Fracture sociale : M. Bisson milite en faveur de territoires « chefs de file d’une task force »

Alors qu’Emmanuel Macron annonce l’ouverture d’un « acte trois de la décentralisation », le président de Grand Paris Sud prend les devants en demandant à lâcher du lest sur la capacité à agir des intercommunalités en matière d’action sociale. Michel Bisson souhaite que les initiatives engagées en fonction des besoins du terrain puissent servir à d’autres territoires.

En marge de l’intervention du président de la République le 25 avril 2019 qui a évoqué la volonté de « recréer de la proximité », Michel Bisson fait valoir, dans une tribune, tout l’intérêt de valoriser le rôle social des territoires qu’il souhaite promouvoir « en acteur proactif ». « Notre conviction est que l’État devrait mieux prendre en considération nos logiques de territoire et la connaissance fine de notre propre terrain », argue le président de Grand Paris Sud, communauté d’agglomération à cheval sur l’Essonne et la Seine-et-Marne. Il plaide en faveur d’une reconnaissance des territoires comme chefs de file d’une « task force » en mesure de « piloter des politiques publiques en adéquation avec leurs spécificités aux côtés d’un État stratège et bienveillant, capable d’insuffler une dose d’exceptionnalité dans un cadre solide ».

Michel Bisson, président de Grand Paris Sud. © Jgp

Mettant en avant des initiatives engagées par Grand Paris Sud en fonction des réalités du terrain, Michel Bisson souhaite que, tout en profitant dans un premier temps aux communes de notre territoire, « nos opérations-pilotes doivent pouvoir servir aux autres territoires. C’est à ce stade que l’État peut intervenir ».

Fusion des maisons de l’emploi

Le maire de Lieusaint liste ainsi une série d’initiatives portées par son agglomération en matière d’inclusion républicaine, d’éducation, et de transition sociale et écologique. Tout en rebondissant sur le « dynamisme » du Nouveau programme national de renouvellement urbain auquel neuf quartiers de Grand Paris Sud sont éligibles, l’intercommunalité complète la politique en matière de rénovation urbaine par une stratégie sur l’habitat visant à « effacer la segmentation de notre territoire ». « Une meilleure coordination des politiques d’attribution de logements à l’échelle de l’agglomération va ainsi participer au rééquilibrage social de notre parc résidentiel », développe Michel Bisson.

L’inclusion républicaine concerne aussi l’accès à l’emploi en « simplifiant et facilitant la coordination entre les services des différentes communes pour gagner en efficacité. Nous avons ainsi fusionné les maisons de l’emploi, regroupé les missions et transformé le centre de formation professionnelle de Grigny en Epic pour créer le centre de formation de l’agglomération », poursuit l’élu.

Premier guichet Avec

En matière d’éducation, Grand Paris Sud se présente comme « un incubateur des politiques éducatives » grâce à trois cités éducatives en voie de labellisation : Grigny, Corbeil-Essonnes et Évry-Courcouronnes, cette dernière ayant entrepris une démarche d’adhésion au très sélectif réseau des villes apprenantes, animé par l’Unesco. « Toujours dans cette quête d’innovations, nous imaginons, en ce moment, le premier service public pour lutter contre l’illettrisme et l’illectronisme (Avec), qui concerne dans notre territoire 40 000 personnes », ajoute le président de Grand Paris Sud.

Le premier guichet Avec ouvre ses portes dès avril 2019. Enfin, fonctionnant en réseau depuis trois ans, les communes de Grand Paris Sud réfléchissent désormais ensemble pour identifier des solutions innovantes pour lutter contre la désertification médicale et améliorer l’offre de santé. « Les résultats se concrétisent », prévient Michel Bisson.

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