Jeudi 5 septembre à Paris, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers s’est affligé de l’atrophie du marché de l’immobilier neuf, et a enjoint au nouveau premier ministre de ne « surtout pas reproduire les mêmes erreurs » que ses prédécesseurs.
Plus d’un an après la conclusion du conseil national de la refondation dédié au logement, jeudi 5 septembre 2024, la Fédération des promoteurs immobiliers montrait, chiffres à l’appui, « l’inanité » de la stratégie du gouvernement qui pariait alors sur la baisse des prix des logements neufs pour relancer la demande. « Les prix des logements neufs étant techniques, contraints par les normes, la fiscalité et la rareté des autorisations de construire, ils ne peuvent pas baisser, affirme la FPI. La correction du marché se fait sur les volumes et non sur les prix. Ceci corrobore notre thèse selon laquelle les prix ne baisseront pas. Le marché s’atrophie ! »
En France, de nombreux promoteurs ne parvenant plus à commercialiser leurs logements annulent des opérations en cours de commercialisation. Au deuxième trimestre 2024, près d’un logement sur quatre aurait ainsi été retiré de la vente selon la FPI.
Comme à son habitude, le président Pascal Boulanger ne mâche pas ses mots :
« Je remercie le président de la République et Bruno Le Maire pour leurs mea culpa respectifs. Ils ont reconnu, malheureusement trop tardivement, ne pas avoir suffisamment pris en compte la crise du logement qui touche de nombreux Français. Et j’implore avec force le nouveau Premier ministre, de ne surtout pas reproduire les mêmes erreurs en ne prenant pas les mesures nécessaires pour répondre à la crise. Il faut s’engager résolument dans des actions immédiates ! Je suis prêt pour une discussion franche et efficace plutôt que de recevoir, dans quelques mois, un nouveau mea culpa ! »
Les ventes en bloc limitent la casse en Ile-de-France
En Ile-de-France, les mises en vente ont dégringolé de 50 %. Sur le premier semestre, la baisse atteint 41 % par rapport au premier semestre 2023. Les réservations au détail (logements collectifs et maisons individuelles, hors ventes en bloc) au T2 2024 diminuent quant à elles de 11 % par rapport au T2 2023. Dans le même temps, les mises en chantier reculent de 24,6 % sur 12 mois (44 800 logements commencés).
Dans la région Capitale au T2 2024, la FPI comptabilise 2 682 ventes en bloc de logements ordinaires (hors résidences avec services), soit une hausse de 4% en un an. Les logements vendus aux bailleurs sociaux (1 187) ont augmenté de 58 % tandis que les ventes aux acteurs du logement intermédiaire (1 275) ont, elles, baissé de 5 %. Par ailleurs, les ventes aux investisseurs institutionnels (hors LLI) se sont repliées de 53 % avec 220 logements.
Sur le marché francilien, l’offre commerciale à la fin du deuxième trimestre s’établit à 19 053 unités, dont 18 226 appartements classiques, soit – 22 % par rapport au T2 2023, et représente 18,1 mois de commercialisation. Côté prix, le m2 moyen en collectif classique (habitable, hors parking) atteint 5 444 euros au T2 2024, soit une baisse de 5,1 % par rapport au T2 2023.