Bruno Le Maire présente un plan d’urgence économique de 15 milliards d’euros par mois

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue jeudi 29 octobre 2020 en fin d’après-midi, Bruno Le Maire a détaillé les mesures d’urgence économique qui vont accompagner le reconfinement.

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a tout d’abord détaillé les modalités de réactivation du fonds de solidarité. « Il sera réactivé pour tous et massivement renforcé pour la durée du confinement », a-t-il confirmé. Ce fonds est destiné aux plus petites entreprises, aux indépendants, artisans, commerçants, associations. Les restaurateurs, patrons de cafés et de bars, les coiffeurs, les magasins de vêtements, les libraires sont également concernés. « Je pense aussi à tous ceux qui font une grande partie de leur chiffre d’affaires en novembre et en décembre pour Noël : les commerces de jeux et de jouets, les parfumeries, les horlogeries et bijouteries, les magasins informatiques et d’électroménagers », a-t-il indiqué.

Bruno Le Maire. © Jgp

Bruno Le Maire a rappelé que, lors du confinement de mars dernier, l’Etat avait mis en place une indemnisation de 1 500 euros pour les TPE de moins de dix salariés fermées administrativement. Ce dispositif sera « massivement renforcé », avec trois cas de figures (voir ci-dessous) et des aides pouvant aller jusqu’à 10 000 euros mensuels.

Calendrier des aides

Toutes les entreprises éligibles, quel que soit le cas de figure, pourront recevoir leur indemnisation en se déclarant sur le site de la direction générale des finances publiques, à partir de début décembre. Elles recevront leur aide dans les jours qui suivent. Au total, 1,6 million entreprises pourront bénéficier du fonds de solidarité pendant ce mois de confinement : 600 000 de l’aide allant jusqu’à 10 000 euros et un million de celle  allant jusqu’à 1 500 euros.

Les entreprises franciliennes, qui sont donc implantées dans des départements qui ont connu un couvre-feu en octobre, pourront remplir leur formulaire à partir du 20 novembre et percevront les aides dans les jours qui suivent, a également indiqué le ministre.

Un coût de 15 milliards d’euros par mois

Au total, ce fonds de solidarité renforcé et réactivé pour tous représente un coût de 6 milliards d’euros, pour un mois de confinement. « Nous mettons sur la table pour le mois de novembre l’équivalent de ce que nous avons dépensé depuis le mois de mars, a fait valoir le ministre. L’ensemble des mesures annoncées ce jour représente un coût que nous évaluons à 15 milliards d’euros par mois de confinement », a-t-il ajouté. Soit environ 6 milliards d’euros pour le fonds de solidarité, environ 7 milliards d’euros pour l’activité partielle, plus d’un milliard d’euros pour les exonérations de cotisations sociales et, enfin, un milliard pour prendre en charge une partie des loyers des entreprises.

Au total, par précaution et pour prendre en compte l’ensemble des dépenses liées à la crise jusqu’à la fin de l’année, le gouvernement inscrira dans le projet de loi de finances rectificatif de fin d’année un montant supplémentaire de 20 milliards d’euros.

Comportement volontariste

Dans le BTP, les protocoles préparés en mars doivent être appliqués, a également rappelé Bruno Le Maire. Tous les magasins de matériaux et d’outillages resteront ouverts y compris pour les particuliers. « Les mairies doivent restées ouvertes pour recueillir et accorder les demandes de permis de construire. Pour tous les secteurs industriels, il est essentiel que les bureaux d’études restent ouverts et que les ingénieurs puissent s’y rendre. L’activité économique de la France doit tenir au maximum dans les semaines qui viennent. Nous devons tous adopter un comportement volontariste et responsable », a ajouté le ministre.

Les trois cas de figures du fonds de solidarité

1er cas de figure – Les entreprises et commerces fermés administrativement :

« Peu importe leur secteur d’activité ou leur situation géographique, les entreprises de moins de 50 salariés qui ne peuvent pas ouvrir bénéficieront d’une aide mensuelle allant jusqu’à 10 000 euros, sans exception », a déclaré Bruno Le Maire.

2e cas de figure – Les entreprises des secteurs du tourisme, événementiel, culture, sport et des secteurs liés qui restent ouvertes mais sont durablement touchées par la crise : si elles subissent une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 %, elles bénéficieront également de cette indemnisation mensuelle allant jusqu’à 10 000 euros. « Je pense notamment aux hôtels, qui peuvent rester ouverts mais qui sont très affectés par la situation, a indiqué le ministre. Je pense aussi aux agences de communication ou aux graphistes, dont l’activité est liée au secteur de l’événementiel, en grande difficulté ».

3e cas de figure – Les autres entreprises de moins de 50 salariés, tous secteurs confondus, qui restent ouvertes mais sont impactées par le confinement et subissent une perte de plus de 50 % de leur chiffre d’affaires, pourront bénéficier d’une aide du fonds de solidarité pouvant aller jusqu’à 1 500 euros par mois.

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