La révolution des budgets climat en marche à Courbevoie

Sous l’impulsion de Stéphanie Soares, élue en charge de la transition énergétique, Courbevoie (Hauts-de-Seine) a adopté le 15 octobre son premier budget climat, en amont de l’élaboration de son budget traditionnel, qu’il permettra d’éclairer et d’orienter.

C’est le fruit de plus d’un an d’un intense travail des services de la ville de Courbevoie (Hauts-de-Seine) qui s’est concrétisé mardi 15 octobre par l’adoption de son premier budget climat. Au total, 400 lignes du budget principal et de celui des cantines, représentant 289,4 millions d’euros de dépenses d’investissement et de fonctionnement, ont été passées au crible. L’objectif est de les qualifier au regard de leur impact en quantité d’émissions de gaz à effet de serre (GES), selon la méthode définie par I4CE, l’Institut de l’économie pour le climat. La typologie retenue distingue cinq niveaux de dépenses selon qu’elles sont très favorables (au climat), favorables, favorables sous conditions, neutres ou défavorables. « Alors que la loi oblige les collectivités de plus de 3 500 habitants à élaborer un budget climat pour leurs dépenses d’investissement seulement, nous avons intégré à notre travail les dépenses de fonctionnement », souligne Stéphanie Soares.

Stéphanie Soares. © DR

La conseillère municipale déléguée à la transition énergétique, au mécénat et aux subventions salue au passage la confiance accordée par le maire de la ville sur ce projet. « Jacques Kossowski est très engagé depuis toujours sur la question climatique », souligne l’élue.

Un outil de pilotage

Cette typologie budgétaire, présentée en amont du débat budgétaire à proprement parler, permettra d’étayer les débats et les choix de priorités retenus dans un contexte de restriction budgétaire drastique au plan national, qui passe mal. « Selon les informations qui circulent en amont de l’examen du budget par le Parlement, le fonds vert passerait de 2,5 milliards à 1 milliard d’euros, le budget de MaPrimeRénov’ de 3 à 2,3 milliards d’euros tandis que les crédits de l’Ademe serait réduit de 35 % », énumère Stéphanie Soares. Pour Courbevoie, le prélèvement annoncé par le gouvernement sur les comptes locaux, de 5 milliards d’euros au total, représenterait 4 millions sur un budget de 330 millions.

Le budget climat de Courbevoie révèle que 64 % des dépenses de la Ville sont neutres, 22 % sont favorables ou très favorables, tandis que 4 % sont défavorables. Autant de données qui alimenteront la stratégie de réduction des émissions de GES par la commune. Parmi les dépenses favorables ou très favorables figurent les achats d’énergie renouvelable et de récupération qui alimentent le réseau de chaleur de la ville ou l’approvisionnement en matériaux biosourcés pour les rénovations d’écoles.

A l’opposé, les acquisitions de véhicules thermiques, ou encore l’approvisionnement de la commune en gaz sans certificat d’origine renouvelable constituent les leviers de réduction de ses émissions. « Ce budget climat représente un outil de pédagogie, mais aussi et surtout de pilotage, de planification à moyen et long terme », indique Stéphanie Soares, qui va présenter ce travail aux conseils de quartier pour y associer les habitants.

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