Export : le Medef Ile-de-France zoome sur le marché russe

Edith Cresson est venue le 17 décembre évoquer les opportunités du marché russe lors du petit-déjeuner de l’Executive club du Medef Ile-de-France.

« Russie : un futur paradis pour les entreprises ». Tel était l’intitulé du petit déjeuner de l’Executive club du Medef Ile-de-France qui s’est tenue à Paris, à l’initiative d’Agnès Lo Jacomo, présidente du Medef Ile-de-France.

Agnès Lo Jacomo, présidente du Medef Ile-de-France ©Jp

Agnès Lo Jacomo, présidente du Medef Ile-de-France ©Jp

Organisé en partenariat avec Salvéo, une société d’intelligence économique membre du Groupe Adit, ce rendez-vous a permis, en présence d’Edith Cresson, ex-Premier ministre et ancienne ministre du Commerce extérieur, et de Michel Jonquères, président de la commission internationale du Medef Ile-de-France, de présenter aux chefs d’entreprises présents les opportunités qu’offrent les marchés russes.

Edith Cresson était mercredi 17 décembre invité du Medef Ile-de-France pour un petit déjeuner dédié à l'export en Russie. ©Jp

Edith Cresson  ©Jp

« La crise du rouble est conjoncturelle. Tout est toujours conjoncturel, car rien n’est éternel », a fait valoir Michel Jonquères pour introduire la matinée. Ardent défenseur de « l’export pour tous », Michel Jonquères a enjoint les entrepreneurs à oser l’international. « La France compte 100 000 entreprises exportatrices, l’Allemagne 450 000 », a-t-il souligné.

Excès de confiance. Edith Cresson s’en est pris à une habitude bien française qui consiste à pêcher par excès d’assurance sur la qualité de ses produits, sous-estimant la nécessité de s’adapter davantage aux besoins des clients. L’ancien Premier ministre a cité le cas d’une centrale nucléaire, d’une technologie supérieure à la concurrence, mais proposée aux dirigeants chinois sans programme de formation de leurs cadres. « Les Chinois ont préféré choisir la centrale allemande, car nos voisins proposaient, eux, un accompagnement adapté. » Même erreur avec des trains à deux étages, hypersophistiqués, proposés par la France pour relier plusieurs villes saintes d’un Etat moyen-oriental, grillés par des trains moins performants, mais plus adaptés au transport d’habitants aux tenues vestimentaires mal adaptées au gravissement d’étages…

« Il existe une incapacité fondamentale des Français à mettre en valeur leurs atouts », a conclu Edith Cresson avant d’aborder le fond du sujet. « La Russie a toujours été un allié extrêmement solide de la France », a indiqué l’ancien Premier ministre. Hélas, les Français ne semblent pas, selon elle, se mettre en capacité de saisir toutes les opportunités offertes par ce vaste pays. « Alors que l’ambassade d’Allemagne fait venir régulièrement des ingénieurs et des techniciens dans le seul but d’aider les entreprises Russes à se développer, initiant ainsi des relations commerciales fructueuses, l’ambassade de France n’organise que des événements culturels, certes nombreux et appréciés, mais rarement commerciaux », a déploré la ministre.

Vladimir Kisselev, expert marchés publics CEI / Salvéo ©Jp

Vladimir Kisselev, expert marchés publics CEI / Salvéo ©Jp

Marchés porteurs. Vladimir Kisselev, expert marchés publics CEI de Salvéo, a relativisé à son tour la crise du rouble qui défraye aujourd’hui la chronique internationale. « La Russie possède des réserves en devises importantes, qui montre que le pays se trouve aujourd’hui en bien meilleure santé que pendant la crise de 1998 », a souligné l’expert.

Selon lui, la dette publique du pays est maîtrisée et l’union douanière composée avec la Biello-Russie et le Kazakhstan fonctionne, assurant un vaste marché de libre-échange.

Selon Salvéo, les secteurs russes porteurs sont les suivants :

  • Les infrastructures : héritage du régime soviétique, les routes, par exemple, affichent un taux d’usure élevé, classant le pays au 138° rang mondial sur ce critère, soit entre le Tchad et le Yemen. Les besoins dans ce domaine sont évalués à 96 milliards d’euros. Le pays y consacre 3,5 % de son PIB, soit un montant qui la place dans la moyenne des pays occidentaux mais qui se révèle insuffisant au regard de l’état des infrastructures. « Les besoins sont très importants en matière d’ouvrages d’art ferroviaires, a poursuivi Vladimir Kisselev. Ainsi, la ligne à grande vitesse Moscou-Kazan nécessite la construction de 130 ouvrages d’art, ponts et viaducs.
  • L’industrie : « Malgré la crise, l’industrie russe se porte plutôt bien », a fait valoir Vladimir Kisselev, la dévaluation du rouble renforçant la compétitivité des produits russes à l’export. Les commandes de l’Etat, en matière de défense en particulier, alimentent les carnets de commande. L’industrie pharmaceutique se porte bien également, estime Salvéo. 78 % des produits de cette branche sont importés, mais la Russie souhaite demain produire localement 50 % de sa consommation de médicaments, élevée en Russie, et caractérisée, selon Vladimir Kisselev, par un fort taux d’auto-prescription.
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