En clôture du 84e congrès de l’Union sociale pour l’habitat, où elle a été très chaleureusement accueillie, à Montpellier, Valérie Létard n’a pris aucun engagement à quelques jours du discours de politique générale du Premier ministre, mais a assuré le mouvement HLM de sa combativité à ses côtés. Emmanuelle Cosse a défendu pour sa part la singularité du modèle français du logement social et demandé des moyens à la hauteur de la crise.
« Le discours de politique générale est dans quelques jours, pour moi, c’est délicat d’intervenir. Vous savez que je ne peux rien annoncer », s’est excusée Valérie Létard lors de son discours, prononcé jeudi 26 septembre en clôture du 84e congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH). La ministre du Logement et de la Rénovation urbaine a indiqué également qu’elle proposera « dans quelques jours », « après le discours de politique générale », une méthode « pragmatique et décidée » pour « répondre à l’urgence et préparer l’avenir ».
« J’ai passé 20 ans à vos côtés, au Sénat, à défendre le monde du logement et du logement social, dans toutes ses acceptions, parce que c’est une grande famille », avait-elle fait valoir mercredi 25 septembre, lors du traditionnel cocktail donné par la Caisse des dépôts dans le cadre du congrès de l’USH. « On a besoin que tous les maillons de la chaîne soient réunis pour pouvoir construire un avenir à nos concitoyens, du plus fragile au plus aisé, qui, d’ailleurs, peut contribuer aussi à ce développement. »
« Je n’ai pas de baguette magique, avait également indiqué l’ancienne sénatrice, mais c’est un devoir en tant que personne engagée, surtout quand on est attaché à un univers comme le vôtre, de prendre des risques ».
Evoquant la réduction du loyer de solidarité (RLS), Emmanuelle Cosse a quant à elle déploré, dans son discours de clôture, « un prélèvement délétère pour notre secteur et à court terme pour les finances publiques », dont l’ancienne secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts (EELV) a demandé une nouvelle fois la suppression.
Touche pas à ma PEEC
Emmanuelle Cosse a souligné, à l’intention de Valérie Létard, « l’urgence de baisser le taux du Livret A ». Elle a enjoint la ministre à ne pas toucher à la PEEC (participation des employeurs à l’effort de construction, ex 1 % logement), « qui n’est pas une caisse dans laquelle on peut piocher sans vergogne ». La PEEC finance à la fois les aides distribuées à tous les opérateurs de logement social et soutient les politiques publiques, notamment le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), a-t-elle rappelé en substance.
Emmanuelle Cosse a une nouvelle fois déploré le gel décidé cet été par le gouvernement de plus de la moitié des crédits du fonds annoncé il y a un an en clôture du congrès de l’USH pour soutenir la rénovation thermique du parc social. « Madame la ministre, nous avons besoin que l’État tienne sa parole pendant plus de six mois quand il demande à des acteurs de s’engager pour plusieurs décennies », a martelé Emmanuelle Cosse, qui a également demandé à la représentante du gouvernement « que les décrets sur la seconde vie du bâtiment soient enfin signés par tous les ministères ».