Grand-Orly Val-de-Bièvre Seine-Amont : un dynamisme polycentrique

Grand-Orly Val-de-Bièvre Seine-Amont ne regroupe pas seulement près de 700 000 habitants, il abrite également des pôles de développement majeurs, tels que l’aéroport d’Orly, le marché international de Rungis, ou la Vallée scientifique de la Bièvre. Reste à organiser le travail en commun de 24 communes ayant des expériences diverses en matière d’intercommunalité.

Le 12e territoire de la métropole, qui s’est choisi pour nom provisoire « Grand-Orly Val-de-Bièvre Seine-Amont » (Val-de-Marne), est le territoire de tous les superlatifs. C’est un des plus étendus de la métropole, le plus peuplé après Paris, celui qui compte le plus de communes membres. C’est le seul, aussi, à s’étendre aussi loin en grande couronne avec ses six communes essonniennes.

« Notre territoire est le premier bassin d’emploi de la métropole, il concentre les activités industrielles, les plus grosses zones d’aménagement et l’un des plus forts dynamismes démographiques », soulignait l’adjoint au maire (PCF) de Vitry-sur-Seine Michel Leprêtre, le soir de son élection à la présidence de l’établissement public territorial, le 12 janvier. Des communes se sont battues pour le rejoindre : Valenton et Villeneuve-Saint-Georges n’imaginaient pas leur avenir avec Créteil, comme le proposait le premier schéma préfectoral. En Essonne, les élus se sont mobilisés au-delà des alternances politiques au point d’obtenir une modification législative permettant à l’ensemble des communes de l’ancienne agglomération Les Portes de l’Essonne (Calpe) de le rejoindre.

Premier CIN

Dénombrer ses pôles de développement économique n’est pas une mince affaire. Il y a la plateforme aéroportuaire d’Orly bien sûr, mais aussi le pôle logistique et ferroviaire de Villeneuve-Saint-Georges, ou encore la Vallée scientifique de la Bièvre qui devrait être le premier territoire à expérimenter le nouveau contrat d’intérêt national (CIN), assorti d’une opération d’intérêt national (OIN) pour le secteur Campus Grand Parc autour de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif. Le CIN réunira notamment l’État, les collectivités, l’université Paris-Saclay (et parmi ses membres, l’université Paris-Sud, le CEA, l’Inserm), l’Institut Gustave Roussy, l’AP-HP, l’aménageur Sadev94, la CCI, Sanofi, et le pôle de compétitivité Medicen. Quant à Campus Grand Parc, le dossier de réalisation de la ZAC, adopté fin 2015 par l’ancienne agglomération du Val de Bièvre, prévoyait pas moins de 3 300 nouveaux logements, des activités économiques sur 150 000 m2, un pôle d’enseignement et de formation, des équipements…

A quelques kilomètres de là, le plan « Rungis 2025 » annonce un milliard d’euros d’investissement dans le marché international, financés à parts égales par la Semmaris, société gestionnaire du marché, et les entreprises du site. Mais le projet au centre de toutes les attentions reste celui de la Cité de la gastronomie, à la fois équipement culturel, centre de congrès (avec un auditorium de 1 200 places) et espace d’expositions, vitrine du « repas gastronomique des Français », inscrit en 2010 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. L’objectif initial d’ouverture en 2023 n’est plus évoqué que par les plus optimistes.

 

Vue générale des Ardoines.

Vue générale des Ardoines. © EPA ORSA-Philippe Guignard

En matière d’aménagement, le projet emblématique des Ardoines à Vitry-sur-Seine, où plus de 7 000 logements, des bureaux, des commerces et des équipements vont être créés sur 300 ha, autour de la future gare du Grand Paris express, en viendrait presque à éclipser d’autres opérations d’envergure, telles que la ZAC Ivry Confluence qui couvre pas moins de 98 ha aux portes de Paris. Sur tous ces territoires, les transports seront au rendez-vous avec, outre la ligne 7 du métro, les RER B et C, le T7 mis en service en 2013 entre Villejuif et Athis-Mons, bientôt (2020) le T9 entre Porte de Choisy et Orly, le TZen 5 entre Paris et Choisy-le-Roi, avant le prolongement de les lignes 14, 15 sud et 18 du Grand Paris express, le prolongement de la ligne 10…

Compétences à répartir

Pourtant la richesse des perspectives et des projets ne doit pas masquer les difficultés prosaïques que va rencontrer le nouvel établissement pour se mettre en ordre de marche. Il est en effet né du regroupement de huit communes jusque là isolées (Thiais, Chevilly-Larue, Orly, etc.), et d’intercommunalités aux degrés d’intégration très divers (Seine Amont, Val de Bièvre, Portes de l’Essonne). Dans un ensemble aux sensibilités politiques diverses, les élus se sont accordés sur une charte de gouvernance, validant le modèle proposé par le président, Michel Leprêtre, d’« une coopérative de villes respectant chaque commune et les programmes validés par les populations ». Mais la simple répartition des compétences entre l’échelon territorial et l’échelon communal devrait occuper un moment le nouvel exécutif. Sans parler des finances.

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