Après six mois d’intervention, le démontage de l’échafaudage posé pour la restauration de la flèche s’est achevé le 24 novembre 2020 et celui du grand orgue le 9 décembre, après « seulement » quatre mois d’un minutieux travail. Ces délicates opérations achevées, reste maintenant à « affiner le diagnostic » préalable au lancement des travaux de reconstruction.
Le chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris se poursuit à un rythme soutenu, en dépit de la crise sanitaire et des divers aléas inhérents aux travaux. Ainsi, le 24 novembre 2020, s’est achevée la délicate dépose de l’échafaudage sinistré, qui avait débuté le 8 juin 2020. En effet, lors de l’incendie du 15 avril 2019, la flèche de Notre-Dame était en restauration. « L’échafaudage de 200 tonnes installé à cet effet a résisté à l’effondrement de la flèche, mais a été déformé par la chaleur de l’incendie », rappelle l’établissement public chargé de la restauration de l’édifice.
Avant d’engager sa dépose, « l’échafaudage a d’abord été instrumenté pour que les travaux puissent se dérouler en toute sécurité, puis ceinturé de poutres métalliques sur trois niveaux pour le stabiliser et empêcher tout risque d’écroulement », poursuit l’établissement présidé par le général Jean-Louis Georgelin. La structure a ensuite été encadrée de part et d’autre par un deuxième échafaudage afin d’installer des poutres métalliques, pour permettre à des cordistes de descendre au cœur de l’échafaudage incendié. A la mi-août, la mission des cordistes s’est terminée et les échafaudeurs ont pris le relais.
« La menace pour la cathédrale est levée »
Fin octobre, l’échafaudage a été désolidarisé en quatre ensembles stables et indépendants, rendant possible le dégagement, à l’aide de la grue à tour, d’une grande poutre en bois suspendue au-dessus de la croisée du transept, qui menaçait de tomber. « La menace que représentait cet échafaudage pour la cathédrale est désormais levée. Nous allons pouvoir nous atteler aux dernières étapes de la sécurisation », a déclaré à cette occasion le général Jean-Louis Georgelin.
L’achèvement de la dépose de l’échafaudage sinistré permet d’entreprendre « des travaux tout aussi inédits et complexes ». Ils débuteront par l’installation d’un parapluie provisoire pour mettre hors d’eau la croisée du transept et se poursuivront par la sécurisation des naissances de la voûte de la croisée. Enfin, les cordistes procèderont à l’évacuation des vestiges, au nettoyage et à l’aspiration des quatre voûtes adjacentes à la croisée du transept. « Cette dernière opération permettra aux architectes en chef des monuments historiques d’affiner leur diagnostic, préalablement aux travaux de restauration », ajoute l’établissement.
Restauration de l’orgue : marché public début 2021
Simultanément à la dépose de l’échafaudage, se déroulait celle du grand orgue qui n’a pas été endommagé par l’incendie, mais abimé par les poussières de plomb qui se sont répandues sur l’ensemble de l’instrument. De plus, certaines parties ont souffert des variations thermiques. « Il nécessite donc un nettoyage approfondi et une restauration, qui ne peuvent être effectués sur place », explique l’établissement public.
Débutée le 3 août, l’opération du minutieux démontage de l’ensemble des éléments, dont 8 000 tuyaux, s’est achevée le 9 décembre, soit deux mois avant la date initialement prévue. « Le grand orgue va désormais pouvoir être nettoyé et restauré, avant d’être réacheminé dans la cathédrale pour y être progressivement remonté », indique Jean-Louis Georgelin évaluant à six mois le temps « nécessaire à son accord et à son harmonisation afin qu’il puisse résonner le 16 avril 2024 ».
Un avis d’appel public à la concurrence sera publié au premier semestre de 2021 pour choisir la ou les entreprises à qui seront confiés le nettoyage, la restauration et le remontage du grand orgue.