Est ensemble a présenté, lundi 11 mars 2019, la refonte de sa stratégie en matière d’économie sociale et solidaire (ESS). En présence de Christophe Itier, haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, et de Thibaut Guilluy, président de French impact.
Djeneba Keita, vice-présidente en charge de l’économie sociale et solidaire d’Est Ensemble, a présenté, lundi 11 mars 2019, les objectifs de la redéfinition stratégique de l’action du territoire en faveur de l’économie sociale et solidaire (ESS) : il s’agit de s’appuyer sur ses forces pour changer l’image du territoire, développer les quartiers les plus en difficultés et contribuer au rééquilibrage territorial. Le tout en faisant de la transition énergétique une condition sine qua non de chacun des projets. Et avec la concertation, la coconstruction pour méthode. Les partenaires de l’ESS sont nombreux : Djeneba Keita a cité le conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Inser’Eco 93, la Fédération des œuvres laïques (FOL93), mais aussi France Active, Garance ou les Canaux.
La nouvelle stratégie d’Est Ensemble s’inscrit dans le cadre d’Impact 2024, la plateforme animée par les Canaux, avec Paris 2024 et la Solideo, pour faire des JOP les premiers Jeux inclusifs de l’histoire de l’olympisme, a rappelé la vice-présidente.
Julie Orliac, cheffe de projet économie sociale et solidaire, et Damien Zaversnik, directeur de l’économie, de l’attractivité et de l’innovation, ont décrit les forces de l’ESS dans le territoire. Un soutien d’Est Ensemble reconnu en interne comme en externe, des dispositifs emblématiques (Trophées de l’ESS, Est’ploration) connus des acteurs et considérés comme faisant partie de l’ADN du territoire sont au nombre de ces atouts. De même, une bonne connaissance de l’ESS par les parties prenantes internes et une volonté collective de contribuer au développement de l’innovation sociale figurent parmi les forces identifiées.
L’ESS, vecteur d’attractivité territoriale
« L’ESS est vecteur d’attractivité territoriale et générateur de partenariats entre la collectivité et les acteurs locaux, a également souligné Julie Orliac, qui a mis en exergue « un écosystème dynamique reposant sur un vivier de structures de l’ESS pionnières, innovantes et bénéficiant d’un rayonnement régional et national ».
Est Ensemble est un territoire au cœur des transformations territoriales (Grand Paris, projets d’aménagements d’ampleur) pouvant présenter des opportunités pour les acteurs de l’ESS, a également fait valoir la cheffe de projet économie sociale et solidaire.
Cadre flou et organisation en silos
Mais les rôles joués par la collectivité dans le cadre de son soutien à l’ESS restent flous, rapporte également l’audit effectué. La politique de soutien et les axes d’intervention de l’établissement public territorial sont parfois peu lisibles, est-il également établi et une organisation administrative en silos « constitue parfois un frein à une mise en œuvre efficace des politiques publiques de soutien aux acteurs de l’ESS ». Soulignés également, des dispositifs de soutien morcelés au sein de la collectivité, du fait de leur atomisation, ne génèrent pas toujours les effets de leviers souhaités.
L’existence de deux grandes typologies d’ESS présentes sur le territoire est identifiée comme un risque : une, plutôt entrepreneuriale, avec des modèles économiques de plus en plus robustes et ouverte sur des coopérations avec d’autres acteurs, l’autre, composée de structures de petites tailles très militantes et ancrées localement mais au modèle économique fragile : quel type d’acteurs soutenir en priorité ?, interroge l’étude.
Une chaîne de l’accompagnement et du financement de l’ESS qui connaît des ruptures (les besoins des entrepreneurs sociaux sont partiellement couverts sur le territoire) et des coopérations entre acteurs de l’ESS et avec les acteurs économiques du territoire encore trop confidentielles et informelles sont également constatées.
Dialogue avec les promoteurs
Fort de ce bilan, Est Ensemble entend notamment baser sa stratégie sur l’aide au développement des initiatives à impact social et environnemental, renforcer sa politique d’accompagnement entrepreneuriale en la rendant plus visible auprès des acteurs, et favoriser les coopérations avec des entreprises conventionnelles.
L’EPT va par ailleurs communiquer auprès des acteurs de l’ESS pour structurer leur offre en réponse aux politiques publiques d’Est Ensemble et dans la perspective des JO 2024. Est Ensemble entend faire de l’ESS un outil d’aménagement et de promotion du territoire, a également indiqué Damien Zaversnik, directeur de l’économie, de l’attractivité et de l’innovation.
Il s’agit également de faire des occupations éphémères, un laboratoire et une vitrine de l’innovation sociale dans la préfiguration du projet urbain, d’intégrer des projets ESS dans les NPNRU (dialogue à mener avec les bailleurs sociaux) et dans les stratégies de revitalisation urbaine et d’œuvrer pour un immobilier négocié, dans le cadre d’une politique partagée sur les rez-de-chaussée actifs, en dialoguant avec les promoteurs immobiliers.
French impact
Christophe Itier, haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, et Thibaut Guilluy, président de French impact, ont remis à cette occasion le label French impact à Est Ensemble.
French impact, qui fédère l’écosystème de l’innovation sociale et environnementale, a pour mission « de libérer l’innovation sociale et de la remettre au cœur des réponses aux défis sociétaux qui changeront la vie des Français – transition écologique, économie inclusive et solidaire, réussite éducative, équité territoriale et accompagnement générationnel ».
Initiative gouvernementale lancée en janvier 2018 par Christophe Itier, le French impact s’est organisé en association loi 1901. Ses missions consistent à :
– soutenir et accompagner la création d’outils de financement de la croissance des innovations sociales,
– créer un environnement favorable à l’innovation en favorisant la simplification administrative ou la flexibilité du cadre réglementaire et en affirmant le droit à l’expérimentation, notamment grâce au réseau de « Hackers le French impact »,
– labelliser les territoires pour améliorer l’orientation et l’offre de services des accompagnateurs (incubateurs, financeurs, PTCE, etc.) et écosystèmes locaux,
– promouvoir la mesure de l’impact.
En chiffres
L’ESS en Ile-de-France
- 33 200 établissements employeurs, 11,9 milliards de masse salariale
- 5,4 % de la masse salariale globale de la région Ile-de-France
- 388 700 salariés
- 7,1 % des salariés de la région IDF
- 332 700 ETP
- 6,7 % des ETP de la région IDF
L’ESS en Seine-Saint-Denis regroupe 33 200 salariés et 3 000 établissements employeurs.