En réflexion depuis plusieurs décennies et adopté en 2015, le projet de réaménagement du quartier Jean Zay, à Antony (Hauts-de-Seine), a démarré ses travaux préparatoires en mars dernier. Trait d’union entre le centre-ville et le parc de Sceaux, ce quartier entre dans une nouvelle phase de son histoire.
À l’endroit où se situait la résidence universitaire Jean Zay, inaugurée en 1955 et laissée à l’état de friche jusqu’en 2021, se trouve aujourd’hui une ZAC que la mairie d’Antony va progressivement transformer. Plus de 7 ha font l’objet d’un réaménagement de grande ampleur qui va durer jusqu’en 2025. Le quartier conservera le nom de l’illustre ministre de l’Éducation nationale, Jean Zay, qui a ébauché le projet de la résidence universitaire d’Antony.
Le quartier Jean Zay, situé au nord d’Antony, près de la station Croix-de-Berny du RER B et du futur tramway T10, « sera un quartier jeune, vert et animé », indique Jean-Yves Sénant, le maire d’Antony. La résidence universitaire, qui accueillait presque 3 000 étudiants dans les années 1960, laisse ainsi la place à un quartier mixte. 585 nouveaux logements étudiants vont être créés, portant leur total à 1 080. Ils seront accompagnés de 786 logements familiaux dont 61 sociaux, soit, à terme, 3 000 nouveaux habitants.
Quartier résidentiel à fort pourcentage d’étudiants, Jean Zay accueillera également, d’ici à 2023, des commerces, deux parkings souterrains, un groupe scolaire composé d’une école maternelle et d’une école élémentaire d’une capacité de 360 élèves, d’une crèche de 72 berceaux, le tout s’étendant sur une surface de plus de 2 700 m². Le projet comprendra également une médiathèque d’un genre nouveau de 4 000 m², prévue en 2025.
Priorité au vert
« Dès 2009, notre ambition était de créer un quartier vert, souligne Jean-Yves Sénant. Evidemment, le dérèglement climatique a pris de plus en plus de place dans le débat public, si bien que nous avons encore verdi davantage le projet », avec une volonté de réduire l’imperméabilisation des sols.
Fruit d’une concertation menée en 2015, le réaménagement a aussi pour ambition d’ériger un quartier piétonnier, privilégiant les modes de circulation douce. Ainsi une place publique piétonne de 4 000 m2 offrira au quartier une centralité animée et conviviale. Elle sera agrémentée de nombreux arbres et comprendra des îlots de fraîcheur avec une fontaine, une zone de brumes et des jeux d’eau.
En accord avec l’Etat et en échange de sa reconstruction, la résidence, à l’abandon, a été transférée en 2009 à l’établissement public territorial Vallée Sud – Grand Paris. Entre 2010 et 2017, l’intercommunalité a détruit presque tous les bâtiments de la résidence un par un. Un seul a été conservé et a été rénové par l’architecte Jean Nouvel en 2011.
Une exception persiste cependant : dès 1983, la Ville a racheté une partie de la résidence et l’a détruite pour y construire une sous-préfecture, un commissariat et un centre d’affaires. Ils seront encore là dans deux ans pour participer à la nouvelle vie du quartier.