Le Grand Paris existe déjà dans les esprits

On ne parle plus que de ça. Où faut-il construire les logements du Grand Paris ?

La fuite organisée des fiches de préfiguration de l’opération d’intérêt national multisites n’a pas seulement provoqué la levée de boucliers attendue de ses auteurs. Elle révèle, une fois de plus, que la métropole existe déjà dans les esprits. Dès lors, peu importe de savoir si la prochaine réunion des Ateliers du Grand Paris du logement, prévue pour la mi-avril, se tiendra ou pas. Les acteurs concernés se parlent. Leurs frictions même s’annoncent fertiles.

Les différentes parties prenantes du logement du Grand Paris se parlent. Leurs frictions même s'annoncent fertiles.

Les différentes parties prenantes du logement du Grand Paris se parlent. Leurs frictions même s’annoncent fertiles.

Pour « positiver » encore davantage, tordons le cou à deux ou trois idées fausses. La première affirme que les OIN de demain ressembleront à celles d’hier. Thierry Lajoie, président de l’AFTRP, a bien raison de s’inscrire en faux. De l’eau a coulé sous les ponts depuis Charles de Gaulle et Paul Delouvrier.

Cette opération d’intérêt national, (ne serait-il pas judicieux de la débaptiser ?), d’un genre nouveau, comportera trois couches. Une première, inédite, fera de ces outils d’urbanisme des lieux privilégiés de l’innovation dans le domaine du logement, qu’il s’agisse d’innovation digitale, écologique ou d’expérimentation de nouveaux modes d’usage. La seconde consistera, à l’instar de ce que l’Atelier parisien d’urbanisme et Est-Ensemble ont réussi le long du canal de l’Ourcq, à mettre en réseau les acteurs. Seule la troisième couche peut déplaire puisqu’elle transfère les pouvoirs d’urbanisme des collectivités locales au préfet. Mais, de l’aveu même des maires qui ont vécu les précédentes générations d’OIN, ces dernières ne transforment pas ipso facto l’Etat en dictateur. Il s’agit seulement d’accompagner les élus.

Par surcroit, les OIN comporteront, à maints endroits, un quatrième aspect, botte secrète qui devrait vaincre quelques oppositions : l’Etat mettra bel et bien la main à la poche pour équilibrer les projets d’aménagement par trop déficitaires.

Rappelons, enfin, que ces opérations visent avant tout la réussite de l’urbanisation autour des gares du futur métro automatique. Si un consensus s’est établi sur le volet transport de la métropole, il arrivera bien aussi à s’imposer sur le front du logement. Tant mieux, car seule la conjugaison des deux volets produira l’effet métropolitain attendu du Grand Paris.

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