la loi qui ne prévoit aucun lien organique entre la métropole et ses territoires, par le « G12 » qui réunit, sous l’égide du directeur général des services de la métropole, les 12 DGS des territoires chaque mois. Ce format a même été institutionnalisé, à ma demande, dans la charte de coopération stratégique, délibérée par le conseil métropolitain le 25 novembre dernier. Le G12 a à connaître de toutes les affaires métropolitaines, sans qu’il y ait le moindre lien de subordination entre la métropole et les territoires. De même, de façon plus spécifique, les 12 directeurs thématiques sont réunis régulièrement sur chaque sujet précis.

La charte organise la coopération entre la métropole et les territoires qui la composent par des conventions bilatérales de partenariat sur des thématiques choisies en commun et des contrats de financement pluriannuels. Mais au-delà de ce travail avec les territoires, la métropole repose sur les communes : c’est, encore une fois, une intercommunalité. Il est donc logique que, à espace moins fréquent, les représentants des services des communes soient consultés et qu’ils puissent participer à la décision.

3) Vous affirmez : « Patrick Ollier organisera prochainement une conférence des maires – regroupant les 131 premiers magistrats de la métropole – pour aborder les sujets clés que sont la définition de l’intérêt métropolitain ou la revitalisation des centres-villes. Mais la métropole et ses 209 conseillers n’est-elle pas faite pour être le lieu de cette concertation ? »

Le conseil métropolitain des 209 élus de l’ensemble des communes de la Métropole est bien sûr notre organe délibératif par excellence. En réunissant, le 2 mars prochain, l’assemblée des maires de la Métropole, je ne fais qu’appliquer la loi Maptam (article 12 codifié à l’article L. 5 219-7 du CGCT) qui dispose : « une assemblée des maires de la métropole du Grand Paris, composée de l’ensemble des maires des communes situées dans le ressort territorial de la métropole, se réunit au moins une fois par an pour débattre du programme d’actions et du rapport d’activité de la métropole. »

Je souhaite que l’assemblée des maires de la métropole soit étroitement associée aux travaux de la métropole, et notamment à la définition de l’intérêt métropolitain. La métropole n’est qu’une intercommunalité, quoi de plus évident que de recueillir et recenser les besoins des 131 communes et de leurs maires, dans l’élaboration et la construction de notre projet métropolitain.

Je conclurai en indiquant précisément que c’est parce qu’elle s’appuie sur les maires que la métropole a une légitimité propre, une efficacité réelle, une plus-value incontestable.

C’est la raison pour laquelle nous sommes nombreux à refuser de modifier le mode de scrutin  et souhaitons conserver notre ADN : intercommunalité nous sommes, ensemble de maires nous resterons. Bonne chance à celui qui souhaite retirer aux maires, élus locaux de proximité, de confiance et de cœur pour les habitants, leurs responsabilités et leurs compétences !

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