Si la Covid a retardé d’un an le calendrier d’ouverture de nouveaux commerces sur le plateau de Saclay, la pandémie ne remet pas en cause les implantations prévues de laboratoires de recherche privés. De même, le calendrier d’ouverture de la ligne 18 du Grand Paris express en 2026 est confirmé. Alors que l’Université Paris Saclay vient de faire son entrée dans le top 20 du classement de Shanghai, Philippe Van de Maele, directeur général de l’Établissement public d’aménagement Paris-Saclay, fait le point sur l’actualité du projet.
Rappelez-nous l’ambition originelle de Paris-Saclay ?
L’Etat conduit à Paris-Saclay un projet global, qui s’étend sur trois agglomérations, Versailles Grand Parc, Saint-Quentin-en-Yvelines ainsi que Paris-Saclay, dans le département de l’Essonne. Il s’inscrit dans la volonté de créer, au sein du Grand Paris, à la frontière des petite et grande couronnes, un bassin d’emplois et de vie dédié à l’innovation, dans une logique polycentrique de l’Ile-de-France, qui ne soit plus radiale mais concentrique vis-à-vis de Paris.
L’objectif est, ce faisant, de bâtir un territoire durable, y compris pour ce qui concerne les mobilités, de faire en sorte que les habitants des trois agglomérations puissent également y travailler. Paris-Saclay constitue d’ores et déjà un bassin d’emplois important. 55 % des résidents du territoire y travaillent, alors que cette proportion est de 40 % en moyenne en Ile-de-France. Cela ne peut que s’accroître avec l’arrivée de la ligne 18 du Grand Paris express, qui reliera Versailles à Orly.
Ne s’agit-il pas également de concentrer la recherche ?
L’ambition de Paris-Saclay consiste également à bâtir un pôle académique de rang mondial. C’est le cas avec l’Université Paris-Saclay et l’Institut polytechnique de Paris. L’Université Paris-Saclay vient d’effectuer son entrée au classement de Shanghai, parmi les 14 premières universités mondiales. Cela commence à se ressentir, avec une attractivité renforcée auprès des universités du monde entier. Cela va nous aider à attirer en nombre des centres de recherche étrangers. Cela valide d’une certaine façon le choix du président de la République de constituer deux pôles d’excellence et de ne plus chercher à les réunir.
Où en est le regroupement d’un certain nombre d’universités sur le plateau ?
La plupart des écoles sont arrivées. Deux projets immobiliers sont toujours en cours de construction. Celui du pôle biologie-pharmacie-chimie de l’Université de Paris-Saclay, qui va accueillir des étudiants actuellement dans la vallée, mais aussi la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry, soit environ 3 000 étudiants supplémentaires dès 2022. L’autre bâtiment en cours de construction est celui du Campus Agro Paris-Saclay (Agro ParisTech-Inrae).
Le regroupement de plusieurs laboratoires, au sein d’unités mixtes de recherche (UMR), se poursuit également, ces mouvements s’accompagnant de l’ouverture de laboratoires, dotés de nouveaux outils. Le Centre des nanosciences et des nanotechnologies (C2N) du CNRS a été récemment livré sur le plateau. A Gif-sur-Yvette s’est ouvert l’Institut de biologie intégrative de la cellule (I2BC), qui regroupe des équipes de l’Inserm, de l’Université Paris-Saclay, du CEA et du CNRS. Un laboratoire sur les neurosciences, NeuroPSI, vient d’ouvrir au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Il regroupe plusieurs laboratoires spécialisés dans l’imagerie médicale. L’Université de Versailles Saint-Quentin et celle d’Evry doivent progressivement intégrer l’Université Paris-Saclay. D’ici trois ou quatre ans, la constitution du pôle académique sera achevée.
Où en est la constitution d’un pôle de recherche privé ?
La seconde ambition de l’Etat est de constituer à Paris-Saclay un pôle de recherche privé. Nous avons de la chance : Saint-Quentin, Vélizy ou le plateau de Saclay accueillent déjà un certain nombre de labos privés et de nouveaux vont arriver prochainement. Servier est ainsi en train de construire son bâtiment et je citerais également Thalès ou encore Total, qui va construire à Palaiseau son centre de recherche sur les énergies nouvelles. D’autres prospects, bénéficiant d’une clause de confidentialité, frappent à notre porte.
