Val d’Oise : Roissy, locomotive des projets du département

Le Val d’Oise est structuré par deux pôles aux profils très différents : l’aéroport de Roissy et Cergy-Pontoise. Si de nombreuses zones d’activité sont en cours d’aménagement sur le territoire, les regards se tournent surtout vers un des plus importants projets de loisirs de la région : EuropaCity.

Le département se sent l’enfant pauvre du Grand Paris. Mais il est décidé à ne pas regarder passer le train des mutations phénoménales, enclenchées en Ile-de-France, sans rien faire. Arnaud Bazin, lors de sa réélection à la présidence du conseil départemental le 2 avril 2015, déclarait : « Que ce soit en matière de développement économique, première de nos priorités […], en matière de transport, de numérique, d’éducation, de santé, de logement, de petite enfance, en matière de handicap, des relations avec le monde associatif, de prise en charge des seniors, en matière de culture, de sports, mais aussi de sécurité, de prévention ou d’environnement, nous devons nous mobiliser et mobiliser nos partenaires pour dynamiser et faire progresser le Val d’Oise et ses territoires. » Le département est marqué par une moitié est urbanisée et une moitié ouest occupée notamment par le parc naturel régional du Vexin français, sur plus de 65 000 hectares. Peu de projets emblématiques du renouveau de la région y sont situés. Le dynamisme des transports, annoncé avec le Grand Paris, y est peut-être limité. Mais le territoire présente de nombreux atouts et un potentiel de développement important.

Un Triangle au cœur des transports

Parmi les projets programmés, EuropaCity fait l’objet de nombreuses attentions. Cet immense parc de loisirs bénéficierait d’un investissement de plus de trois milliards d’euros de la part du groupe Immochan. « EuropaCity va nous permettre de changer l’image de l’est du Val d’Oise, observe Sébastien Meurant, conseiller départemental délégué au Grand Paris. Nous espérons que cela constituera, comme le Stade de France à Saint-Denis, un moyen de créer de la valeur et d’attirer les entreprises. » Ce secteur du Triangle de Gonesse est l’objet d’un aménagement bien plus vaste, comprenant un quartier d’affaires et un parc créatif. Le projet repose sur sa desserte, à l’horizon 2024, par la ligne 17 du Grand Paris express qui reliera Saint-Denis Pleyel à Roissy.

Projet EuropaCity.

Projet EuropaCity. @EuropaCity

Les élus espèrent également qu’il accélérera le dossier du « barreau de Gonesse » qui vise à relier les stations Villiers-le-Bel–Gonesse–Arnouville du RER D avec celle du Parc des expositions de Villepinte sur le RER B, en prévoyant un arrêt en correspondance avec la ligne 17 au Triangle de Gonesse. Un autre enjeu de transport, pour le département, se situe dans la création d’un arrêt de la ligne H du Transilien à Saint-Denis Pleyel afin de faciliter les connexions vers La Défense et Roissy car, paradoxalement, l’accès à l’aéroport n’est pas facile pour les Valdoisiens. Au sud, Argenteuil – seule commune du département à avoir rejoint la métropole du Grand Paris – pourrait par ailleurs être traversée par la Tangentielle légère nord qui doit relier, à terme, Sartrouville (Yvelines) à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).

Repenser Roissy

Le cœur du département est donc en train de se redessiner mais des changements sont aussi programmés dans les autres pôles d’attractivité du territoire. Avec l’intercommunalité qui vient de naître autour du Grand Roissy, une nouvelle gouvernance va pouvoir se mettre en place, dans cette zone qui nécessite une organisation plus structurée. Le conseil départemental, par le biais d’un campus des métiers, souhaite de son côté mieux répondre aux besoins de formation des entreprises gravitant autour de l’aéroport. Celui-ci doit, par ailleurs, être relié directement à Paris par le biais du CDG express en 2023. L’EPA Plaine de France et les collectivités concernées n’ont toutefois pas attendu pour réfléchir à améliorer la cohérence d’un espace où les enjeux, notamment logistiques, sont élevés. « Avec Roissy et le projet de Canal Seine-Nord Europe, la logistique est stratégique pour notre département », relève Sébastien Meurant, qui insiste sur la multimodalité nécessaire en la matière et les emplois que génère cette activité. A Park, parc d’activités mixte dédié aux échanges internationaux en projet au Thillay, donne une idée des ambitions qui peuvent naître dans ce domaine. 195 000 m2 de bâtiments divisés en trois secteurs sont programmés, avec des espaces réservés à la messagerie ou à la logistique ainsi que deux hôtels.

Les enjeux d’attractivité économique sont aussi cruciaux pour la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, dont la ville-centre se transforme pour le confort de ses habitants et des étudiants, tout comme les zones d’activité de la périphérie évoluent pour répondre aux besoins des entreprises locales. Du point de vue des transports, ce territoire attend toujours que le bouclage de la Francilienne, évoqué de longue date, se réalise. La route constitue toujours un enjeu majeur de mobilité en grande couronne, autant pour les habitants que pour les marchandises.

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