Les huit départements franciliens ont participé à la démarche participative des Assises nationales de la mobilité. Dessinant des voies de réflexion pour les décideurs politiques.
Quelque 400 franciliens, particuliers, représentants d’associations ou d’associations professionnelles, chefs d’entreprises, étudiants, élus, ont participé aux ateliers organisés, entre le 25 octobre et le 14 novembre 2017, dans les huit départements d’Ile-de-France dans le cadre des Assises nationales de la mobilité. Et planché sur les six thèmes qu’elles proposaient : des mobilités plus propres, plus connectées, plus solidaires, plus intermodales, plus sûres et plus soutenables.
Un maillage territorial à améliorer
Six thèmes communs, mais des préoccupations pas toujours similaires, rapporte la préfecture d’Ile-de-France. En grande couronne (Essonne, Yvelines, Seine-et-Marne, Val d’Oise), les participants ont fait part de leur souhait de voir les zones parfois rurales où ils résident mieux connectées au réseau principal. Le covoiturage, les parcs relais et les parkings mutualisés avec le privé, le transport à la demande, les taxis groupés, mais aussi des pistes cyclables plus sûres sur des axes où les voitures roulent souvent très vite, font partie des solutions citées.
Tout comme le développement de solutions de télétravail, et la nécessité de développer plus de transports en commun au niveau infra-départemental. En Essonne par exemple, alors que l’axe nord-sud est bien structuré, l’axe est-ouest l’est bien moins. Mais la préoccupation existe aussi en Seine-Saint-Denis, où certaines zones restent très mal desservies.
Une intermodalité plus simple
Multi et intermodalité sont à la mode. Mais les pratiquer au quotidien nécessite de jongler entre différents types de facturation (parkings, transports en commun, covoiturage, etc.) et, surtout, entre les applis – alors même qu’Internet ne fonctionne pas toujours dans les RER et métros ! – pour préparer ses trajets et concilier ses horaires. Mettre en place de véritables systèmes d’information multi-modaux – y compris pour les automobilistes qui pourraient ainsi changer plus facilement de mode de transport – et des réseaux de communication qui fonctionnent pendant les temps de transports, a été une demande forte.
Tout comme la meilleure concertation entre les décisionnaires en matière de transports, d’urbanisme, de logement et de numérique. Rééquilibrer les géographies du logement et de l’activité, penser la multi-modalité de façon cohérente, avec des plans vélos supra-communaux ou en favorisant le passage du covoiturage aux transports en commun en amenant ces derniers aux accès d’autoroutes : pour que cesse la réflexion en silo, l’idée d’une seule autorité régionale, qui prendrait en charge à la fois les transports et le développement économique et territorial a même été évoquée.
Des qualités d’infrastructures à harmoniser
La préoccupation s’est exprimée chez beaucoup de participants : le partage de l’espace public fait encore la part (trop) belle à la voiture, par rapport à celle dédiée aux piétons, aux cyclistes ou aux usagers de certains transports en commun. Les incivilités routières (parking sauvage, non respect des vitesses imposées, etc.) n’arrangeant rien à l’affaire. Créer des voies réservées aux transports en commun et au covoiturage, a été une proposition largement reprise dans plusieurs des départements pour vraiment favoriser les alternatives à l’autosolisme.