Cinq ans après avoir été lauréat de la 1re édition du concours urbain métropolitain, ce projet en structure bois porté par le spécialiste du domaine, Woodeum, avec l’agence Hardel Le Bihan, entame tout juste sa construction au-dessus du périphérique. Un défi technique pour mener à bien l’une des premières constructions sur le boulevard extérieur, qui devra en outre être réalisée en partie d’ici à mars 2024 en prévision des JOP.
Il aura fallu du temps, de la patience et deux permis de construire pour arriver à concrétiser le projet « De sport, de nature et de bois » lauréat en 2017 d’Inventons la métropole du Grand Paris 1. Mais cette fois plus rien ne peut s’opposer à la construction de cet édifice au-dessus du périphérique au niveau de la Porte Brancion (15e arr.) dont les premiers travaux viennent tout juste de démarrer. Le programme prévoit en réalité trois bâtiments : deux à Paris (au-dessus des dalles existantes de couverture du boulevard périphérique, de part et d’autre de l’avenue de la Porte Brancion et en bordure du pont ferroviaire du faisceau ferré de la gare Montparnasse) et un autre à Vanves (Hauts-de-Seine).
Mais seuls le premier et le troisième sont concernés par le chantier actuel. Tous deux sont réalisés sous maîtrise d’ouvrage de Woodeum et maîtrise d’œuvre de l’agence Hardel Le Bihan, tandis que le troisième, porté par la RIVP, s’opèrera dans un calendrier décalé par rapport aux deux autres. La Régie immobilière de la ville de Paris, membre du groupement lauréat du concours, rachètera de plus à Woodeum le foyer pour jeunes travailleurs de 114 logements déployés sur huit niveaux et coiffés d’un toit terrasse végétalisé. Côté Vanves, la résidence d’étudiants de 100 places – contre 157 dans le projet initial – a de son côté été rachetée par Gecina.
Qualité de l’air : décrocher le top des labellisations
Face aux récurrentes critiques contre les risques de faire vivre des jeunes gens au-dessus du périphérique parisien, secteur particulièrement pollué, Julien Pemezec met en avant « les études très poussées sur l’aéraulique du site et le risque de pollution », mais également « la mise en place des systèmes très performants de captation de l’air dans la partie haute du bâtiment là où il est de meilleure qualité », précise le président du directoire de Woodeum, ajoutant que sont également opérées plusieurs séries de filtration de l’air.
Tout l’enjeu pour le constructeur est de décrocher le top des labellisations (NF habitat HQE et Intairieur) en matière de qualité de l’air. S’il n’a pas utilisé de dispositifs particulièrement innovants, ils sont en revanche « poussés à leur maximum pour aller au-delà des normes requises », indique également Julien Pemezec. La sécurité des compagnons sera assurée par un grand échafaudage de protection installé entre le périphérique et le bâtiment pour se prémunir des chutes. « Mais du fait des pré-constructions, peu d’ouvriers interviendront sur place », prévient le dirigeant.
Division par deux du poids des bâtiments
En effet, les éléments de mur, soit des panneaux de bois massif de 16 m de long sur 3 m de haut, seront livrés, par camion, prédécoupés et par ordre de pose de manière à ne plus avoir qu’à les assembler au fur et à mesure de leur arrivée sur site. La structure bois doit rejoindre le chantier d’ici à l’été, puis suivront les poteaux et poutres en bois pour constituer la structure intérieure.
Outre la pré-construction, « le bois présente aussi l’avantage de diviser par deux le poids des bâtiments, élément essentiel pour réaliser cet immeuble très technique qui repose sur les voies d’entrée et de sortie du périphérique », ajoute Julien Pemezec. Le chantier doit durer un an et demi avec une échéance particulière dans un an, soit en mars 2024, en raison des Jeux olympiques et paralympiques. En effet, les chantiers doivent être interrompus entre mars et septembre. Aussi Woodeum devra avoir achevé le gros œuvre à cette date.