« J’ai toujours cru à l’importance des métropoles », a déclaré Nicolas Sarkozy lors du Symposium international organisé en clôture de l’exposition « Métro ! Le Grand Paris en mouvement », à la Cité de l’architecture et du patrimoine, jeudi 30 mai.
« Le Grand Paris, c’est peut-être l’un des sujets qui m’a le plus passionné, dans lequel je me suis le plus investi. Et qui me paraît, si on veut bien considérer le livre et non pas le journal, comme l’un des projets et les sujets les plus importants et les plus structurants, a déclaré Nicolas Sarkozy à la Cité de l’architecture, jeudi 30 mai 2024.
D’abord le Grand Paris. C’est une vision, me semble-t-il, différente de ce que devrait être la politique, a poursuivi l’ancien président de la République, qui intervenait en conclusion du symposium international organisé en clôture de l’exposition « Métro ! Le Grand Paris en mouvement » . « J’ai toujours cru à l’importance des métropoles. La métropole. C’est le moteur économique. Les métropoles sont les locomotives des économies nationales. Ce n’est pas du tout une question d’être jacobin ou girondin. De privilégier Paris sur la province. C’est une question d’effet de masse. En-dessous d’une certaine taille, le développement économique ne génère pas une création de richesse suffisante. Et cette conviction se heurtait à quelque chose de très choquant à mes yeux. C’est que de toutes les régions de France, la plus sclérosée, c’était la région parisienne ».
L’ancien président de la République a salué la gestion du projet du Grand Paris express. « J’avais dit en 2009 c’est écrit, c’est tamponné, ça va coûter 35 milliards, on est à 36,5 milliards d’euros. Je connais des dossiers moins bien gérés ». Avant d’estimer qu’un tel projet ne pouvait relever que d’une gestion directe du chef de l’Etat : « Ce n’est pas une affaire de cerveau ou d’intelligence, mais seul le président de la République a dans la main le pouvoir de plier les administrations. De sauter les frontières intérieures. De discuter avec tout le monde et d’imposer. Parce que, parlons clair. La concertation, c’est formidable. Mais si vous demandez l’avis à tout le monde, dans 25 ans vous serez toujours à regretter un projet qui aurait pu être fantastique ».
Hommage aux architectes
Nicolas Sarkozy a rendu hommage aux architectes : « Je considérais, et je considère toujours, que l’architecture est un art majeur, qu’il ne fallait pas opposer les architectes aux ingénieurs, mais que c’est les architectes qui devaient montrer le chemin. Parce que je pensais que les architectes étaient capables de susciter une adhésion populaire. Et c’est toute l’exposition des dix projets des dix grands cabinets internationaux qu’on a mis en œuvre. Et j’ai dit à dix des plus grands cabinets d’architecture du monde : “rêvez, montrez nous le Grand Paris ! Et j’en fais mon affaire. Parce qu’on va partir du projet, on ne va pas partir d’un cahier des charges. Ne me parlez pas de cahier des charges, par pitié !” », a-t-il déclaré.
L’ancien président a affirmé une nouvelle fois ses convictions sur la hauteur : « Je me souviens, pendant le Grand Paris, il y a eu un débat fantastique, stupide. On me disait : “Mais Monsieur le président, vous êtes pour ou contre les tours. Eh bien, voyez vous, Madame, je suis pour les belles tours et contre les tours moches” ».
« Le Grand Paris. C’est un grand coup de poing sur la table. De ceux qui ne veulent pas mourir et qui disent on a bâti les cathédrales, on va bâtir les grandes métropoles, a-t-il également déclaré. Alors dans mon esprit d’ailleurs, le Grand Paris c’est la première étape. Il faut faire le grand Marseille, il faut faire le Grand Lyon, il faut faire le Grand Lille et se servir de l’ingénierie et des compétences extraordinaires rassemblées ici. Ce n’est qu’une première étape et il y en aura bien d’autres. […] Je rêve que vous ayez bien d’autres aventures, notamment le Grand Paris du logement. 68 gares, c’est 68 nouveaux quartiers qu’il faut repenser, avec dans l’idée de construire des logements. Mais qu’on arrête avec cette affaire invraisemblable de détester le bâtiment et de détester le logement. Construire, c’est notre vocation d’êtres humains. Nos vies durent le temps d’un timbre poste. Et on bâtit. Des tours et des cathédrales. Parce que, aussi courts et fragiles que soient nos vies, on veut l’inscrire dans la durée et comment mieux l’inscrire dans la durée que d’être des bâtisseurs. »