Ces deux secteurs totalisent le tiers du chiffre d’affaires global réalisé par les PME franciliennes. Après deux années de quasi stabilité, il a progressé de 2 % en 2014. Cependant, l’embellie ne profite pas à tous les départements.
Sur les trois premiers trimestres de 2014, le chiffre d’affaires des PME franciliennes a progressé de 2 %, contre + 1 % en 2012 (stable en 2013). L’activité a été la plus dynamique dans les départements de la petite couronne : + 14 % en Val-de-Marne et + 6 % en Seine-Saint-Denis. « Les Hauts-de-Seine (- 1 %) font figure d’exception du fait de la forte présence de services à haute valeur ajoutée en repli », indique l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France, qui a présenté le 11 février 2015 la 1ère édition de l’Observatoire de l’économie francilienne, réalisé à partir de la base de données Statexpert des experts-comptables.
Il prend en compte 11 000 sociétés franciliennes dont le chiffre d’affaires se situe entre 20 000 et 50 millions d’euros. Les commerces en représentent 22 % et 34 % du chiffre d’affaires, les activités spécialisées, scientifiques et techniques respectivement 17 % et 12 %, la construction 11 % des deux. Paris héberge 40 % des entreprises franciliennes et totalise 38 % de leur chiffre d’affaires. Le reste est à peu près équitablement réparti entre les sept autres départements franciliens à l’exception des Hauts-de-Seine qui concentrent 13 % des entreprises et des chiffres d’affaires.
Le rebond de 2014 provient donc essentiellement des ventes dans le commerce, sauf à Paris, pénalisé par une baisse de la fréquentation touristique (- 2 % du nombre de nuitées). Mais aussi de la production soutenue de logements neufs, même si les mises en chantier reculent (lire encadré ci-dessous), et des investissements « massifs » dans les transports collectifs, notamment dans le cadre du Grand Paris.
Ce contexte favorable a engendré une progression de l’emploi depuis l’été 2013, qui a retrouvé son niveau d’avant 2008. Ainsi, le taux de chômage en Ile de France atteint 8,6 % à fin 2014 contre 9,7 % en France. Toutefois, il existe de fortes disparités entre les huit départements puisque le taux s’élève à 12,8 % pour la Seine-Saint-Denis et 7,1 % pour les Yvelines.
Enfin, les experts-comptables constatent un important déficit des entreprises franciliennes en matière d’innovation par rapport à leurs homologues allemandes et nord-européennes.
Le bout du tunnel se profile-t-il pour les entreprises du bâtiment ? Tout porte à le croire, car même si le volume des constructions s’est contracté (- 4 % de logements et – 6 % de surfaces commerciales), leur chiffre d’affaires a progressé de 4 % sur les trois premiers trimestres de 2014 bénéficiant d’un rebond de l’activité de + 15 % au 3e trimestre. Les départements de la petite couronne tirent mieux leur épingle du jeu que le reste du territoire, dopés par la construction de surfaces commerciales et de bureaux dans les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val de Marne.
L’habitat prend du retard puisque 38 000 logements ont été mis en chantier en 2014, alors que le Sdrif a fixé un objectif de 70 000 logements. Paris a vu ses mises en chantier de logements fondre de 47 % et de locaux de 50 %. « Le projet récemment avorté de la Tour Triangle illustre les difficultés de la région à mettre en œuvre des chantiers ambitieux, constate l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France. A Boulogne-Billancourt [Hauts-de-Seine], il a fallu trois ans pour lancer la réalisation du (controversé) complexe artistique de Jean Nouvel (25 000 m2) sur l’île Seguin. »
Les experts-comptables misent sur une « probable reprise de l’activité à moyen terme », du fait de la hausse de 1 % des permis de construire accordés pour les logements et + 12 % pour les commerces. A Paris, les évolutions sont respectivement de + 25 % et + 11 %. Il ne fait aucun doute aux experts-comptables que les investissements prévus dans le cadre du Grand Paris permettent « de maintenir l’activité francilienne », « une aubaine » pour les entreprises de la construction francilienne, notamment dans les infrastructures de transport.