Gérard Larcher va demander à Emmanuel Macron des nouvelles de la réforme territoriale

Le président du Sénat estime « qu’il va falloir se poser de vraies questions » sur l’organisation francilienne. Il réaffirme sa conviction de l’utilité des conseils départementaux.

« Nous n’avons aucune nouvelle de la réforme territoriale en Ile-de-France, a déclaré Gérard Larcher jeudi 6 septembre 2018. Je vais en demander prochainement au président de la République. » En fait, personne n’a de nouvelles sur ce sujet, jusque dans les rangs des députés La République en marche d’Ile-de-France, où l’on confiait, ce jeudi, la même ignorance des intentions présidentielles sur la question. Roland Castro ignore lui-même si son rapport, pour lequel il a été missionné dans la plus grande discrétion et qu’il a rendu récemment en catimini à l’Elysée, fera l’objet d’une remise plus officielle et s’il sera rendu public.

Gérard Larcher, président du Sénat. © Jgp

« A propos de l’Ile-de-France, il va pourtant falloir se poser de vraies questions », a poursuivi le président du Sénat, qui fait du rétablissement de bonnes relations entre l’Elysée et les élus locaux un de ses chevaux de bataille. « Comment peut-on affirmer respecter les territoires, et en même temps avoir pu organiser une conférence nationale des territoires sans représentants des maires, des conseils départementaux ou régionaux ? », interroge l’ancien ministre du Travail.

Fusion et mutualisation

Gérard Larcher a réaffirmé sa conviction de l’utilité des départements, contre la suppression desquels le président du Sénat s’était mobilisé aux côtés des présidents de conseils départementaux franciliens au printemps dernier. « Nous ne sommes pas opposés à leur fusion, comme les élus de Savoie et de Haute-Savoie l’étudient, ou aux mutualisations, comme c’est le cas dans plusieurs départements, mais les conseils départementaux demeurent des échelons essentiels pour mettre en place des politiques de proximité en prenant en compte les spécificités des territoires », estime l’élu.

Calendrier parlementaire chargé

Si Gérard Larcher ne dispose donc d’aucune information sur le calendrier d’une éventuelle réforme de l’administration territoriale en Ile-de-France, il a réaffirmé conditionner son soutien à la réforme constitutionnelle à l’adoption simultanée de ses trois textes, constitutionnel, organique et ordinaire. Ce qui contribue à étoffer un agenda parlementaire déjà chargé, laissant peu de place à une réforme du mille-feuille francilien avant le printemps prochain, date butoir compte tenu des élections municipales du printemps 2020. Aucun texte modifiant les élections ne peut intervenir, en effet, dans l’année précédant le scrutin.

Alors que l’examen du projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) va s’ouvrir (75 articles et 2 000 amendements), les lois de finances vont suivre tandis qu’Edouard Philippe vient d’indiquer que la réforme constitutionnelle serait examinée cet hiver.

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