Les quartiers de gare de la ligne 15 sud à la loupe

De Pont de Sèvres à Noisy-Champs, 80 projets urbains couvrent 21 % de la superficie des quartiers de gare de la ligne 15 sud, observent l’Atelier parisien d’urbanisme, la Société du Grand Paris et la DRIEA, qui publient avec la contribution de Grand Paris aménagement la première d’une série d’études des mutations urbaines des quartiers de gare du Grand Paris express.

Observer et décrire les mutations urbaines en cours et à venir dans les quartiers des gares du Grand Paris express. Telle est l’ambition de la série d’études que va réaliser l’Observatoire des quartiers de gare du Grand Paris express, installé en 2013 par la SGP, la DRIEA et l’Apur. Un premier opus, qui vient d’être publié, traite des 16 quartiers de gare de la ligne 15 sud.

« S’ils ne constituent pas un seul projet, les 68 quartiers de gare du Grand Paris express participent bien d’un projet d’ensemble, dans lequel chaque quartier contribue ou doit contribuer à terme aux grands objectifs des politiques publiques qui sont au cœur du projet du Grand Paris », rappellent les auteurs en préambule.

« En 2025, de Pont de Sèvres à Noisy-Champs, près de 4,1 millions de m2 sont encore programmés, répartis au sein de 80 projets urbains qui couvrent 21 % de la superficie des quartiers de gare », indique l’étude, qui détaille le calendrier de livraison des différents programmes. Ces projets entraîneront d’ici à 10 ans la réalisation de 33 000 logements, d’1,4 million de m2 de bureaux, et près de 0,9 million de m2 d’autres surfaces d’activités », apprend-on notamment. Des opérations de renouvellement urbain sont également engagées dans 12 quartiers sur 16.

60 % de logements, 40 % d’activité

L’étude souligne une tendance au rééquilibrage en matière de mixité fonctionnelle et sociale. A terme, les opérations en cours et à venir devraient amener à un équilibre de 60 % de logements pour 40 % d’activités.

A l’est, le quartier Noisy-Champs est en décalage de réalisation, observe l’étude. Ici le chantier de la future gare de la ligne 15 sud à Noisy-Champs. © Jgp

Plusieurs leviers de réduction des inégalités sont identifiés, parmi lesquels des gains d’accessibilité pour les ensembles de logements sociaux, une production de logements importante et diversifiée dont des logements sociaux (30 % dans les quartiers de gare aujourd’hui et une production de 800 nouveaux logements sociaux par an en moyenne), ainsi qu’une meilleure desserte des équipements métropolitains : par exemple les lieux d’enseignement, tels que la Cité Descartes, l’université de Créteil, de santé, comme l’Institut Gustave Roussy, ou culturel, dont le Mac Val.

L’étude met en évidence un taux de construction généralement supérieur 
dans les quartiers par rapport à leurs communes de rattachement
. « En rapportant le nombre moyen annuel de logements autorisés à la construction au nombre de logements existants, il est possible de calculer un taux de construction pour la période 2015- 2017 et de comparer les dynamiques dans les quartiers de gare et leurs communes de rattachement. Ce calcul met en évidence un « effet quartier de gare » sur l’ensemble de la ligne 15 sud », indiquent les auteurs.

Un taux de construction supérieur

Dans tous les quartiers, le taux de construction du quartier de gare est supérieur entre 2015 et 2017 à celui observé dans toute la ou les commune(s) de rattachement de la future gare. Par exemple à Fort d’Issy-Vanves-Clamart, le rythme de construction est 2,5 fois plus important dans le quartier de gare que dans les communes de Clamart, Issy-les-Moulineaux, Malakoff, Vanves prises dans leur ensemble. Autre exemple : à Champigny Centre, le rythme de construction dans le quartier de gare est 2,6 fois plus important que dans l’ensemble de la commune de Champigny-sur-Marne.

L’étude souligne l’engagement de l’EPF Ile-de-France (Epfif), dès à présent fortement ancré dans ces territoires par la formalisation de partenariats auprès de 80 % des communes appelées à accueillir une gare du Grand Paris express. Le volume des engagements financiers de l’Epfif s’élève ainsi à près de 2,3 milliards d’euros, soit environ la moitié des engagements de l’établissement à l’échelle régionale.

Sur le plan environnemental, si l’étude met en évidence une ambition plus forte pour les projets à venir que dans ceux déjà réalisés, « la multiplicité des acteurs nécessite une attention particulière pour relever les défis de la ville inclusive et zéro carbone », est-il signalé. La géothermie, l’utilisation du bois, le recyclage des terres excavées sont quelques-unes des actions souvent mises en œuvre dans les projets.

Creteil-L’Echat© SGP ANMA

Des espaces publics trop faibles

La place réservée aux espaces publics dans les futurs quartiers de gare reste faible. L’étude propose plusieurs actions possibles pour amplifier les apports de la future ligne 15 sud, par exemple la création de franchissements et l’augmentation d’aménagements cyclables pour faciliter le rabattement aux gares.

Enfin, si le rééquilibrage territorial est inscrit dans les programmations, le décalage de réalisation et l’analyse des calendriers des opérations montrent encore aujourd’hui un fort contraste aux deux extrémités de la ligne qui devrait s’atténuer avec le temps. A l’ouest, le quartier Pont de Sèvres est très avancé dans sa mutation avec une forte densification et, à l’est, le quartier Noisy-Champs, qui porte la même ambition, est en décalage de réalisation.

Une deuxième étude sera publiée à l’été 2019 concernant les 19 gares des autres lignes du Grand Paris express livrées d’ici à 2025. L’ensemble des gares, dont la mise en service est prévue au-delà de 2025, fera l’objet d’études ultérieures.

Consultez l’étude sur le site de l’Apur

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