Première pierre de l’hôtel logistique des Ardoines : naissance d’un attracteur

Le futur hôtel logistique des Ardoines, dont la première pierre a été posée vendredi 22 octobre 2021 en présence d’Emmanuelle Wargon, veut être la vitrine d’une réindustrialisation durable et écologique pour un territoire symbole du Grand Paris polycentrique.

Ce sera l’un des points névralgiques du renouveau des Ardoines, cette vaste zone de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) bordée par la Seine et l’A86 : l’hôtel logistique, dont la première pierre a été posée vendredi 22 octobre est à la fois un équipement modèle, durable, écologique, mixte, intégré et le symbole de l’avancée d’un projet majeur du Grand Paris, qui n’est pas allé sans certaines vicissitudes. Les élus du territoire espèrent bien en faire aussi une vitrine pour contribuer à convaincre promoteurs et investisseurs de choisir les Ardoines.

Pose de la première pierre de l’hôtel logistique des Ardoines, vendredi 22 octobre. © Jgp

Emmanuelle Wargon. © Jgp.

Vue du futur hôtel. © Chartier Dalix

Peu après son arrivée, réunie avec les différents acteurs du projet sous la tente plantée au milieu de ce qui n’est encore qu’un vaste terrain vague, Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, évoquait la récente recapitalisation de l’établissement public d’aménagement Orly Rungis Seine Amont (EPA Orsa). A intervalles réguliers, les élus locaux, inlassables combattants d’une réindustrialisation apaisée de leur territoire, compatible avec les habitations, ont tiré la sonnette d’alarme pour obtenir un soutien accru de l’Etat, nécessaire pour mener à bien leurs ambitions pour cette vaste zone industrielle, largement en friche. Un secteur particulièrement touché par la désindustrialisation qui a marqué les dernières décennies.

Des implantations qui profitent aux habitants

Les élus locaux souhaitent, justement, réaliser, dans cette opération d’intérêt national (OIN) un projet mixte, alliant activités productives et habitations. « Or réaliser des locaux destinés à des PME, à des TPE industrielles, à des activités productives n’est pas possible sans l’intervention de la puissance publique », confiait Pascal Girod, directeur du développement économique à Grand Orly Seine Bièvre. De tels programmes se louent moins cher que des immeubles tertiaires, 200 euros le m2 pour des hôtels d’entreprises productives, contre 300 à 350 euros le m2 pour de simples bureaux. Et les investisseurs préfèrent louer la totalité d’un bâtiment à un grand compte qu’à de multiples PME… « Mais nous voulons que les implantations nouvelles profitent aux habitants de nos territoires, qu’ils puissent y vivre et y travailler », poursuit Pascal Girod.

Chacun des intervenants de cette cérémonie s’est donc félicité de la combativité des différentes équipes qui se sont battues, depuis des années, pour l’aboutissement de ce projet. Celle de la Sogaris, qui en est le maître d’ouvrage, celle de l’OPA Orsa, l’aménageur et celle de l’ensemble de leurs partenaires.

Réduire les nuisances

Concrètement, cet hôtel logistique, conçu par l’agence d’architecture Chartier Dalix, fera cohabiter logistique urbaine et habitations, en minimisant les nuisances éventuelles générées par l’activité économique, assurent ses concepteurs. Son implantation fait l’interface entre le quartier Balzac, rue du Général Malleret Joinville, et le quartier de la gare RER et de la future gare de la ligne 15 sud du Grand Paris express, côté rue Léon Geffroy. « Afin de tenir la promesse de réduire les nuisances associées aux flux de marchandises, Sogaris a conçu un bâtiment multifonctionnel, à l’échelle de 35 000 m², centré autour d’une cour intérieure partiellement couverte desservant les espaces d’activités », souligne la SEM, présidée par le maire du 19e arrondissement de Paris, François Dagnaud.

François Dagnaud, président de Sogaris. © Jgp

Pierre Bell-Loch, maire de Vitry-sur-Seine. © Jgp

Jonathan Sebbane, directeur général de Sogaris. © Jgp

Cette organisation permet de réduire considérablement la pollution sonore, visuelle et environnementale pour les riverains. Au-dessus de ce socle, et en surplomb d’un parking en mezzanine, un large volume dédié à l’artisanat et la petite industrie permettra de proposer une offre d’implantation pour les activités productives. En toiture, 8 000 m² d’agriculture urbaine viennent compléter le programme. Ils contribueront à l’approvisionnement des habitants du futur quartier. L’exploitant pourra également développer des potagers verticaux sur la treille, offrant l’occasion d’une véritable collaboration avec la population.

« Cette composition s’inscrit dans la trame urbaine du quartier en devenir et permet ainsi de préserver l’ensoleillement du voisinage et de lui proposer une perspective végétalisée agréable. Les véhicules lourds accéderont par une unique porte située en bas de la rue Descartes, soit à l’opposé des habitations, et leurs manœuvres seront internalisées », indique également Sogaris.

660 000 m2 mixtes

Pour rappel, le projet urbain Gare Ardoines, conduit par l’Etablissement public d’aménagement Orly Rungis Seine Amont/Grand Paris aménagement, a pour ambition de développer un quartier de ville mixte à dominante économique. Il vise à réaliser environ 660 000 m² SDP, d’activités, bureaux, commerces, logements et équipements et à accueillir une future gare du Grand Paris express et une ligne de bus à haut niveau de service TZen.

La réalisation de la ZAC est engagée : la commercialisation des logements aux habitants a commencé, les premiers travaux d’espaces publics sont en cours, ainsi que la construction du pont-paysage au-dessus des voies ferrées. Le projet d’hôtel logistique développé par Sogaris sera l’un des tous premiers programmes immobiliers à être livré dans le périmètre de la ZAC, dès 2023. Afin de rendre possible la construction de l’hôtel logistique des Ardoines, l’EPA Orsa et l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France sont convenus d’un mécanisme de péréquation permettant de minorer le poids du foncier pour Sogaris.

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