C. Znaty (Medef Paris) : « Les commerçants restés ouverts durant les JO sont méritoires »

En marge de la REF, l’université du Mouvement des entreprises de France (Medef), Charles Znaty, président du Medef Paris et porte-parole du Medef national revient sur la situation des entreprises de la Capitale à l’issue des JO.

Comment se portent les entreprises parisiennes à l’issue des Jeux olympiques ?

D’une façon générale, la trajectoire de début d’année n’est pas mauvaise, avec les Jeux olympiques qui ont amené une dimension supplémentaire. Mais il est sûr que l’instabilité politique qu’a créée la dissolution a mis un sacré coup au moral des entreprises. Alors bien sûr, on a eu ce magnifique épisode des JO qu’il faut vraiment mettre au crédit du comité d’organisation, de Tony Estanguet, de la maire de Paris Anne Hidalgo et aussi, comme l’a dit Emmanuel Grégoire qui était notre invité dans le cadre de cette REF, du trio exceptionnel de préfets qu’ont formé Marc Guillaume, Laurent Nuñez et Michel Cadot (1). Nous avons accompagné le mouvement, en faisant de la pédagogie auprès de nos adhérents, avec les entreprises de Paris et d’une façon générale de l’Ile-de-France. Tous les Medef de la région ont joué le jeu, face à un événement qui a provoqué d’abord des réticences, avant de conquérir tout le monde.

Charles Znaty, président du Medef Paris, porte-parole du Medef national. © Jgp

Certains artisans et commerçants notamment n’ont-ils pas néanmoins été pénalisés par les restrictions de circulation liées à l’organisation des JO ?

Il y a eu en effet en amont des JO, des restrictions très importantes sur les conditions de circulation qui ont été maintenues pour certaines pendant les JO. Indéniablement, sur les mois de juin et juillet, beaucoup de gens, en particulier des touristes, ont pris la décision de décaler leur séjour à Paris. Parallèlement, nombre de Parisiens ont appliqué les consignes, notamment en télétravaillant. Tout cela a vidé Paris d’une partie de sa population, avec un impact sur un certain nombre d’activités : l’hôtellerie, la restauration, les commerces en général. Concernant mes propres commerces, de chocolaterie, ils accusent une baisse de fréquentation de 50 % par rapport à l’année précédente. Ce n’est pas réellement une surprise pour nous. Nous nous y attendions, mais nous ne voulions pas baisser le rideau et être absents de la fête. Les clients que nous avons eus étaient contents de nous trouver ouverts. C’est la raison pour laquelle il me semblerait juste que la commission d’indemnisation ne compare pas leur activité de cette période avec celles des vacances où certains sont habituellement fermés. J’estime en effet qu’il est très méritoire de leur part d’avoir fait cet effort pour montrer un visage de la ville qui est quand même plus attrayant que si, comme ce fut le cas lors des Jeux de Londres, toutes les boutiques ont fermé.

Pourquoi faites-vous de la construction de logements une de vos priorités ?

Parce que la préoccupation numéro un des Français, c’est de se loger. Il faut permettre aux gens de se loger, de se loger mieux et donc construire plus de logements dans ce pays. Il faudrait pour cela notamment revoir tout le dispositif administratif, réglementaire, pour accélérer la production de logements. Avec comme corollaire le soutien à la rénovation énergétique. J’ai l’impression que le dispositif construit autour de Maprimerénov, par exemple, a fait vraiment l’unanimité contre lui, que peu de gens ont compris son fonctionnement. Là aussi, des simplifications seraient les bienvenues.

Comment réagissez-vous à l’avis favorable de la commission d’enquête sur le plan local d’urbanisme bioclimatique (PLUb) de Paris, PLU qui devrait être prochainement adopté et que vous aviez vivement critiqué, notamment concernant le pastillage ?

J’ai été personnellement très surpris par le rapport de la commission d’enquête publique, qui n’a pas jugé bon de répondre aux remarques soulevées par le préfet. Mais la commission d’enquête a donné un avis favorable. Avec quelques bémols, mais assez légers, sur le pastillage. Dont acte. Il appartiendra aux acteurs du secteur immobilier, s’ils le souhaitent, s’ils l’estiment nécessaire, d’aller au contentieux.

(1) Marc Guillaume préfet de la région d’Ile-de-France préfet de Paris, Laurent Nuñez, préfet de police et Michel Cadot, délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop).

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