Les Ecologistes de Paris préparent une expérimentation de sécurité sociale de l’alimentation

A quelques mois du lancement de l’expérimentation de sécurité sociale de l’alimentation dans trois arrondissements parisiens, plusieurs élues écologistes et des partenaires ont fait le point sur cette démarche.

Boulevard Berthier, dans le 20e arrondissement, Saveurs en partage propose des produits alimentaires de qualité selon un principe original : une double tarification en fonction des publics. En effet, près de 90 bénéficiaires peuvent s’approvisionner dans cette épicerie solidaire et responsable à un tarif plus abordable, grâce au soutien des bailleurs sociaux qui les logent (Paris habitat et la RIVP). Cette logique d’accès à tous à des produits sains et durables et celle qui prévaut dans le concept de sécurité sociale de l’alimentation, qui gagne de plus en plus de territoires.

Après Montpellier ou Lyon, les élus écologistes de la ville de Paris ont obtenu fin 2023 le feu vert pour expérimenter un tel dispositif dans trois arrondissements (14e, 18e et 20e). « Ce modèle permet de soutenir les agriculteurs et de répondre à la crise de l’alimentation », fait valoir Fatoumata Koné, présidente du groupe Ecologiste de Paris. « Les personnes en situation de précarité n’ont pas accès à une alimentation saine et, plus généralement, il n’y a pas suffisamment d’offre en la matière », relève Lila Djellali, adjointe au maire du 20e arrondissement chargée de l’économie sociale et solidaire (ESS) et de l’alimentation durable.

Fatoumata Koné. © Jgp

L’expérimentation bénéficie d’une subvention de 300 000 euros, soit 100 000 euros par arrondissement, ce qui permettra de rémunérer des porteurs de projet, donc de « sortir du bénévolat et de professionnaliser la démarche », ajoute l’élue.

Règles fixées par les caisses locales

Des comités démocratiques travaillent actuellement à mise en place du dispositif. Choix des produits, cotisations des participants, sélection des magasins, chaque arrondissement prépare ses propres règles de fonctionnement qui débouchera sur une charte d’ici à septembre. Habituellement, un montant d’environ 100 euros d’achat est fixé par mois par les caisses locales pour chaque cotisant, qui contribue selon ses revenus.

Lila Djellali. © Mairie de Paris

Le principe est en effet le même que celui de la Sécurité sociale pour la santé : tout le monde participe selon ses moyens et bénéficie du système selon ses besoins. « Nous visons l’ensemble des habitants, ce n’est pas un plan d’aide alimentaire », souligne Fatoumata Koné. L’ambition à Paris est de réunir une centaine de personnes au départ par arrondissement, avec une mixité de publics, puis d’augmenter les effectifs.

Les cotisants peuvent dépenser ce montant dans le réseau de commerces partenaires de la démarche, dont Saveurs en partage dans le 20e arrondissement. « Le modèle prend ainsi en compte les commerces de proximité qui peuvent aussi rencontrer des difficultés, note Lila Djellali. Tout la chaîne de valeur est positive. »

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