Agnès Evren – Adroite

Souriante et déterminée, Agnès Evren, députée européenne et conseillère de Paris, est seule candidate à sa succession à la présidence de la fédération LR de Paris, ce lundi 12 avril. 

« Je suis le produit de la méritocratie à la Française », résume Agnès Evren, lorsqu’on lui demande quelles sont ses origines. Le port de tête altier, elle vous regarde droit dans les yeux. Avec cette énergie, cette pétillance, une forme de simplicité qui expliquent sans doute sa popularité. « On dit de moi que je suis vraie », sourit cette ancienne championne de France de trampoline. « Je sais rebondir », ajoute-t-elle.

Agnès Evren sera seule candidate à sa succession pour la présidence de la fédération LR de Paris, ce lundi 12 avril. © Jgp

Cinquième dans une fratrie de dix enfants, Agnès Evren a toujours voulu s’engager, pour porter ses convictions et ses valeurs. Celles d’une droite « claire », réconciliant ses contradictions, attachée à l’autorité de l’Etat, mais fortement décentralisatrice, sociale et priorisant la sécurité. « On m’a élevée dans l’attention aux autres », reprend celle qui regardait Anne Sinclair présenter 7/7 le dimanche soir, en rêvant de politique.

« Je suis devenue conseillère de Paris, en 2002, grâce aux quotas, auxquels je suis favorable, poursuit-elle. Lors de ma candidature à la présidence de la Fédération LR de Paris, on est venu m’expliquer qu’il s’agissait plutôt d’un poste d’homme… Je pense qu’une femme peut avoir la combativité virile », ajoute-t-elle, avec une diction précise, révélant sa détermination. « Le Parlement européen montre l’exemple avec 39 % des femmes, se rapprochant des 50 % », se félicite cette députée européenne, en charge des questions environnementales. Elle déplore au passage l’erreur de l’Europe, qui a mobilisé son énergie pour négocier les prix des vaccins au lieu de se préoccuper de leur logistique et « sans doute pêché par naïveté ».

Proximité avec Baroin

La politique, cette titulaire d’un DEA et d’un DESS de sciences politiques l’a apprise aux côtés de Jean-Michel Dubernard, député du Rhône, dont elle est l’attachée parlementaire, en 1987. « Ce grand médecin m’a beaucoup appris », dit-elle. En 2002, après avoir participé à la campagne de Jacques Chirac, c’est Cécilia Sarkozy qui l’appelle, pour lui proposer d’intégrer le cabinet de Luc Ferry, à l’Education nationale. Le philosophe est novice en politique. Agnès Evren mettra toute son énergie pour l’aider à tisser ses réseaux. « Nous avons alors avalé pas mal de couleuvres », se souvient-elle.

En 2004, lors de la naissance de son premier enfant, elle crée une société de conseil en communication institutionnelle avec Pierre Weil, l’ancien patron de la Sofres. « J’avais vu trop d’élus pendus à leur téléphone, en espérant être appelés pour avoir un poste. Je ne voulais pas de cette dépendance », indique-t-elle. Mais en 2010, elle dit oui à François Baroin, qui lui propose de diriger son cabinet au ministère du Budget. « J’ai une grande proximité idéologique avec lui », dit-elle.

« Tout passe par la culture et l’éducation »

C’est en tant que porte-parole de Nathalie Kosciusko-Morizet, durant la campagne pour les municipales de 2014, que Valérie Pécresse la remarque et lui propose de prendre part à sa campagne en vue des régionales. « Au lendemain de sa victoire, Valérie m’a proposé la vice-présidence à l’éducation et à la culture. Soit un budget d’un milliard d’euros. J’ai longuement hésité devant l’ampleur de la tâche. Elle m’a convaincue d’accepter, de me libérer de ce plafond de verre qui fait que parfois, l’on n’ose pas, poursuit-elle. J’ai toujours pensé que tout passe par la culture et l’éducation », commente cette proustienne. Cette élue de Paris et du Grand Paris rêve d’une vaste réforme, donnant plus de poids à la Région. « On a vu, durant la crise, la force de la proximité », indique celle qui redoute une lutte fratricide entre les différents candidats à la candidature LR en vue de la prochaine présidentielle.

Elle revient sur les municipales à Paris, heureuse que la guerre interne qui a failli coûter l’arrondissement le plus peuplé de Paris à la droite – et où les listes portées par le maire sortant, Philippe Goujon, et la sienne, arrivée en tête, ont fusionné avant le second tour –, n’ait finalement pas eu lieu. « Nous avons réussi à Paris, avec Rachida Dati, combattante hors-pair, à déjouer tous les pronostics, en défendant une marque forte », note-t-elle. Elle est ravie d’être aujourd’hui la seule candidate à sa succession à la présidence de la fédération LR de Paris, alors qu’ils étaient quatre lors des dernières élections à ce poste. « Agnès est droite, courageuse, loyale et talentueuse », résume le maire du 16e, Francis Szpiner, pour expliquer un parcours en forme de success story.

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