Lancé en 2000 dans le secteur, Jean-Paul Leveaux est désormais à la tête d’un groupe de sept entreprises d’imprimerie qui représente 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Sa croissance externe devrait se poursuivre.
Après 15 ans d’activité, ST finance, dont le siège est à Paris (1er arr.), est devenu un des acteurs majeurs de l’imprimerie en France en reprenant au fil des ans des concurrents en difficulté ou en mal de repreneurs. Depuis l’acquisition de deux nouveaux sites en février auprès de Spir communications, l’entreprise, qui dispose de deux usines en Seine-et-Marne, regroupe 500 salariés. Elle imprime environ 50 % de magazines, 25 % de catalogues et 25 % de publicités. « Le marché de l’imprimerie est en cours de restructuration, explique Jean-Paul Leveaux, il était très éclaté et il devrait se regrouper dans les cinq ans autour de cinq acteurs. »
Afin de participer à ce mouvement et de lutter contre la concurrence des voisins européens, la société a procédé à une réorganisation de son capital qui s’élève à 2,45 millions d’euros. Le 6 mars, BNP Paribas a annoncé le renouvellement de son soutien à l’entreprise (elle est présente à hauteur de 12 % du capital) et deux nouveaux acteurs sont entrés au capital : le nouveau fonds d’investissement de la Caisse d’épargne Ile-de-France (4 %) et BPIfrance (3 %). « Ces interventions permettent d’avoir de vrais partenaires à mes côtés pour continuer mes investissements », observe le président.
Rester à taille humaine
L’objectif est double : poursuivre la croissance externe et assurer la transmission à un successeur d’ici 6 à 15 ans. Sur le premier point, il s’agit notamment de lutter contre la concurrence allemande, italienne et espagnole. « Aujourd’hui, ces trois pays fabriquent un tiers des imprimés français, relève Jean-Paul Leveaux. Si la France n’exporte pas, elle pourrait réduire les importations. »
Pour lutter à armes égales contre ces voisins, le secteur doit notamment investir dans les robots, afin de rattraper son retard sur l’Allemagne. « Les prix des robots se sont effondrés en quelques années et ils permettent de remplacer quatre salariés », note le dirigeant qui ne licencie par pour autant, mais ne remplace pas les départs en retraite. Dans sa gestion, le dirigeant ne cherche pas non plus à regrouper les activités en vue de les optimiser. « Chaque site est spécialisé et je trouve qu’une entreprise de 60 à 80 salariés est à taille humaine et plus agréable à vivre qu’une entité de 150 personnes », affirme-t-il.