Françoise Farag : dynamique, sociale et entrepreneuriale

Interprète et traductrice de formation, Françoise Farag a fini par opter pour la langue de l’entrepreneuriat, sans oublier de la faire rimer avec social.

« Si j’en suis là, c’est un peu le fruit du hasard, assure Françoise Farag, présidente de Salvia Développement. Disons que c’est une succession de rencontres ! » Des patrons, des équipes. Le moteur, c’est les autres en somme. Sans doute la raison qui la pousse aujourd’hui à dégager du temps, pour les autres. Il y a quelques mois à peine, la PME basée à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) était la première signataire de la charte Seine-Saint-Denis Egalité : parrainage de jeunes diplômés, création de postes en apprentissage, etc.

Françoise Farag

Françoise Farag. © GB

Avant cela, il y a eu des partenariats – toujours en cours – avec Nos quartiers ont du talent, 100 chances, 100 emplois, etc. Autant de dispositifs qui aident les jeunes à trouver un emploi. Une façon pour Françoise Farag, traductrice devenue présidente d’une société d’édition de logiciels destinés aux bailleurs, collectivités locales et promoteurs immobiliers, de partager son expérience. La dynamique quinquagénaire se raconte presque dans un seul souffle – la dame est sportive (course, combat russe, football). Fille d’éleveurs de charolaises « un métier difficile », cette Auvergnate porte haut la valeur du travail. « J’ai voulu devenir journaliste puis juge pour enfants. Bref, j’ai toujours porté de l’intérêt aux autres et il me fallait de l’échange, des rencontres. »

Alors elle n’est pas complètement hors sujet lorsqu’elle opte finalement pour les langues. « Et je voulais voir du pays. » lance la globe-trotter. Elle exerce quelques années du côté de Clermont-Ferrand, s’ennuie un peu. Puis un soir, elle reçoit un coup de fil. « Une société parisienne (Saari) qui faisait dans le logiciel de comptabilité et de gestion avait repéré mon CV. Aujourd’hui, on appellerait ça une start-up. On me proposait un CDD d’attachée de direction, à peine mieux payé que mon CDI. Un job où la perspective de mission à l’étranger était a priori inexistante. Toute personne normalement constituée aurait refusé, se moque-t-elle. Pas moi ! J’ai eu un vrai coup de foudre intellectuel pour Jean Guetta, le patron de Saari. »

Confiance

La petite nouvelle a gravi les échelons sous le regard parfois perplexe de ses collègues masculins… « Ça ajoutait au défi, qui était déjà grand dans une boîte qui faisait 80 % de croissance. » On lui confie la création de la branche export. Dom-Tom, Afrique du Nord… « J’étais sur les routes au moins quinze jours par mois. » Puis elle finit par être nommée, en 2006, à la direction des activités collectivités, habitat social et immobilier du groupe Sage France, qui a racheté Saari en 1994. Des activités que le groupe finit par céder en 2013. Elle reprend la branche, appuyée par un fonds d’investissement, et crée Salvia Développement avec une bonne partie de son équipe. « Sans eux, je n’y serais jamais allée, assure-t-elle. Dans notre secteur, la valeur ajoutée ce sont les hommes. »

Aujourd’hui la PME a franchi le cap des 100 salariés. Face à son bureau, un tableau rappelle les valeurs de l’entreprise : responsabilité, confiance, solidarité. « La solidarité vers l’extérieur aussi », insiste-t-elle, pas peu fière que 10 % de ses collaborateurs soient investis dans l’association Nos quartiers ont du talent. Françoise Farag qui accueillera, dans quelques jours, le Numérique Egalité Tour, pour présenter à des élèves du 93 les métiers du numérique et montrer que, sur le territoire, des entreprises recrutent !

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