A deux pas du Stade de France et du futur Centre aquatique olympique, l’ancienne usine Christofle est le lieu d’une résidence d’artistes, dans le cadre d’un projet mixte co-opéré par Quartus, propriétaire des lieux, Manifesto et La Belle friche.
21 000 m2, dont 18 400 de surface de plancher de bâtiments industriels typiques de l’industrie du XIX° siècle, l’usine Christofle, à Saint-Denis, fait l’objet d’une opération d’urbanisme temporaire. Dans l’attente de la réalisation d’un projet mixte, mêlant bureaux et services, à destination des usagers et du quartier, l’emprise, petit village industrieux aux bâtisses tout en longueur, abritant de nombreux et vastes entrepôts, accueille une résidence d’artistes gérée par Manifesto et la Belle friche.
Woma, entreprise de réemploi, qui teste le potentiel de recyclage de toutes sortes de matériaux, est également hébergée sur le site. Des tournages s’y déroulent en outre, à l’instar de l’émission « Affaire conclue », animée par Sophie Davant pour France 2.

21 000 m2, dont 18 400 de surface de plancher de bâtiments industriels typiques de l’industrie du XIX° siècle, l’usine Christofle, à Saint-Denis, fait l’objet d’une opération d’urbanisme temporaire.© Jgp
Lieu de tournage
Christofle, parti en Normandie, a vendu ce site en 2007, année où celui-ci a été inscrit aux monuments historiques. Entre 2007 et 2016, plusieurs projets immobiliers y ont été envisagés, aucun n’aboutissant. Durant cette période, le site a vécu tant bien que mal, avec quelques artisans, des studios de tournage.
En juillet 2016, Quartus en fait l’acquisition. Objectif : opérer une restauration patrimoniale de l’ensemble puis y développer un projet de restructuration en respectant l’enveloppe des bâtiments. Les cabinets d’architecture Reichen & Robert et Socrea sont mis à contribution pour imaginer la programmation des lieux. Quartus renforce actuellement sa maîtrise d’œuvre. « Nous sommes en phase d’esquisse, des premiers permis de construire pourraient être déposés en 2019 », souligne Pierre-Yves Savary, chef de projet chez Quartus.
Neïl Beloufa
Les besoins de rénovation des charpentes, façades, menuiseries sont d’ampleur. « L’idée d’un projet d’occupation temporaire est venue naturellement, ajoute Pierre-Yves Savary. Nous avons eu un coup de cœur pour ce site », souligne Laure Confavreux-Colliex, cofondatrice de Manifesto. L’appel à candidatures lancé en juillet dernier suscite un grand nombre de candidatures, à l’image de l’artiste contemporain Neïl Beloufa.
Un patrimoine architectural unique
« Situées en bordure de canal, au cœur de Saint-Denis, les anciennes usines Christofle constituent un petit village industriel à l’abri des regards, avec leur cachet historique et leurs grands espaces lumineux. En gardant l’esprit de ce lieu historique, Quartus souhaite construire un cadre de travail favorisant une approche collaborative », résume Franck Dondainas.
« Cet ancien village industriel se prête à de multiples expérimentations pouvant réunir les milieux artistique, artisanaux, de design, mais aussi de l’évènementiel grâce à ses grandes halles, ainsi qu’une ouverture ponctuelle au public. Cette approche collaborative est un marqueur fort de l’identité du Groupe Quartus : de la cocréation de logements et de lieux de vie à la création de la première communauté immobilière de France, nous repensons le modèle de l’urbanité et partons de l’usager et de ses attentes, pour personnaliser ses espaces de vie », indique le président fondateur du Groupe Quartus.
Une centaine d’artistes sélectionnés
Plus d’une centaine de candidatures de tous horizons a été reçue pour rejoindre le site : ont été sélectionnés des artistes confirmés comme émergents (Neïl Beloufa, Lek&Sowat, Laëtitia Badaut Haussmann, David Douard, Ibai Hernandorena, Laura Sellies&Amélie Giacomini, etc.), des architectes et designers (Déborah Janssens, Standards sur mesure), des associations et collectifs (Feÿ – Rencontres d’arts, Rotolux), une usine du réemploi (Woma, PickMyWaste) et bien d’autres à venir.
À travers ce projet, le Groupe Quartus souhaite permettre aux différents résidents « de collaborer et de créer un écosystème créatif autour de trois piliers : la rencontre entre des artistes, des créateurs et un patrimoine historique, la question de l’alimentation et de la gastronomie, et la dimension territoriale avec une volonté d’ouvrir au public, en premier lieu local ».