Quels sont leurs critères de choix d’implantation ?
Le premier est la présence d’autres laboratoires, d’un écosystème d’innovation. Celui-ci se structure de plus en plus, renforçant d’autant son attractivité. L’autre enjeu réside dans la constitution d’un territoire durable et attractif. L’arrivée de la ligne 18 va jouer à ce sujet un rôle décisif. Elle suit le calendrier acté en 2018. Le tronçon entre Massy TGV et le Christ de Saclay sera livré en 2026. Les travaux ont démarré et le tunnelier devrait être baptisé cette année. En 2027 sera livré le tronçon entre Massy et Orly. Puis la totalité de la ligne sera achevée en 2030, d’Orly jusqu’à Versailles Chantiers. Le nouveau président du directoire de la Société du Grand Paris a réaffirmé, devant le Parlement, que rien ne justifie que l’on ne modifie ni le schéma d’ensemble ni le calendrier.
Pourquoi estimez-vous que la ligne 18 est indispensable dans sa totalité, d’Orly à Versailles Chantiers ?
Il faut considérer cette ligne dans sa globalité. Si l’on ne prend en compte que les données liées au trafic, elles ne sont pas comparables à celles de la ligne 15, qui accueillera 1,5 million de passagers. Ce ne sera pas le cas de la ligne 18, qui transportera 500 000 personnes selon les prévisions actuelles. Mais cette ligne structurera le développement économique de l’Ile-de-France. Elle va dynamiser le développement des quartiers de gare, celles du sud-plateau, de Guyancourt ou de Satory. Avec déjà des perspectives de venue d’entreprises et d’habitants, liées à son arrivée. En réalité, la ligne 18 est celle qui offre le meilleur rendement socio-économique, et de loin. Et elle contribue fortement au polycentrisme du Grand Paris.
Certains s’opposent au projet au nom de la sanctuarisation des terres agricoles. Que leur répondez-vous ?
L’Etat a créé une zone de protection naturelle, agricole et forestière (ZPNAF), qui participe pleinement de l’attractivité du territoire. On le voit bien lors des périodes de confinement. Cette présence de la nature, sanctuarisée, correspond à un besoin de la population. Nous conduisons également, il est vrai, des projets urbains, d’aménagement, autour des gares notamment. Avec une forte mixité fonctionnelle et une densité maîtrisée. Nous travaillons dans l’objectif de bâtir une ville durable, en structure bois, avec un réseau d’échange de chaud et de froid basé sur la géothermie. 65 % de l’énergie renouvelable que nous consommons est produite localement. Nous venons de signer avec le CNRS un contrat de récupération de la chaleur produite par son supercalculateur Jean Zay, le plus puissant de France. Nous souhaitons faire de même avec le Synchrotron Soleil, cet accélérateur circulaire, qui dégage une grande quantité de chaleur.
Nous avons, par ailleurs, entamé des expérimentations concernant le cycle de l’eau, avec le Syndicat des eaux d’Ile-de-France. Nous veillons également à préserver la biodiversité et la nature en ville, par le biais d’une conception urbaine prévoyant de grands espaces verts publics et des voies larges, pour offrir une densité acceptable.
Où en est la construction de logements sur le plateau ?
Le projet a commencé avec de grands bâtiments académiques. Il s’est poursuivi par l’arrivée de grandes entreprises, je pense à EDF ou Servier. Les premiers habitants arrivent actuellement dans le quartier de Moulon à Gif-sur-Yvette, avec des premiers logements livrés, 600 en 2019. Les premiers logements sur Palaiseau seront livrés en 2023. Cette mixité fonctionnelle fera le succès du projet et la valeur économique des commerces. Aujourd’hui, un premier pôle commercial existe déjà à Palaiseau, qui fonctionne bien. Un bar va prochainement ouvrir, destiné notamment aux étudiants. Un mail commerçant est également prévu à Gif-sur-Yvette, avec bar, restaurant et divers commerces qui viendront s’ajouter à l’épicerie, la boulangerie, l’opticien et la pharmacie déjà présents. Mais la Covid a provoqué un an de retard sur le calendrier d’ouverture des commerces. Créer la ville prend du temps. C’est à l’été que nous commencerons à prendre la mesure du développement urbain du plateau.
