Jean-François Vigier – Décentralisator

Le maire de Bures-sur-Yvette (Essonne) poursuit avec passion sa carrière d’élu local, se battant sans relâche pour obtenir un vrai choc de décentralisation en faveur des collectivités locales.

C’est d’abord une silhouette reconnaissable entre mille. Jean-François Vigier n’a pas son pareil pour porter des pantalons légèrement trop courts, qui laissent admirer des boots en cuir toujours impeccables. Grand et mince, souriant et prévenant, il se distingue dans la jungle des élus franciliens, dans laquelle il évolue depuis une trentaine d’années. Président du groupe UDI au conseil régional, il prend à cœur l’animation de la commission pour un choc de décentralisation en Ile-de-France, que lui a confiée Valérie Pécresse. « La décentralisation, c’est mon ADN », résume-t-il.

Lui baigne dans les collectivités territoriales depuis toujours. Élu maire de Bures-sur-Yvette (Essonne) en 2008, réélu en 2014, il a commencé sa carrière comme collaborateur du député et premier vice-président du conseil départemental de l’Essonne Michel Pelchat. « Un élu brillantissime », dit-il, qui lui apprend tout sur la politique. « Chaque année passée auprès de lui valait triple », se souvient-il. Avant d’être « happé par la politique », il a passé quelques mois à la Coface, pour assurer des échanges commerciaux à l’étranger. Un poste dans lequel il ne restera pas, goûtant peu une hiérarchie qui prend ses ordres directement auprès du cabinet du ministre de l’Économie.

Jean-François Vigier. © Jgp

Ce passionné de jazz fusion, qui écoute actuellement en boucle un groupe japonais, rejoint le cabinet de Vincent Delahaye, après son élection comme maire de Massy, après la victoire de ce dernier sur le socialiste Claude Germon, « défait grâce à l’aide de Jean-Luc Mélenchon », précise-t-il. Le chef des Insoumis, qui a été le directeur de cabinet du maire socialiste sortant, a créé entre temps la gauche socialiste et savonne allègrement la planche de son ancien mentor. Jean-François Vigier rend hommage, au passage, à un maire PS qui a obtenu à la fois une gare TGV et un opéra à Massy. « J’aime le centre pour sa liberté de parole », fait-il valoir, lui qui appartient à une droite « sociale, européenne et décentralisatrice ».

Inlassable quadrillage du terrain

Résident quelques années à Gif-sur-Yvette, il traverse Bures chaque matin en se rendant au travail, en voiture ou sur sa grosse moto BMW. Et à force de la traverser, fonde « Réussir Bures » en 2005, avec l’idée de conquérir la mairie, ce qu’il réussit en 2008, grâce à un inlassable quadrillage du terrain. Il demeure alors au cabinet de Vincent Delahaye, à Massy. Il a créé entre temps Colcab, l’association des collaborateurs de cabinet de droite, qui obtient en 2005 un décret qui renforce le statut de ces collaborateurs corvéables à merci mais susceptibles d’être remerciés du jour au lendemain.

Jean-François Vigier quittera ses fonctions de cabinet après sa réélection à la mairie de Bures, en 2014, puis son accession au conseil régional. Celui qui est également vice-président de la communauté d’agglomération Paris Saclay et président du Syndicat des ordures ménagères de la Vallée de Chevreuse devient parallèlement avocat. « La politique a une fin », indique-t-il, prévoyant.

Pudique sur sa vie privée, ce grand coureur de fond, qui fait son jogging sur la piste de trail qu’il a créée en 2015, père d’un fils de 16 ans, avec lequel il aime partir faire de longues balades en vélo, est plus disert sur son enfance en Corrèze. « Mon oncle, médecin, a accouché ma mère dans la maison familiale », raconte-t-il. Pensionnaire à Brive-la-Gaillarde, dès la sixième, turbulent, il sera placé par son père, chef d’entreprise dans le bâtiment, dans un établissement plus sévère, à Aurillac. « Mais pour me venger, j’ai travaillé encore moins », sourit-il. Ce qui ne l’empêchera pas, après une maîtrise de droit et sciences politiques à Clermont-Ferrand, de décrocher un master en diplomatie et droit international à Paris.

« Jean-François Vigier est le pivot de notre groupe UDI à la Région, qu’il anime avec efficacité et un excellent sens des relations humaines » estime le maire de Sceaux Philippe Laurent. « C’est aussi un très fin connaisseur des rouages des collectivités, et des difficultés financières et institutionnelles auxquelles elles doivent faire face », ajoute Jean-Philippe Dugoin-Clément. « Jean-François fait partie des conseillers régionaux qui porte haut les couleurs d’un territoire équilibré, engagé et sincère », ajoute Rudolph Granier, élu LR du 18e arrondissement de Paris, vieux complice du maire de Bures. N’en jetez plus.

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