Le département, dont quelques communes ont été rattachées à la métropole, est de plus en plus relié à cette dernière par le développement de ses différents pôles. Au-delà du campus urbain du plateau de Saclay, d’autres projets, notamment dans le secteur de la santé ou du numérique, font de ce territoire une terre de recherche et d’innovation.
Le biocluster Genopole, le laboratoire de recherche du Synchrotron, le réseau des hautes technologies Opticsvalley, le pôle de compétitivité des infrastructures numériques et du logiciel Systematic, le pôle de compétences en simulation numérique Terratec, les nombreuses grandes écoles, institutions et entreprises réunies sur le plateau de Saclay… les sites en pointe dans leur domaine ne manquent pas en Essonne. « Ces pépites attestent de notre capacité collective à porter une ambition qui doit s’exprimer tant vers nos espaces ruraux que nos espaces urbains », affirmait François Durovray, le 2 avril 2015 lors de son élection à la présidence du conseil départemental.
Et malgré une situation financière délicate, l’élu (LR) ne compte pas arrêter de soutenir ces moteurs de l’attractivité du territoire qui attirent une population jeune, puisque plus de 40 % de la population essonnienne a moins de 30 ans. « L’Essonne est un formidable condensé de France, elle est diverse, elle est multiple : l’urbain y côtoie le rural. Ceux qui vivent dans l’économie mondialisée y côtoient ceux qui en souffrent. Tout au long des six années qui viennent, je vous propose d’ordonner notre action pour une Essonne plus juste, plus responsable, plus ambitieuse », soulignait-il. Avec 25 % de son territoire occupé par des milieux naturels, l’Essonne revendique d’ailleurs « une biodiversité particulièrement riche et variée ». 240 hectares de carrières, 42 000 hectares de forêts et plus de 400 km de rivières façonnent aussi ses paysages.
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Un des enjeux à venir consiste à relier ces différents pôles à la métropole, entre eux, à l’aéroport d’Orly et à la gare de Massy TGV, autres atouts situés tout au nord du département. François Durovray a, de longue date, plaidé pour une rénovation des RER car les lignes B (à l’est, à destination notamment de Saclay), C (au centre) et D (à l’ouest, vers Corbeil et Evry) sont les principaux axes de lien à la capitale. Plusieurs projets de transports sont programmés en attendant la ligne 18 du Grand Paris express qui devrait relier Orly à Palaiseau et Orsay à l’horizon 2024, notamment le tram-train Massy-Evry et le prolongement du T7. Ce dernier doit permettre, en 2018, d’aller de Villejuif Louis Aragon (en correspondance avec la ligne 7 du métro) jusqu’au futur pôle multimodal de Juvisy (desservi par les RER C et D) en passant par le terminus actuel Athis-Mons. Quant au tram-train, il doit tracer, fin 2019, une diagonale nord-ouest/sud-est – connectée aux trois lignes de RER – qui va de Massy-Palaiseau à Evry en passant par Longjumeau, Epinay ou Viry-Châtillon. « Nos secteurs sont abandonnés et l’enjeu est de rééquilibrer le taux d’emploi de nos territoires afin de permettre à nos habitants d’éviter des migrations quotidiennes insupportables pour eux. Nous portons notamment un projet de transport en commun en site propre le long de la Francilienne avec Francis Chouat [maire d’Evry] », rapporte Olivier Leonhardt, président (PS) de la communauté d’agglomération Cœur d’Essonne Agglomération.
Desservir le campus
Aujourd’hui desservi par le seul RER B, le campus urbain de Paris-Saclay présente aussi un enjeu de desserte énorme, à l’échelle du projet d’aménagement qui s’y déroule. L’Etablissement public d’aménagement Paris-Saclay (Epaps), qui est à la manœuvre sur ce secteur (et sur une partie des Yvelines), avait lancé, fin 2015, la construction de près de 1 600 places de logements étudiants (sociaux et privés) sur la ZAC du quartier de l’Ecole polytechnique, et de 2 000 sur le quartier de Moulon. Pour rappel, outre l’université, de nombreuses grandes écoles (CentraleSupélec, ENS, etc.) vont s’implanter dans ce secteur qui attire également différentes grandes entreprises et leur centre de R&D dont EDF, Safran ou Capgemini.
« Il nous faudra, demain, dans le cadre de nos enjeux d’aménagement territorial, conforter et développer [nos atouts] de façon équilibrée, et je pense tout particulièrement aux pôles structurants que sont les ZAC en cours à Polytechnique et au Moulon, demain à Corbeville, mais aussi le site de Launay dans la vallée ou encore les franges de la RN 20, affirmait le 7 janvier Michel Bournat, président (LR) de la communauté Paris-Saclay. Soyons bien conscients qu’une des plus grandes opérations d’aménagement en cours en France se tient sur notre territoire. » L’intercommunalité, élargie depuis le 1er janvier 2016, continuera également à être un des moteurs du développement économique local avec plus de 20 000 entreprises dans son périmètre. Elle est également reconnue pour ses différents outils d’incitation à l’entrepreneuriat parmi lesquels quatre pépinières d’entreprises et la Maison de la création d’entreprises à Longjumeau.
Ecoactivités
Toutefois, les projets ne manquent pas en d’autres points de l’Essonne puisqu’une nouvelle opération d’intérêt national, baptisée « Porte sud du Grand Paris », est prévue sur un vaste territoire incluant l’ancienne base militaire 217, le plateau du Val Vert (Cité de l’écoconstruction), l’hippodrome de Ris-Orangis (Grand stade de rugby) et les communes de Courcouronnes et d’Evry. « Nous avons un potentiel extraordinaire d’aménagement économique sur l’ancienne base aérienne 217 à Brétigny-sur-Orge et au Plessis-Pâté, qui doit pouvoir être la vitrine d’un nouveau pôle de sûreté défense et de développement de la filière drones », affirme Patrick Imbert, vice-président délégué à l’aménagement et au développement économique du conseil départemental.
La commune de Ris-Orangis doit, par ailleurs, accueillir le futur Grand stade de rugby qui dessinera, lui aussi, un nouveau quartier. « L’urbanisation doit être maîtrisée pour mettre un frein à la consommation rapide d’espaces agricoles qui sont partie intégrante de notre identité », prévenait toutefois François Durovray lors de son élection à la présidence du Département. Avec 250 écœntreprises, 45 laboratoires et 60 formations dédiées à l’environnement, l’Essonne se voit aussi comme un « formidable gisement naturel d’écoactivités » qui trouvera sa traduction dans la Cité de l’écoconstruction.
Un Genopole attractif
Enfin, la présence de pôles de compétitivité atteste aussi du potentiel de développement économique, avec notamment System@tic (infrastructure numérique et logiciel) et ASTech (aéronautique). De même, le Genopole, biocluster dédié à la recherche en génomique, génétique et aux biotechnologies, constitue un autre facteur d’attractivité important qui a déjà séduit 81 entreprises de biotechnologie, 20 laboratoires académiques de recherche et 21 plateformes technologiques mutualisées.