La pandémie a-t-elle des conséquences sur les implantations à venir ?
L’économiste de l’innovation Edward Glaeser dit que « l’innovation traverse plus facilement la rue ou le couloir que les océans ». Nous avons constaté que les centres de recherche d’entreprises souhaitaient toujours s’implanter à Paris-Saclay. Les acteurs de l’innovation recherchent la rencontre de leurs pairs, entre des doctorants et des chercheurs, entre des chercheurs du privé et du public, qui est constitutive des écosystèmes de l’innovation. Cela demeure vrai. Avec des écoles de formation scientifique, mais aussi de gestionnaires, je pense par exemple à HEC, Paris-Saclay offre une diversité appréciée. Les centres de recherches privés de grands groupes continuent à arriver. IBM vient de s’installer par exemple et Servier poursuit ses implantations, Total maintient son programme, et d’autres prospects sont en attente.
Et le tertiaire ?
L’impact de la pandémie se fait sentir, en revanche, sur les bureaux en blanc. Les foncières qui souhaitaient s’implanter ici pour y proposer des programmes de bureaux, avant même d’avoir identifié leurs occupants, reportent leurs calendriers. Nous avons repris en direct un de ces projets en blanc, Le Next à Palaiseau, qui comporte des bureaux et un restaurant en pied d’immeuble destiné notamment aux étudiants d’AgroParisTech. Nous sommes un investisseur de long terme et nous ne sommes donc pas inquiets. Quatre investisseurs nous ont déjà fait connaître leur intérêt pour ce programme. Hormis les commerces, nous n’avons pas subi de retard dans les calendriers de construction, excepté les deux mois dus au premier confinement. L’ensemble des chantiers de travaux publics sont ensuite repartis presque comme avant.
Le projet ne consiste-t-il pas aussi à construire des logements étudiants en nombre ?
Si. Et c’est le cas. 60 % des logements étudiants prévus ont été livrés. Le reste est en cours de construction et sera livré d’ici à 2024, avec une grande partie dès 2022 et nous cherchons à réaliser de nouveaux programmes, par exemple à Corbeville ou à Saclay, près de la gare. Nous travaillons en l’occurrence avec l’ensemble du monde académique, le Crous de Versailles, tous les bailleurs, y compris certains qui possèdent des logements étudiants situés dans la vallée, à Palaiseau ou Massy, afin d’optimiser et de coordonner les programmes. L’Ile-de-France compte en moyenne 20 lits en résidence étudiante pour 100 étudiants. Cette moyenne s’élève à 30 pour 100 à l’échelle du campus de Paris-Saclay et de ses alentours.
Comment se passent vos relations avec les élus locaux ?
Elles sont très bonnes. J’ai souhaité établir des relations réellement partenariales avec les élus des trois agglomérations et les maires des communes concernées, Palaiseau, Orsay, Gif-sur-Yvette, Saclay, Guyancourt ou Versailles. Qu’il s’agisse des questions d’aménagement ou relatives à la ZPNAF. Nous avons par exemple créé ensemble un site, Paris-Saclay manger local, pour mettre en avant les agriculteurs locaux, la vente à la ferme et les nombreuses Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) du territoire, tout comme les épiceries solidaires.
On vous reproche parfois de « bétonner » le plateau : que répondez-vous ?
Certains craignent que l’arrivée du métro provoque une urbanisation de la ZPNAF. Cette crainte n’est pas fondée. Nous n’urbanisons qu’autour des gares. Je rappellerais qu’avant la mise en place de la ZPNAF, le territoire du plateau de Saclay perdait environ 20 ha de terre agricole par an. La ZPNAF a mis un terme à cette consommation des terres agricoles et réduit l’urbanisation aux emprises identifiées dans le cadre de l’opération d’intérêt national (OIN).
Le débat relatif à la mise au sol de la ligne 18 a-t-il été tranché ?
