F.-M. Didier (Paris) : « Nous sommes loin de l’esprit d’innovation promis durant la campagne »

François-Marie Didier, conseiller (LR) de Paris (20e arr.) et conseiller de la métropole du Grand Paris, estime que l’esprit d’innovation affichée durant la campagne par la maire de Paris n’est pas au rendez-vous aujourd’hui.

Quels étaient pour vous les enjeux du dernier conseil de Paris qui s’est tenu du 15 au 17 décembre 2020 ? 

Les sujets de ce dernier conseil de Paris de l’année étaient particulièrement nombreux mais il était surtout marqué par le vote du budget 2021. Le premier de la nouvelle mandature. Un budget totalement déconnecté du réel et qui ignore les effets de la crise sanitaire. C’est ce que nous avons dénoncé avec les membres du groupe Changer Paris. La dette de la Ville aura doublé entre 2013 et 2021 pour atteindre un niveau insupportable de plus de 7 milliards d’euros. N’oublions pas que la dette d’aujourd’hui, ce seront les impôts de demain ! Mais ce qui m’a le plus marqué au cours de ce conseil et des précédents, c’est que Madame Hidalgo et son équipe présentent finalement très peu de projets. Nous sommes loin de l’esprit d’innovation promis durant la campagne. Je suis donc très inquiet pour ma ville et mon arrondissement, que j’essaie de défendre dès que l’occasion m’en est donnée.

François-Marie Didier, avec Agnès Evren. © Jgp

Justement, vous avez insisté sur les problèmes de circulation dans le 20e lors de ce conseil. Pour quelle raison ?

Depuis plusieurs années, la mairie de Paris n’a cessé de congestionner la ville. Dans le 20e arrondissement, les décisions prises en matière de circulation ont eu des effets désastreux pour les habitants et les commerçants, avec la mise en sens unique de la rue de Belleville, les travaux de réaménagement de la Place Gambetta que le nouveau maire du 20e arrondissement a lui-même critiqués lors de la dernière campagne municipale et, dernièrement, la mise en sens unique d’une artère essentielle de l’est parisien, l’avenue Gambetta. La ville de Paris avait pourtant refusé, en 2017, cette mise en sens unique dans le cadre d’un projet du budget participatif en mettant en avant des arguments techniques et règlementaires des services de la mairie. Je ne comprends pas ce revirement. Et ce sont les habitants et les commerçants du 20e qui, aujourd’hui, sont les premières victimes de ces mauvaises décisions.

Vous faites partie des nouveaux élus de la métropole du Grand Paris : quelle est, selon vous, la bonne échelle pour bâtir un plan mobilité ?

J’ai été élu aux côtés de Rachida Dati, à Paris et à la métropole du Grand Paris. Je partage son projet de mobilité fluide et organisée pour Paris, la Métropole et l’Ile-de-France. En matière de mobilité, la Métropole a mis en place la ZFE. Cela va évidemment dans le bon sens. Ce qu’il faudrait, c’est un plan global de mobilité. Ce plan global, je l’appelle évidemment de mes vœux. Et compte tenu des nombreux Franciliens qui travaillent à Paris, il me semble qu’il faudrait raisonner à l’échelle de l’Ile-de-France.

Sur le même sujet

Top