Une déclaration d’utilité publique (DUP), datant de 2017, prévoit que la ligne 18 commence en souterrain, d’Orly jusqu’à la sortie de Palaiseau sur le plateau, se poursuive en viaduc jusqu’au golf de Guyancourt, avant de se prolonger en souterrain jusqu’à Versailles. Une discussion a concerné la portion comprise entre le Christ de Saclay et Guyancourt, pour une mise au sol de la ligne. La Société du Grand Paris a lancé une concertation à ce sujet. Avec l’accord des élus, une DUP modificative prévoyant cette mise au sol est attendue d’ici à la fin de l’été et après enquête publique.
Où en sont les différentes ZAC que vous aménagez ?
Trois ZAC sont en cours de réalisation au sud du plateau, de Palaiseau à Gif-sur-Yvette. 5 000 m2 de commerce vont ouvrir à Gif, qui est la ZAC la plus avancée, avec les premiers logements déjà réalisés. Nous accélérons sur la partie située sur la commune d’Orsay, au sein de la ZAC de Moulon. Nous sommes dépendants, en l’occurrence, du calendrier des travaux de la gare du Grand Paris express. La ZAC du quartier de l’Ecole polytechnique à Palaiseau verra ses premiers logements livrés en 2023 ainsi qu’un pôle économique dédié aux activités de recherche privée sur la partie est du quartier. C’est là que Total va implanter son centre de recherche sur les énergies nouvelles. La ZAC de Corbeville, créée en 2019, va démarrer avec l’arrivée de l’hôpital qui va s’y installer. Nous travaillons par ailleurs à la définition d’un projet autour du Christ de Saclay, à proximité de la gare CEA-Saint-Aubin, avec le nouveau maire, Michel Senot. Ce projet de réorganisation urbaine autour de la gare démarrera dans trois ou quatre ans.
Où en sont vos projets à Guyancourt ?
Nous avons pris l’initiative de création d’une ZAC sur le secteur Gare de Guyancourt-Saint-Quentin, qui en est au stade de la concertation préalable. Nous venons par ailleurs de mener la première réunion publique avec la ville de Guyancourt, qui s’est très bien passée. Il s’agit d’un travail collectif important, dont les principaux acteurs sont la mairie, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, le département des Yvelines, notamment concerné par la modification de la route départementale. Nous travaillons également sur ce sujet avec le Technocentre de Renault, qui se trouve dans une logique d’ouverture, pour être en capacité d’accueillir des partenaires industriels et des start-up. Nous réalisons notamment des études d’impact, en particulier sur les questions de mobilité.
1 800 logements y sont prévus, ainsi qu’un certain nombre d’activités économiques, également situées autour de la future gare. Nous avons aussi la responsabilité d’une ancienne friche de Thalès, qui comporte des halles dessinées par Renzo Piano. Nous avons décidé avec l’architecte d’en conserver une pour en faire un lieu d’accueil.
Où en est la ZAC de Satory ouest ?
Une ZAC a été créée à Satory ouest où les travaux de viabilisation ont commencé. Nous souhaitons, avec le maire de Versailles, lancer des plantations. Une première consultation va être lancée dans le secteur Bastion d’ici à la fin de l’année, portant sur des logements et de l’activité. La partie ouest est très largement occupée par l’armée et ne devrait pas faire l’objet d’une ZAC. L’aménagement de Satory démarre, avec l’aide du Département, qui réalise d’importants investissements d’équilibre territorial. Des projets de recherche s’y développent, je citerais l’Ecole des mines ParisTech qui installera trois laboratoires de recherche sur le plateau de Satory à l’horizon 2023.
Quelle est votre intervention dans le domaine culturel ?
Nous venons de réaliser un vaste diagnostic recensant l’offre culturelle existante en matière de spectacle vivant. La culture est, rappelons-le, de compétence municipale. Or l’opération d’intérêt national (OIN) regroupe 27 communes. Elle montre que le territoire dispose d’ores et déjà de nombreux outils. L’opéra de Massy, la scène nationale de Montigny, plusieurs théâtres privés à Versailles, L’Onde théâtre à Vélizy. L’ENS Paris-Saclay possède une scène de recherche, en partenariat avec le Centre Georges Pompidou, sur la création théâtrale, avec une salle dédiée. Une des questions est la mise en réseau de ces structures, afin qu’elles travaillent ensemble.
L’étude réalisée souligne la faiblesse du nombre de créations sur le territoire. Nous réfléchissons donc avec les élus, sur ces enjeux. Valérie Pécresse, qui préside notre conseil d’administration, est très sensible à ce sujet. Nous ne portons pas de programmes de nouveaux équipements, mais différents projets. Nous avons monté une exposition, fruit d’une commande d’œuvres d’art intitulée Paris-Saclay Paysages, qui n’est visible pour l’heure que sur Internet, mais qui a vocation à être présentée dans différents sites du territoire.
Nous réfléchissons aussi à créer, au sein du château de Corbeville une résidence d’artistes, qui pourrait être portée avec le Centre Georges Pompidou, très impliqué sur le territoire, puisqu’il a un partenariat avec l’Université Paris-Saclay et que leurs réserves vont s’installer à Massy. Nous allons réaliser un kiosque sur la place Marguerite Perey à Palaiseau et des activités dédiées à ce sujet à Gif-sur-Yvette.
Comment animez-vous l’écosystème d’innovation de Paris-Saclay ?
Nous animons dans cet objectif un certain nombre de communautés, que nous réunissons régulièrement, à l’occasion du Paris-Saclay Spring, qui aura lieu les 20 et 21 mai. Nous l’avons prévu cette année en version digitale, les conditions ne nous permettant pas encore de tenir des événements de ce type en présentiel. C’est l’événement annuel de l’innovation. Il regroupe l’ensemble des acteurs concernés, avec des grandes entreprises qui viennent présenter leurs innovations, les collectivités locales, la communauté French tech Paris-Saclay, qui rassemble les start-up. Les différents lieux d’incubation, pépinières et autres fablabs seront également présents, ainsi que la communauté des investisseurs, business angels, fonds divers.
Nous réunissons régulièrement, par ailleurs, les directeurs de la recherche et de l’innovation de l’ensemble des entreprises du territoire. Nous réfléchissons par exemple, avec la French tech Paris-Saclay, au développement d’une offre « techtiaire », qui consiste à s’interroger sur les besoins immobiliers des entreprises de la tech, qui sont souvent des bureaux associés à des ateliers ou des salles blanches et qui ne se trouvent pas toujours aisément.
Nous réunissons également la communauté des lieux d’innovation qui accueillent des start-up, fablabs, incubateurs, accélérateurs, pépinières. Notre taux d’accueil de start-up est nettement plus élevé que celui de la Station F. Nous organisons des « learning expedition » pour faire se rencontrer entrepreneurs et investisseurs, notamment pour favoriser la croissance des start-up.
Quelle est votre stratégie en matière de responsabilité sociale et environnementale ?
Notre projet s’appuie, depuis une dizaine d’années, sur un schéma directeur territorial, doublé d’une stratégie « éco-territoire », très axée sur la partie environnementale du projet (énergie, mobilité, biodiversité). Il m’est apparu opportun, avec les équipes de l’EPA, de relancer une dynamique pour actualiser cet axe, nos démarches en matière de construction, par exemple en faveur de la construction bois et bas carbone, en y ajoutant une dimension sociétale. Nous allons créer de la richesse sur un bassin d’emplois. Je n’imagine pas qu’elle ne profite pas à tous. J’ai beaucoup travaillé sur les quartiers d’habitat sociaux, lorsque j’étais à l’Anru.
Ce territoire compte, que ce soit à La Verrière, à Trappes, aux Ulis ou à Massy, de grands quartiers d’habitat social. Il s’agit d’étudier comment, avec le monde académique, qui partage cette orientation, augmenter le flux de connaissance, d’emplois, d’accompagnement vis-à-vis de ces territoires. Nous lançons en avril des ateliers dédiés à la politique développement durable et RSE de l’OIN, en vue d’ajouter une dimension sociétale au projet. Les élus locaux y sont très favorables.
Quand l’EPA aura-t-il achevé sa mission ?
On peut estimer que la ligne 18 étant livrée en 2030, l’ensemble des ZAC situées autour de ses gares seront achevées ou en passe de l’être en 2035.